34. Limone

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Giulia

Un cauchemar m'aurait été bien plus favorable. Mon père tient la gorge en sang de Antonio, qui est amèrement amoché de tous les côtés, les yeux et les lèvres gonflés.

« Si ma fille ne revient pas au plus vite, attendez-vous à subir le même sort. J. Pavarotti »

Ma main lâche la carte au ralenti. C'est moi où tout tourne ? Mes pensées, l'appartement, mon cœur... Ce n'est pas comme ça que ça doit se passer. Il n'a pas le droit de faire échouer ma mission pour ses besoins immédiats.

Je dois éliminer mon père et le faire payer. Que suis-je en train de devenir ? Celle que j'aurais toujours dû être. Arrêter de me cacher derrière l'ombre de qui que ce soit.

Néréo ne m'a rien dit. Qu'importe son choix il devait m'en parler même s'il était prêt à me rendre les bras ouverts à mon géniteur. Nous sommes censés collaborer.

***
Néréo

Nos langues s'entremêlent vivement. Je suis complètement saoul, mais peu importe. Je passe ma main dans ses cheveux et la plaque contre la porte d'entrée puis prends difficilement en main les clés de l'appartement, mais réussi finalement par l'ouvrir.

Ma main passe sur tout le long de sa colonne vertébrale pour atteindre le bas de son dos mis en valeur dans sa robe. Bordel.

Je referme la porte à l'aide de mon pied et la dirige dans le couloir. Un gémissement lui échappe quand nos mouvements s'accentuent. Elle pose sa main sur ma nuque puis tente d'ouvrir ma chemise, tandis que je tente de descendre ses bretelles.

Nous atteignons enfin ma chambre après avoir traversé, ce qu'il me semble être une éternité le couloir puis elle ouvre sans aucun problème ma chambre tout en passant sa main dans mes cheveux.

Ce n'est pas pareil quand ce n'est pas elle. Je la plaque contre le mur puis elle commence à embrasser mon cou et à ouvrir ma braguette mais soudainement, la lumière sur ma table de chevet s'allume.

Dos à mon lit, je tourne légèrement ma tête au-dessus de mon épaule et la femme que je m'apprêtais à baiser redresse la tête pour voir au-dessus de moi aussi. Sentant que cette femme, que je ne connais même pas sursaute et me regarde avec interrogation, je remets mon visage face à moi puis me détache de notre position pour finalement me tourner complètement.

Giulia se tient face à moi, en train de boire du vin, une cigarette dans la même main. Elle est assise sur mon lit, un magazine sur ses cuisses nues.

Elle relève tout doucement le visage et ferme son magazine qu'elle me balance sur le torse, se lève, passe derrière moi et se trouve face à la jeune femme qui s'appelle Lou...Ale...Nin... Je ne sais plus. Quel connard.

Giulia pose sa main sur son épaule et la dirige vers la sortie. Sans bouger de ma chambre, je l'entends dire :

- Il ne vous a pas prévenu qu'il habitait chez sa fabuleuse sœur, qui a gentiment accepté de ne pas le laisser à la rue ? Oh...Le coup de la rs6... Il l'a fait à chaque fille... Si vous le reverrez ? Elle rigole. Jamais.

Elle claque la porte, tape avec brutalité ses pieds sur le sol et avance vers ma chambre. En attendant qu'elle arrive, je me cale contre l'armoire mais la voilà déjà devant moi :

- Et toi... Crache-t-elle en cassant son verre contre mon torse, mélangeant le sang et le vin sur ma chemise blanche.

- Pauvre connard !

Giulia

Il fait un pas vers moi, ne comprenant pas ce qu'il se passe. Beaucoup de chose me pousse à être en colère comme le faite que je suis persuadée qu'il ne connaît pas le prénom de cette femme et la petite cachoterie à propos de mon père.

Mafia Segreta (première partie réécriture : 01/11) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant