𝟏𝟔- 𝐌𝐞̂𝐦𝐞 𝐥𝐚 𝐦𝐨𝐫𝐭 𝐝𝐞 𝐯𝐞𝐮𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐝𝐞 𝐦𝐨𝐢

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Deux bras forts s'enroulèrent autour de ma taille et je pris une grande goulée d'air. Dans un réflexe de survie, je m'agrippai aussitôt à la nuque du vampire. De son côté, sa main tapotait doucement mon dos alors que je peinais à reprendre mon souffle.

Puis quand je me rendis compte de la situation, de sa proximité, je me débattis furieusement dans l'espoir vain de me dégager de son étreinte.

— Ne pense même pas à m'échapper.

Ses bras se resserrèrent autour de mon corps, alors qu'il me maintenait fermement contre son torse. Une nouvelle vague de tension m'envahit. J'étais complètement pris au piège en plus d'être extrêmement mal à l'aise. Si j'avais voulu un câlin, ce n'était certainement pas à lui que je l'aurais demandé !

D'autant plus que je me retrouvais bien trop souvent dans ses bras ces derniers temps.

— Ça t'amuse de jouer avec ta vie ? Faut-il que je reste chaque seconde avec toi pour te surveiller ou tu peux te gérer seul ?

— Je me suis juste assoupi, chuchotai-je faiblement... je n'allais pas me noyer.

Bien sûr, j'étais foutrement malhonnête. Il venait de me sauver la vie et ce, pour la seconde fois. Mais j'avais bien trop de fierté pour lui montrer ma reconnaissance, surtout s'il souhaitait quelque chose en retour.

Mais en cet instant, c'était bien le cadet de mes soucis. Dans ce grand bassin, lui seul semblait avoir pied. Son torse pressé contre moi dégageait une chaleur à laquelle j'étais loin d'être habitué et mes sens commençaient à s'embraser.

Nos corps et l'eau du bassin étaient bouillonnants, comment voulait-il que je m'en sorte ?

Outre ce surplus de chaleur, quelque chose d'autre n'allait pas.

Son souffle caressait ma gorge par saccade et sa prise sur ma taille se raffermissait de seconde en seconde. Puis l'un de ses bras glissa dans mon dos et remonta jusqu'à ma nuque, puis à l'intérieur de mes cheveux.

Je n'appréciais pas son geste, j'avais l'impression qu'il allait se saisir de mes mèches pour m'immobiliser. Que d'un instant à l'autre, ses crocs perceraient ma chair.

Putain.

Mes ongles s'enfoncèrent dans ses épaules et un frisson pour le moins désagréable et que je ne pus réprimer, me parcourut tout entier.

— Tu sens monstrueusement bon, affirma-t-il d'une voix rauque.

Et lui il sentait le mâle assoiffé et en rut ! Et puis c'était précisément le genre de compliment que je préférais ne pas entendre...

Je n'eus pas le temps de laisser ma panique prendre le dessus qu'il m'éloigna subitement de lui et me fit asseoir sur le bord du bassin.

Je ne sentais plus sa chaleur, mais son emprise sur moi était toujours là. Ses deux mains agrippaient férocement mes hanches. D'une certaine manière, il me soutenait. Mon corps était trop faible pour le repousser ou simplement pour me maintenir en position assise. Et je me détestais d'être aussi apathique et défaillant.

Taegan ne me regardait pas et ça m'arrangeait bien. Il avait la tête baissée et ses épaules semblaient légèrement crispées. Je commençais à comprendre qu'il se retenait de me sauter à la gorge. Restait juste à savoir combien de temps il se contiendrait.

Mais quelque part, dans les tréfonds de mon esprit, j'avais envie qu'il y cède, simplement pour écourter tous les tourments qu'il se plairait à m'infliger. Pourtant, me retrouver à nouveau dans la noirceur qui m'avait envahi quelques heures plus tôt ne m'attirait pas le moins du monde.

Dévoreur De Cœurs [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant