39. Effimero

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Giulia

La chaleur de l'Italie m'avait terriblement manqué. Assise sur une chaise entourée d'une table avec Enzo qui offre un déjeuner royal. Des fruits à ne plus en compter et du rosé.

Ramenant ma cigarette à mes lèvres, Enzo scrute ma tenue blanc cassé. En effet, je porte un corset en dentelle et un pantalon ample accompagné de mes Jimmy Choo Saeda de la même couleur.

- Si j'avais eu la chance d'être une femme, caro (chéri), je payerais cher pour être comme toi, rigole-t-il.

Je rigole à mon tour en crachant ma fumée en analysant le jardin et la maison de mes parents que je connais tant, mes yeux tombent sur mon père en train de discuter avec une personne, mais je n'arrive pas à voir qui.

- Sai che ti ho visto in questo armadio (Tu sais que je t'ai vu dans cette armoire.), dit Enzo en posant le long deses bras sur la table et se penchant.

- Lo so, non ti ringrazierò per avermi protetto. è il tuo lavoro, tesoro. (Je sais, je ne te remercierai pas de m'avoir protégé. C'est ton boulot, chéri.)

- Tu m'avais manqué, principessa, acquiesce-t-il en croquant dans du raisin.

Je rajuste mes lunettes de soleil et prends une de ses mains puis il m'offre un léger baisé sur celle-ci.

- Ça va avec ton mari en ce moment ? Vous avez toujours l'envie d'adopter ? Demandé-je curieusement.

- On fait l'amour, on rigole, la Dolce Vita quoi...

- Mais ?

- Mais...il souhaite que je démissionne pour une vie plus saine si on a un enfant, passe-t-il sa main dans ses cheveux noirs.

Le chant des oiseaux masque le silence qui pèse. Le vent fait légèrement remuer l'eau de la piscine ce qui ajoute un peu d'apaisement malgré ma colère antérieure.

Enzo travaille avec moi depuis des années. Ce serait égoïste de lui refuser son licenciement mais je n'ai confiance en personne d'autre.

Quand je m'apprête à lui répondre mes yeux masqués par mes lunettes se posent sur lui. Je me redresse laissant une jambe par-dessus l'autre.

Je n'arrive pas à y croire. Giovanni, qui serre fermement la main de mon père, avant que mon géniteur s'efface en prenant les escaliers, les mains dans les poches.

Ce n'est pas possible. Il tourne sa tête et m'aperçoit. Merde. Il se dirige vers Enzo et moi.

Ses cheveux, attachés d'un mini chignon, sont parfaitement plaqués et ne parlons pas de ces lunettes de soleil qui cache son regard ténébreux. Sa carrure beaucoup trop musclée s'avance de plus en plus avant qu'il n'arrive devant moi.

- Giulia...non posso credere. (je ne peux pas y croire.) Souffle-t-il en retirant ses lunettes de soleil, un sourire radiant.

Il m'aide à me relever et me prend dans ses bras laissant mon odeur s'encré en lui puis je recule sans qu'il ne lâche le bas de mon dos. Un long frisson me parcourt tout entière, mais pas le même qu'avant. Je n'aime pas le toucher d'un autre homme.

Je retire mes lunettes à mon tour et ne lâche pas son regard pendant qu'il divague ses yeux entre les miens et mes lèvres.

- Vous avez déjà couché ensemble pour vous regarder comme ça ? Se demande Enzo en posant sa tête dans sa main.

En toute honnêteté. Oui. Plusieurs fois. J'étais plutôt jeune quand ça s'est passé. Notre relation était très passionnelle et sexuelle rien de plus. Je n'ai jamais ressenti de sentiments amoureux pour lui et je ne pense pas que lui aussi. C'était avant tout du désir.

Mafia Segreta (première partie réécriture : 01/11) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant