Dîner avec le deuxième boss

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(chapitre corrigé)

900 mots.



Ressentir encore une fois


Le chauffeur ouvrit la porte à Orphely, qui sortit en le remerciant. Elle ajusta le tissu de sa robe pour couvrir ses cuisses et remit en place les fines bretelles sur ses épaules. Elle leva les yeux et observa une nouvelle fois la façade du restaurant. "La Petite Cuillère" était son nom. Orphely se demanda si le nom reflétait les plats proposés. Ce serait amusant de devoir manger avec de petites cuillères.

— Alors, qu'est-ce que tu en penses ? demanda Orwell en se tournant vers elle.

— C'est joli, dit-elle en souriant faiblement.

— N'est-ce pas ? La nourriture y est bonne et pas trop chère. Et le service est impeccable.

Orwell lui tendit son bras, et elle s'y accrocha. Ils entrèrent dans le restaurant, où ils furent accueillis à la réception. Orwell donna son nom pour la réservation, et on les accompagna à leur table. Une serveuse leur apporta deux menus.

Orphely parcourut rapidement le menu des yeux, repérant déjà ce qu'elle aimerait commander, puis elle le déposa sur la table.

— Alors, commença-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine, tu vas me raconter ce que tu as fait en Amérique ?

— Il ne s'est rien passé de très excitant. Je te l'ai dit, j'étais occupé à étudier et mon père veillait à ce que je ne fasse que ça.

— Ce n'est pas possible, Orwell. Tu as forcément dû t'amuser un peu.

— Oui, j'ai assisté à des fêtes étudiantes, mais c'est tout. Je devais travailler à côté et j'avais des activités extrascolaires importantes à gérer.

— Comme au lycée...

— Exactement. J'ai été président du conseil des étudiants pendant trois ans, et j'étais dans des clubs de lecture et de politique. Bref, mon emploi du temps était trop chargé pour les divertissements.

— Tu t'es quand même fait des amis, non ?

— Oui, j'en ai rencontré quelques-uns. J'ai gardé contact avec plusieurs d'entre eux, mais plus par stratégie que par amitié.

— Et donc... tu n'as eu aucune petite amie ?

— Non.

Orphely plissa les yeux. Elle ne le croyait toujours pas.

— C'est si difficile à croire ? soupira le PDG en levant les yeux au ciel.

— Bah oui ! s'exclama Orphely. Je dois te rappeler la côte que tu avais au lycée ?

— Pas besoin, je m'en souviens très bien, rit-il. Mais tu sais, à l'époque, je n'y prêtais pas vraiment attention.

Orphely devait admettre qu'au lycée, il était vrai qu'elle ne le voyait jamais accompagné de filles, contrairement à la plupart des autres membres du conseil.

— Alors... tu es toujours... vierge ?

Orwell eut un petit rire nerveux, passant une main sur sa nuque. Orphely pensa qu'il était mignon quand il faisait ça. Il l'avait toujours été... Elle ne put s'empêcher de sourire.

— Ouais... Je suis puceau, avoua-t-il avec un sourire gêné.

— Bon, il n'y a pas de quoi avoir honte. Ça veut juste dire que tu-

— J'attends la bonne, en effet, répondit-il en posant ses bras sur la table, effleurant timidement la main de la brune.

Orphely fixa leurs mains, proches l'une de l'autre, rougissant comme une adolescente devant son crush. Elle jouait le rôle d'une femme sûre d'elle, mais au fond, elle avait envie de céder. Juste parce que c'était Orwell.

— On commande ? demanda-t-elle en décalant sa main, rompant le moment intime qui s'était installé.

— Oui, bien sûr.

Orwell appela le serveur, qui prit leurs commandes. Après un court moment de silence, où les deux adultes se regardèrent dans le blanc des yeux sans rien dire, il revint avec leurs boissons et repartit.

Orphely prit une gorgée de sa boisson gazeuse pour se rafraîchir, et Orwell l'imita avant de prendre la parole.

— Je suis vraiment désolé, dit-il en prenant sa main un peu brusquement, la surprenant.

— Orwell... commença-t-elle, mais il la coupa.

— Non, laisse-moi parler. Je veux que tu comprennes, Orphely.

Il prit sa deuxième main et se pencha vers elle, parlant un peu plus bas.

— Mon attirance pour toi remonte à bien plus longtemps que le collège. Tu as été ma seule vraie amie en maternelle. Le temps passé avec toi, ta simple présence, m'a marqué. Ça peut te sembler fou, mais je crois que j'ai eu le coup de foudre dès notre première rencontre. Et ce sentiment ne m'a jamais quitté. Bien sûr, ça s'est un peu... dissipé avec l'éloignement, mais quand je t'ai revue au collège, c'est revenu d'un coup. Depuis, tu le sais, ça n'a jamais changé. C'est tellement fort... Si tu savais comme j'ai eu du mal à me séparer de toi. Je savais qu'on risquait de s'éloigner, que tu allais peut-être me détester, surtout qu'on ne se parlait pas vraiment au lycée, malgré mes efforts. Mais j'étais déterminé à te revoir, coûte que coûte, et à te reconquérir.

Il prit une pause et entrelaça ses doigts aux siens. Orphely mordit sa lèvre inférieure, sentant les larmes monter, tandis que son cœur battait plus fort. Chaque battement semblait la rapprocher de ce beau brun et réveiller des sentiments qu'elle croyait éteints.

— Je sais que ce que j'ai fait n'était pas correct. Je sais qu'après tout ce que tu as vécu, je vais devoir travailler dur pour gagner ton cœur. Mais je suis patient et déterminé. Même si tu mets cinq ans à me pardonner, je resterai disponible. Comprends cela, Orphely. Je ne te lâcherai pas. Je reconnais mes torts et je veux qu'on dépasse ça. La question, c'est : est-ce que tu es prête à t'engager à nouveau ?


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Ps: J'aime ton corpsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant