Éveil

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(chapitre corrigé)

900 mots.



Se relever


Lorsqu'elle ouvrit les yeux, la première chose qu'elle vit fut un plafond d'un blanc éblouissant, ce qui la fit gémir. La première sensation qu'elle perçut fut une vapeur étrange qui s'introduisait dans son nez et s'échappait d'un masque collé à son visage.

Elle fronça les sourcils en entrouvrant les paupières, clignant des yeux plusieurs fois pour s'habituer à la luminosité de la pièce. Elle passa sa langue sur ses lèvres, les trouvant sèches, avec l'impression qu'un poids invisible pesait sur elle.

Comme si quelqu'un venait de l'embrasser.

Elle regarda autour d'elle, bougeant sa tête lentement, comme si elle avait un bloc de ciment posé sur ses épaules. Ses parents étaient assis sur des chaises près de son lit d'hôpital, endormis.

Elle tenta de les appeler, mais seuls des grognements sortirent de sa gorge. Pourtant, son père sembla l'entendre, car il tourna la tête vers elle. Orphely remarqua immédiatement ses yeux rouges alors qu'il réveillait sa femme.

— Phely ?

Laura se leva d'un bond phénoménal et s'agenouilla au chevet de sa fille, les larmes aux yeux.

— Ma chérie, tu m'entends ?

Orphely hocha la tête.

— Mon Dieu, ma chérie, nous avons eu tellement peur !

— Je vais chercher un médecin !

Tom sortit précipitamment de la chambre. Laura prit la main de sa fille, sanglotant en silence.

— Comment tu te sens, ma chérie ?

— ...M... Ma... Ma-ah...

— Ne parle pas, repose-toi. Ton père est allé chercher un médecin, d'accord ?

Un nouveau hochement de tête.

— Ça fait longtemps que tu dors, tu sais ? Environ deux jours. On craignait que tu ne restes dans le coma plus longtemps.

Orphely haussa légèrement les sourcils, surprise.

— Tu avais beaucoup d'eau dans les poumons. Ça aurait pu te tuer, mais les secouristes ont réussi à te sauver à temps.

La porte s'ouvrit et un homme en blouse blanche entra, suivi de son père. Il lui demanda comment elle se sentait. Elle répondit d'une voix enrouée, et il procéda à un examen rapide. Ensuite, il lui fit un récapitulatif de son état et des derniers jours, avant de lui montrer une photo. Une photo de Laly.

— Les policiers veulent savoir si c'est bien la jeune fille qui vous a fait du mal, dit-il. Orphely hocha la tête en se mettant à pleurer.

Sa mère la rassura immédiatement, lui disant que Laly était derrière les barreaux en attendant son procès, grâce aux témoignages de ses amies et de plusieurs témoins. Le site que Laly avait créé avait été supprimé dans les heures suivant l'accident, et ceux qui y avaient participé en achetant ses produits avaient été sanctionnés.

Orphely se sentit soulagée, mais la peine qui pesait sur son cœur ne s'atténua pas tout de suite. Il lui fallut des jours pour commencer à aller mieux.

Elle sortit de l'hôpital une semaine plus tard et retourna vivre chez ses parents. Ils recommencèrent à la materner, mais elle dut leur expliquer à plusieurs reprises qu'elle avait besoin d'espace avant qu'ils acceptent enfin de ne plus lui préparer son petit-déjeuner chaque matin et de le lui apporter dans sa chambre. Cependant, pour toutes les autres attentions, ils restèrent intransigeants.

Pendant sa convalescence, Orphely reçut la visite de plusieurs personnes.

D'abord, ses sœurs de la sororité, qui jurèrent de "faire la peau à Laly" si elles la croisaient. Elles lui apportèrent aussi le reste de ses affaires ainsi que des cadeaux de la part de gens qui la soutenaient à l'université.

Ensuite, elle vit ses amis du lycée, Kim, Rico et Mélanie. Ils furent adorables, passèrent l'après-midi avec elle et lui donnèrent des nouvelles de leur vie, ce qui la ravit.

Puis, son frère vint lui rendre visite. Elle fut heureuse de le revoir, ne l'ayant pas vu depuis quelque temps à cause de sa carrière militaire. Il lui confia qu'il avait rencontré une femme qu'il lui promettait de lui présenter quand il serait prêt.

Savoir que les gens autour d'elle étaient heureux lui réchauffa le cœur.

Elle se rapprocha également de sa petite sœur, Sourah, qui avait maintenant huit ans. La petite parlait enfin et semblait plus épanouie qu'il y a quelques années. Orphely passait tous les après-midi avec elle, jouait avec elle, l'emmenait se promener après avoir passé deux semaines enfermée à la maison, et organisait des goûters avec ses amis en peluche. Elle devint véritablement sa grande sœur.

Mais au bout de deux mois, Orphely dut retourner à l'école pour terminer son année et obtenir son diplôme. Elle retrouva ses amies, qui firent tout leur possible pour l'aider à rattraper son retard.

Finalement, elle décrocha son diplôme, malgré des examens difficiles à passer. C'est avec joie et sans regret qu'elle fit ses adieux à l'université et à ses sœurs de la Delta U.

Le procès de Laly eut lieu. Elle fut condamnée pour tentative de meurtre et atteinte à la vie privée. Elle écopa de cinq ans de prison. Cette nouvelle combla de bonheur Orphely et ses proches.

Diplômée, Orphely commença une nouvelle vie, marquée par l'arrivée d'une lettre et d'un immense bouquet de fleurs.

"Chère Orphely,

Je suis désolé d'apprendre qu'une fois de plus, tu as été blessée par tes proches. Mais je ne doute pas que, comme lorsque nous étions enfants, tu surmonteras cette épreuve. Tu es une femme très forte, et j'espère que cette mauvaise expérience ne ternira pas ton cœur. Sache que je pense toujours à toi et que j'attends impatiemment de te revoir.

Pour toujours et à jamais, ton admirateur secret,Orwell Cunningham.

P.S. : N'oublie pas que mes sentiments pour toi n'ont pas changé."


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Ps: J'aime ton corpsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant