(chapitre corrigé)
1100 mots.
La dernière lettre
Sur le balcon, alors que leurs amis dansaient et riaient, Orphely et Orwell se regardaient en silence. Orwell souriait tandis qu'Orphely rougissait.
— Alors... commença l'ancien président du comité.
Orphely leva les yeux pour le regarder.
— C'est... surprenant, dit-elle en souriant timidement.
— Comment ça ?
— Eh bien... je n'aurais jamais pensé que ce serait toi. Je veux dire... Les gars comme toi ne s'intéressent pas aux filles comme moi.
— Tu veux dire les filles intelligentes, drôles, belles et avec de la personnalité ? Au contraire, je crois que ce sont exactement ce genre de femmes que les hommes recherchent.
Elle rit, secouant la tête.
— Non, je veux dire... Elle se pinça les lèvres. Les filles... rondes...
Orwell fronça les sourcils.
— Si tu savais le nombre de gars que je connais qui sortent avec des filles rondes, Phely. À commencer par Rico.
— Tu exagères, ils ne sont pas si nombreux que ça.
— C'est parce que tu ne fais pas attention autour de toi. Il y en avait plein au lycée. Et au collège aussi.
Orphely réalisa soudainement.
— Orwell... En maternelle... Et depuis le collège, tu m'aimes ?!
Orwell éclata de rire.
— Ouais... C'est bizarre, hein ? Depuis qu'on se connaît, je n'ai pas arrêté de penser à toi. Je te trouvais déjà très belle en maternelle, et quand je t'ai revue au collège... C'était comme si tu ne m'avais jamais quitté.
Orphely sentit les larmes lui monter aux yeux.
— Je ne savais pas trop comment t'approcher, ni même si tu te souvenais de moi... Alors, j'ai commencé à t'écrire ces petits mots. Et au lycée, je n'avais toujours pas le courage de te parler directement, alors... j'ai continué. Mais ces derniers mois, avec le Bac, je n'ai plus eu le temps de le faire. C'est là que nos amis m'ont conseillé de tout t'avouer.
— Ils savaient ?!
Elle se sentit un peu trahie et stupide.
— Kim l'a découvert quand elle m'a vu près de ton casier une fois, et je lui ai demandé de ne rien te dire. Mais elle n'a pas pu s'empêcher de le raconter à tout le monde...
Bien sûr, c'était Kim, après tout.
— Je vois...
— Ça va, tu n'es pas trop chamboulée ?
Elle secoua la tête, se pinçant encore une fois les lèvres.
— D'une certaine manière... Je suis rassurée, avoua-t-elle. Que ce soit toi, je veux dire. Si ça avait été un autre gars que je ne connaissais pas... je n'aurais pas été aussi réceptive !
— Parce que là, tu l'es ?
Elle se contenta de le fixer sans répondre. Orwell passa une main sur sa barbe naissante, un sourire en coin.
— Je te trouve vraiment jolie, Orphely. Peu importe ce que les autres diront, tu es...
Il s'interrompit. Orphely craignit que tout ne tourne au cauchemar, que ses amis sortent leurs téléphones pour la filmer en train de se faire rejeter, comme au collège. C'était toujours un souvenir douloureux.
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Ps: J'aime ton corps
RomanceDepuis la maternelle, Orphely était la cible des moqueries cruelles de son monde. Rejetée par tous, elle subissait les brimades de ses camarades de classe et l'indifférence de ses professeurs. Abandonnée à la naissance par ses parents, elle grandit...
