(Chapitre corrigé)
500 mots.
Grande Section
Il dut partir sans jamais avoir pu avouer à celle qu'il aimait ce qu'il ressentait réellement pour elle. Et ce fut son plus grand regret.
Orphely le regretta également. Amèrement. Il lui manqua énormément.
Sa dernière année de maternelle fut la pire.
Bien qu'accompagnée de son acolyte, Julia, l'absence d'Orwell à ses côtés, surtout lorsque Julia n'était pas là, fut très difficile. Très, très difficile.
C'était à ce moment-là que les autres enfants revenaient l'embêter, lorsqu'elle était seule, Julia étant à l'un de ses rendez-vous médicaux.
— Donne-moi ton goûter, ordonna l'un des enfants avec qui elle vivait à l'orphelinat, et qui était également son camarade de classe.
Assise sur un banc devant sa salle de classe, Orphely leva ses grands yeux vers lui. Une fille et deux autres garçons se tenaient derrière lui, les mains sur les hanches, la regardant avec méchanceté.
— Pourquoi ? demanda-t-elle innocemment en arrêtant de balancer ses jambes dans les airs.
— Parce que je le veux !
— Mais c'est mon goûter !
— Je m'en fiche !
Le petit chef de la bande, Ben, attrapa le mini sandwich de la brune et le tira violemment vers lui. Orphely se leva en essayant de le récupérer, lui criant que voler était mal. Attirée par les cris de ses élèves, la maîtresse sortit de la classe, ses talons claquant sur le sol.
— Hé ! Qu'est-ce qui se passe ici ?
Lorsqu'elle vit Orphely, à genoux au-dessus du pauvre Ben, elle ne chercha même pas à comprendre. Alors que l'enfant s'expliquait en se relevant, la maîtresse l'attrapa par le bras et la traîna dans la classe. Orphely dut lâcher son goûter. La maîtresse prit sa règle en bois et, sans plus de cérémonie, l'abattit sur les petits doigts de l'enfant, qui cria de douleur.
Elle le fit trois fois.
— Combien de fois vais-je devoir te dire de ne pas voler le goûter des autres ? Hein ?! Et en plus, tu écrasais Ben avec ton poids, petite idiote !
La maîtresse déposa la règle sur son bureau, tandis que Phely pleurait toutes les larmes de son corps.
— En plus, tu n'as pas besoin de ces goûters... Tu es déjà bien trop grosse, pas la peine d'en rajouter.
Sur ces mots, la récréation prit fin, et la maîtresse fit rentrer ses élèves dans la classe, laissant la petite fille pleurer en regardant ses doigts gonflés et douloureux.
Et ce fut la même rengaine quand elle rentra "chez elle". Elle essaya de se plaindre à une gardienne, une jeune fille encore au lycée, qui avait pris ce travail pour se faire un peu d'argent de poche.
— Écoute, Orphely, lui dit la gardienne après qu'elle lui eut raconté sa monstrueuse journée, je n'ai pas le temps de m'occuper de ta pathétique petite vie de maternelle. J'ai d'autres choses à régler, ok ? Alors, va gentiment dans ton lit et laisse-moi tranquille.
Orphely la regarda avec des yeux brillants, prête à pleurer. Son cœur se brisa une nouvelle fois.
La jeune fille leva les yeux au ciel en voyant que l'enfant était toujours là.
— Dégage ! Va te coucher !
Orphely ravala ses larmes et alla se coucher, le cœur lourd.
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Ps: J'aime ton corps
RomanceDepuis la maternelle, Orphely était la cible des moqueries cruelles de son monde. Rejetée par tous, elle subissait les brimades de ses camarades de classe et l'indifférence de ses professeurs. Abandonnée à la naissance par ses parents, elle grandit...