32. Nuova tappa

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Giulia

Nous sommes rentrés à l'hôtel. Nous avons opté pour un endroit plus confortable, cette fois-ci. C'est un lieu plutôt classe avec des chambres épurées et minimaliste. Quand nous sommes arrivés à l'accueil, j'ai tout de suite bien précisé une chambre avec deux lits pour éviter de reproduire la scène de l'autre fois avec ses bras autour de mes hanches et... enfin bref, je suis enfin paisiblement assise sur mon lit, un verre de vin à la main et l'autre prise par un catalogue pour les voitures récemment sorti.

Portant l'alcool à mes lèvres, je me fais subitement interrompre par la porte de la salle de bain qui s'ouvre brusquement.

- Putain... Crache-t-il de manière presque inaudible.

La porte cache ma vision laissant juste apparaître son ombre sur la moquette. Je ferme mon magazine et le pose sur la table de chevet. La boisson rentre enfin en contact avec mes lèvres quand son corps apparaît.

Un jogging gris, une serviette blanche autour du cou, les cheveux trempés luisants sur son visage parfaitement propre. Torse-nu.

Je m'étrangle presque avec mon magnum clos, ce qui attire directement son intention, puis pour éviter tout contact visuel, je tourne directement les yeux sur le miroir à ma droite.

Quand ma vue me paraît plus claire, je me relève instinctivement et referme le bouton de trop de ma longue chemise en soie blanche, y laissant deux boutons ouverts. Mes pieds sur la moquette, je passe rapidement devant lui sans le regarder, mais sa main accapare mon bras.

Je la retire vivement quand je croise finalement ses yeux verts néanmoins mon attention se pose désormais sur sa blessure. Merde.

***

Posé sur son lit, son regard insiste sur mon visage bien trop concentré à désinfecter sa cicatrice.  Je sens tous mes faits et gestes suivis de prêt. Une fois ça de fait, je prends un bandage que je m'apprête à enrouler autour de son bras musclé.

- Comment t'arrive aussi bien à me soigner comme ma s-

Ma tête se révèle lentement vers lui. Son regard perdu sur mes mains.

- Néréo ?

Ses yeux me glacent. Je rêve où il a les larmes aux yeux ?

- Pourquoi m'as-tu offert l'accès à tes larmes ? Chuchote-t-il.

Moi non plus je n'ai pas la réponse, en revanche il me semblait que je ne l'avais pas dit à voix haute. Je lui ai simplement donné l'occasion de me prendre la clé de ses larmes emprisonnées dans sa souffrance trop profonde.

M'apprêtant à lui répondre, il me prend le bandage des mains et achève le travail lui-même, sous mon regard subjugué. J'ai tellement de mal à le cerner quelques fois.

Néréo se met à se lever de son lit quand je me lève à mon tour, je veux absolument le comprendre. Il réfléchit trop et réagit mal.

- Attends...

Ma main s'apprêtant à emprisonner son poignet, il se retourne lestement, me foudroyant du regard.

- Ne me touche pas, lâche-t-il sèchement.

Je recule d'un pas le scrutant, sa respiration se saccade de plus en plus.

- Je ne te veux pas du mal.

- Tout ça, c'est à cause de ton putain père, qui ne pense qu'à sa gueule ! Commence-t-il à hurler.

Cette fois-ci, je rentre dans ce mauvais cercle vicieux. La malveillance. Pourquoi a-t-il fallu que j'ouvre ma bouche au lieu de le faire de mon côté ? Ce contrat avec Néréo est, je pense, une grosse erreur. Je n'ai pas les épaules, ni la patience pour devoir supporter ses petites crises qui visent à me blesser.

Mafia Segreta (première partie réécriture : 01/11) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant