40. Tradimenti

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Giulia

- Giulia ? Surgit subitement la voix de ma mère.

Je ferme instinctivement le tiroir mais sa tête apparaît au-dessus de l'ordinateur, lorsqu'elle m'offre un sourire sincère avant de faire le tour du bureau et de m'inviter à me relever.

- Credo sia ora di fare due chiacchiere. (Je crois qu'il est temps de parler.) Me propose-t-elle.

Ma mère se penche, ouvre le tiroir et prend le papier en main avant d'enrouler sa main autour de mon bras.

Nous passons les nombreux couloirs sombres, passant des dizaines de grands tableaux contemporains puis nous arrivons finalement dans le jardin.

Toujours sa main sur mon bras, je pose ma tête sur son épaule tandis qu'elle caresse mes cheveux longs.

- Tuo padre è fuori per un'emergenza, quindi abbiamo tempo. (Ton père est en urgence, donc on a le temps.)

Les nombreuses fleurs caressent le bas de mon pantalon et laissent une odeur agréable m'embaumer entièrement.

Je m'arrête nettement quand nous sommes assez loin de chez nous et lui fait désormais face.

- Tu le sais depuis le début...Demandé-je sans la lâcher des yeux.

Elle me prend dans ses bras et prend une grande inspiration. Son odeur naturelle de vanille me réconforte plus que n'importe quelle odeur. Ma mère recule en frottant frénétiquement mes bras nus.

- Sai bene che non mi sfugge niente, figuriamoci un'azione così disgustosa. (Tu sais bien que rien ne m'échappe, encore moins une action aussi écœurante.)

Tout résonne autour de moi et m'éteint pendant une simple seconde.

- Giulia... vient, on va s'asseoir sur une chaise, dit-elle en me guidant vers la grande table à manger en verre de l'extérieur.

Elle m'installe puis s'assied à son tour, guidant sa chaise face à moi et posant ses mains sur mes cuisses.

- Tout d'abord, promettimi che non incolperai me, amore mio. (Promet-moi de ne pas m'en vouloir, mon amour.)

- Ti prometto che lo farò. (Je te le promets.)

Je vois bien dans son regard qu'elle y cache une profonde tristesse. Je ne m'en veux tellement de rien avoir remarqué. N'avoir même pas aperçu ma mère se briser chaque jour à cause de lui.

- Très bien, maintenant, je veux que tu m'écoutes bien attentivement et que ton petit cœur plus pur que tu ne le crois ne soit pas impacté par mes aveux, chuchote-t-elle en pointant mon cœur de son index.

Elle rapproche ma chaise de la sienne et prend mes mains.

- Artémis était une femme que j'admirais beaucoup, tu sais, elle a été une de mes plus belles amitiés étant plus jeune. Mais quand l'amour frappe sans prévenir, on ne contrôle plus rien et pour ça, je ne lui en veux pas.

Comment peut-on faire, ça a une amie, alors que celle-ci à un enfant avec depuis des années ?

- Mais ce que je n'accepte pas, c'est le mensonge. Artémis gardait en elle une tristesse et une mélancolie irréparable et crois-moi, même ses enfants ne pouvaient pas la guérir, car elle ne voulait pas en sortir.

Nina retire son chapeau puis recoiffe ses cheveux parfaitement brillants et lissés. Elle fait constamment ce petit mouvement quand elle est mal à l'aise.

- La seule personne qui arrivait à la faire sourire, c'était lui. À chaque fois qu'elle me parlait du nouvel homme qu'elle avait rencontré, ses yeux pétillaient de bonheur puis j'ai fini par comprendre sa trahison.

Mafia Segreta (première partie réécriture : 01/11) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant