Mafia Segreta (première partie réécriture : 01/11)

26. Danza

Giulia

Nous avons récupéré la lettre et sommes partis sans un mot. C'est bien mieux comme ça. Peut-être, sûrement, que je ne suis pas blanche par rapport à notre énième altercation mais il sera bien content d'en savoir plus sur la vie cachée de sa mère, qui pourrons peut-être répondre à ses questions.

Suzie nous ouvre la porte, un grand sourire aux lèvres et me prend vivement dans ses bras.

- J'ai tellement eu peur pour toi, je...je suis tellement désolé, souffle-t-elle la tête rentrée dans mon cou.

Je prends son visage à l'aide de mes deux mains, encercle son cou et la prends dans mes bras à mon tour. La tactilité n'est pas forcément une chose que j'apprécie mais en ce moment j'en ai besoin.

- Tu n'y es pour rien Suzie. Tu sens toujours aussi fort, le chamallow, rigolé-je.

- Et toi, le monoï, rigole-t-elle à son tour en essuyant une larme.

Je la regarde et secoue la tête négativement pour lui dire que pleurer est inutile. Je suis là, car elle a su intervenir au plus vite. Suzie est une fille terriblement sensible.

Elle nous fait rentrer. Je m'installe sur son fauteuil pendant qu'elle discute avec Néréo de sa balle pris dans son abdomen puis il vient s'installer sur une chaise de sa salle à manger, et ne lâche pas son téléphone. Suzie revient vers moi, un plat de pâtes pesto en main et me le tend.

- Je sais que tu es italienne alors...j'ai essayé, me dit-elle gênée.

Je prends volontiers mon plat et lui propose qu'on partage. Elle vient s'installer, allume une clope et la télé. Nous discutons et rigolons un bon moment avant que Néréo ne s'en aille. Elle tend sa tête pour vérifier s'il est bien parti et éteint l'écran brusquement.

- Néréo n'était pas d'accord, mais ce soir y a une fête chez Noah et Gabriel, commence-t-elle. Mais je comprends si tu ne veux pas venir, t'a tout de même eu un infar-

- Je peux mourir à n'importe quel moment Suzie, je ne vais pas me lamenter sur mon sort.

- Dans ce cas-là...Il faut aller faire du shopping, écarquille-t-elle les yeux aussi surprise qu'heureuse face à la réaction que je peux avoir face à ma crise.

Je penche légèrement ma tête pour comprendre. Ce n'est pas que je n'aime pas faire des achats, mais j'ai un tas de tenue que je n'ai pas porté.

- C'est une pool party et tu n'as pas de maillot de bain, Giulia.

Je souris à l'entente de cette information. C'est une parfaite occasion pour mettre à exécution mon plan.

Nous nous sommes donc rapidement mis en route.

***

Suzie est dans le bain en train de jouer avec la mousse. Elle souffle dedans en tendant ses jambes.

- Donc, Marc ne s'est jamais marié ? Il n'a pas d'enfants ?

- Non, il a constamment tenu le discours du vieux célibataire, « l'amour est une perte de temps », imite-t-elle. Marc n'est donc pas le père de Néréo. Intéressant.

- À vrai dire, le mariage ne m'a jamais fait rêver non plus, commencé-je en m'appliquant de la crème.

- C'est dingue, Néréo aussi, il trouve que ça n'a pas de réelles valeurs et que de toute façon, il finirait par échouer. Oh... Je ne devrais peut-être pas dire ça.

Je me regarde un instant dans le miroir, comme si Néréo était mon reflet. Je finirais par rendre malheureuse la personne qui m'aime. Je suis incapable d'aimer. Tout me paraîtrait faux. Comment une personne submergée de vengeance et de noirceur pourrait apporter de l'amour ? Et que cette même personne a l'obligation constante, de tout vouloir détruire ?