Ps: J'aime ton corps

Le CM2

(Chapitre corrigé)

1100 mots

Se découvrir un ami

Si elle avait été rassurée en voyant qu'elle n'était plus la seule enfant avec des rondeurs, les moqueries ne cessèrent pas pour autant.

Ce ne fut pas si terrible que ça au CM1, car elle eut une bonne maîtresse et des camarades de classe assez gentils, bien qu'il y ait eu des remarques par-ci par-là d'un petit groupe d'élèves perturbateurs qu'elle détestait, car ils étaient similaires à ceux qui la harcelaient en maternelle.

Elle remarqua bien vite que les enfants qui se faisaient toujours embêter étaient des enfants comme elle.

Au CM2, le harcèlement sembla reprendre.

— Ahah, regardez Florian, comment il est gros ! s'écria un petit garçon qui ressemblait étrangement à son bourreau de la maternelle.

Mais Orphely savait que ce n'était pas lui, car ce petit garçon était propre et brun. Ben, lui, était blond et sale.

— Laisse-moi tranquille, Rico ! dit Florian en le poussant.

— Non ! Rico tapa du pied au sol, soulevant un peu de poussière. Tu prends toute la place sur la balançoire !

— Il y a une autre balançoire à côté, t'as qu'à prendre celle-là !

— Non, c'est celle-là que je veux ! C'est la mienne !

Rico essaya de tirer le pied de Florian pour le faire descendre, mais Florian, qui n'était pas du genre à se laisser faire, lui donna un coup de pied à l'épaule. Rico tomba en s'exclamant de douleur. Florian rigola en se balançant joyeusement et Rico se releva en dépoussiérant son short plein de sable.

— Je vais dire à la maîtresse que tu veux pas me laisser jouer ! le menaça-t-il.

— Meuuh, fit Florian en descendant de la balançoire, Rico c'est un gros rapporteur, euh !

— Arrête !

— T'es un gros bébé ! Tu sais pas te défendre tout seul ! continua Florian en le poussant.

— Hey ! fit Rico en tombant une nouvelle fois.

— Ahah, Rico c'est un gros bébé ! fit un enfant en s'approchant des deux garçons.

— Ouuuuh, le bébé, enchaîna un autre.

— Rico, le gros bébé, chantonna encore un autre, ahah !

Les enfants formèrent un cercle autour du pauvre garçon qui se mit à pleurer, tandis que Florian retournait jouer sur la balançoire avec un sourire victorieux.

— Pour une fois que c'est Rico la victime, se moqua Julia, qui avait un livre de contes dans sa main, bien assise sur son fauteuil roulant.

— Oui, approuva Orphely, mais c'est pas bien de se moquer des autres, quand même...

Orphely regarda Rico se relever et crier aux autres enfants de le laisser tranquille. Elle se leva, décidée à l'aider, et poussa les enfants en leur disant d'arrêter. Ils s'écartèrent en riant, et elle se tourna vers Rico.

— Ça va ? demanda-t-elle en lui souriant.

Le petit garçon, rouge de colère, arrangea ses vêtements en boudant.

— Laisse-moi tranquille, t'es pas ma copine !

Il rejoignit son groupe d'amis sans ajouter un mot, et Orphely fronça les sourcils.