𝟑𝟗- 𝐀𝐟𝐟𝐫𝐨𝐧𝐭𝐞𝐫 𝐬𝐚 𝐩𝐞𝐮𝐫

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Pourquoi toutes mes idées se retournaient-elles contre moi ? Cette fois, il n'y avait plus de doute possible : je n'y couperais pas. Pourtant, je gardai résolument les yeux fermés, comme si cela allait suffire à me couper de la réalité. Puis la sensation de tomber dans le vide me força brusquement à les ouvrir. Je m'agrippai aussitôt à l'épaule de Taegan et seuls ses bras m'empêchèrent de boire la tasse. Après un sourire suffisant, il relâcha mes jambes et je pus enfin me tenir à la verticale et poser mes pieds sur le sol du bassin. Je ne pouvais qu'être satisfait qu'il ait choisi d'entrer dans le plus petit. Je touchais le fond pour une fois.

— Tu es un bien piètre comédien, s'esclaffa-t-il.

— Comment as-tu su ?

— J'ai gardé un œil sur toi pendant la soirée. Tu n'as pris que quelques gorgées de ton verre, je l'ai vu sur la table en partant et j'avais veillé à ne pas y mettre beaucoup d'alcool. Mais ce sont surtout les battements de ton cœur qui t'ont trahi.

— Alors dès le début, je n'avais aucune chance...

— C'est bien que tu t'en rendes compte, se moqua-t-il. Mais j'aimerais vraiment que tu acceptes, j'attends ce moment depuis si longtemps que ça me tuerait d'attendre une heure de plus.

— N'essaierais-tu pas de me prendre par les sentiments ?

— Ça dépend, ton empathie pour moi est-elle suffisante pour me laisser me nourrir de toi ?

— Si je te donne ma réponse demain, cela te conviendrait-il ?

Cet étrange petit jeu me fit de suite regretter mon arrogance lorsque sa main vint saisir mon poignet. Il me plaqua impunément contre son large torse tandis que son bras glissait dans mon dos. Une petite montée d'adrénaline vint immédiatement parcourir mes veines alors que le stress s'insinuait doucement en moi.

— Moi j'ai une meilleure idée, souffla-t-il alors que sa bouche se rapprochait dangereusement de mon cou.

Mes ongles s'enfoncèrent dans ses épaules alors que je n'osais même plus reculer. Ses lèvres douces et chaudes vinrent frôler mon cou avant qu'il ne dépose un léger baiser derrière mon oreille. Je frissonnais.

— Ce soir, dans mon lit, ton corps contre le mien... je te promets de me nourrir avec douceur au creux de ta gorge.

Ma respiration était quelque peu irrégulière alors que je ne parvenais pas à stopper le bourdonnement de mon propre cœur. Mes mains agrippaient toujours faiblement ses épaules sans que je ne parvienne à lâcher prise. Alors il attrapa tendrement mes poignets et les décolla de lui tandis que je reprenais peu à peu mon calme. Mais son regard soucieux ne cessa d'accrocher le mien.

— Pourquoi rejettes-tu à ce point cette idée ? Cela te fait-il si peur ?

— C'est simplement une légère appréhension...

Je plongeai mes mains dans l'eau avant de me rafraîchir la nuque. Il m'avait laissé prendre mes distances jusqu'à ce que sa main vienne tendrement prendre mon visage en coupe. Son regard s'ancra au mien et je fus happé par la ferveur qui brillait dans ses pupilles. Malgré sa soudaine inquiétude à mon égard, son avidité en était presque palpable.

— Prends le temps qu'il te faut Amory et sors dès que tu te sens prêt. Je t'attendrai de l'autre côté.

Après ses paroles rassurantes - sans vraiment l'être - Taegan tourna les talons. Mais savoir qu'il me suffisait de passer la porte pour être confronté à ce que je redoutais tant ne m'aidait pas. Je voulais qu'il me prenne par la main et me fasse sortir de cette pièce étouffante ! Pourtant, je fus incapable de bouger et encore moins de le retenir lorsqu'il quitta la salle. Me voilà à présent seul avec mes pensées. Et bordel, c'était absolument tout ce que je voulais éviter !

Dévoreur De Cœurs [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant