(Chapitre corrigé)
600 mots
Petite section
C'était le premier jour de la rentrée. Les enfants de l'orphelinat attendaient devant leur maison de fortune, certains y avaient vécu depuis leur naissance, tandis que d'autres l'avaient rejoint seulement quelques années plus tôt. Le bus qui les emmènerait pour leur premier jour d'école, et pour tous les autres jours à venir, allait arriver d'une minute à l'autre.
De petits groupes d'enfants s'étaient formés sur le trottoir, près de l'arrêt de bus. Chacun discutait joyeusement de ce qu'ils allaient faire en classe, de ce qu'ils espéraient apprendre, et des activités qu'ils voulaient entreprendre durant l'année scolaire. Ces enfants, de différents âges et niveaux, s'étaient regroupés selon leur école respective. Les maternelles étaient ensemble, tout comme les primaires, et ainsi de suite jusqu'au lycée.
Au milieu de tous ces visages souriants se trouvait un petit visage triste.
Une petite fille restait à l'écart des autres. Seule dans son coin, elle regardait toute cette joie éclater devant elle, une joie qui ne lui était pas destinée. Chaque éclat de rire semblait la blesser un peu plus, car elle ne faisait pas partie de cette bulle de bonheur.
Ses boucles brunes formaient une énorme touffe autour de sa tête, lui valant le surnom cruel de "gros mouton noir", affectueusement donné par ses camarades de l'orphelinat. Le vent du lundi matin soufflait doucement, faisant danser ses cheveux. Ses grands yeux marron foncé, encadrés de longs cils noirs, fixaient tristement les autres enfants, envieux de leur bonheur.
Elle savait que c'était mal d'envier les autres, mais elle ne pouvait s'en empêcher. Elle aurait aimé faire partie de leurs discussions, avoir des amis, rire et jouer avec eux. Mais ces enfants-là n'avaient jamais ressenti la moindre compassion pour elle. Rien que du mépris et de la méchanceté gratuite.
Pourtant, elle ne leur avait jamais rien fait. Elle ne comprenait pas pourquoi ils étaient si cruels. Elle avait été aimable, ouverte, d'une gentillesse sans pareil. Mais tout ce qu'elle avait récolté en retour, c'était des insultes et du rejet.
Elle ne comprenait pas. Avait-elle un problème ? On lui disait que c'était parce qu'elle était "trop grosse", qu'elle prenait "trop de place". Mais elle ne comprenait pas pourquoi cela devait être la cause de sa solitude.
Chaque soir, seule dans son lit, elle se posait la même question, pleurant en silence alors qu'elle observait les autres enfants jouer ensemble, dans la joie et la bonne humeur.
Et elle...
Elle, elle était malheureuse.
Le premier bus arriva. Deux groupes de cinq petits enfants montèrent à bord. Orphely les suivit, comme à son habitude, en dernier. Elle s'assit toute seule à l'arrière, comme toujours. Le trajet fut bruyant pour les autres, mais calme pour la petite brune, qui tentait de surmonter sa solitude en regardant par la fenêtre et en s'imaginant un monde où elle aurait beaucoup d'amis.
À leur arrivée à la nouvelle école, un surveillant de l'orphelinat accompagna Orphely et trois autres enfants jusqu'à leur salle de classe. Ensemble, ils entrèrent dans ce nouveau lieu d'apprentissage.
Orphely s'assit à une table où trois enfants jouaient avec des Legos. Elle leur sourit timidement et leur demanda si elle pouvait jouer avec eux. Un petit garçon aux yeux couleur chocolat lui sourit en hochant la tête avec enthousiasme. Pour la première fois, elle rit. Son cœur se remplit de joie, et elle se sentit étrangement heureuse.
Mais ce moment de bonheur fut de courte durée.
Lorsque vint le moment de ranger pour commencer la leçon du jour, l'un des enfants de l'orphelinat avec lequel elle partageait son dortoir s'approcha d'elle, un sourire carnassier aux lèvres. Celui d'Orphely s'effaça instantanément lorsqu'elle le vit.
-Pousse-toi ! lui cria-t-il. Tu prends toute la place !
Quelques élèves ricanèrent à cette remarque. Orphely chercha du regard un soutien quelconque auprès de sa maîtresse, mais l'enseignante fit semblant de n'avoir rien entendu. Alors, la petite fille se décala en retenant ses larmes tant bien que mal, laissant les moqueries lui plomber le moral.
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Ps: J'aime ton corps
Roman d'amourDepuis la maternelle, Orphely était la cible des moqueries cruelles de son monde. Rejetée par tous, elle subissait les brimades de ses camarades de classe et l'indifférence de ses professeurs. Abandonnée à la naissance par ses parents, elle grandit...