Mafia Segreta (première partie réécriture : 01/11)

37. Ricordi

Suzie

FLASHBACK : 7 ans plus tôt.

Aujourd'hui, c'est mon anniversaire. Je devrais être heureuse, n'est-ce pas ? De toute façon, ils ont tous oublié.

À part Néréo et Gabriel. Ils m'ont maladroitement envoyé des fleurs que mon père a directement brûlées sans même avoir eu le temps de les effleurer. Mais ce n'est rien après tout... N'est-ce pas ?

- Suzie ! Hurle mon géniteur. Mon cœur bondit et bat vite.

Je sèche rapidement mes larmes avant de descendre à reculons. Peut-être qu'ils se sont enfin souvenus ? À peine avoir descendu la dernière marche, il attrape mes cheveux violemment et m'emmène vers la cuisine.

J'ai beau hurler de douleur, rien n'y fait. Personne ne dit rien. J'aperçois même ma petite sœur rigoler malgré les larmes qui me cachent de plus en plus la vue.

- Sors-moi les poubelles et après, tu laveras la vaisselle, n'oublie pas de faire mon lit, m'ordonne-t-il.

La dernière fois que j'ai osé le confronter, il m'a donné une gifle tellement violente que ma joue était restée rouge plusieurs jours. Le maquillage m'a sauvé.

Alors je m'exécute, sors les poubelles, sans avoir le temps de mettre un manteau et me mets rapidement à laver la vaisselle. Puis je sens de l'agitation derrière moi et finit par me tourner.

L'assiette tombe violemment sur le sol.

Un mot mal écrit est posé sur le plan de travail en verre : "On va au restaurant, réchauffe-toi le reste de courgettes.

PS : n'en fous pas partout. "

Mais pourquoi sans moi ? Pourquoi ne m'aime-t-il pas ? Ne suis-je pas assez bien pour être une Eriksson ?

- C'est mon anniversaire... sangloté-je.

Ma main agrippe l'îlot central. J'ai du mal à respirer tellement mes larmes coulent à flots. Me noyer dans mes larmes est la seule chose qui m'apaise.

Mais j'entends ce bruit. Ce bruit de moteur qui me console.

- C'est lui...

Je tente de remettre mon masque, ajuste mes cheveux et mon long pull en laine blanc. Une fois à l'entrée, je mets mes santiags de la même couleur, que Marc m'a offert pour mon "bon" travail3.

C'était la première fois qu'une personne était fière de moi.

J'éteins les lumières, ferme la porte et me précipite vers lui. Noah se tient debout, caler sur sa moto, un casque blanc sous son bras droit. Le mien.

Je m'empresse de l'enlacer sentant la chaleur de son corps qui réchauffe mon cœur conservé dans de la glace indestructible.

Il m'offre un bisou sur le front et me met rapidement mon casque. Je m'accroche à lui et partons avant que mon père ne revienne.

La nuit me berce. Il n'y aucune étoile dans le ciel aujourd'hui. Triste anniversaire, comme chaque année. Nous arrivons vers un lac.

Il retire mon casque cette fois et arrange mes cheveux en rigolant légèrement. Je me fais soudainement hisser et mon corps se retrouve à moitié à l'avant et l'autre à l'arrière sur son épaule. C'est la première fois que je rigole depuis ce matin. Grâce à lui.

Nous finissons par nous installer sur un rocher et profiter du son apaisant de l'eau.

- Tu es toujours avec Ava ? Lui demandé-je pour entamer la discussion

- C'était une fille bien...mais pas pour moi, tourne-t-il son profil vers moi.

Subitement, Noah retire sa veste en cuir et tente de me montrer quelque chose sur son bras déjà orné de plusieurs tatouages.