Chapitre trente huit

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« Mes sentiments sont glacés, ralentis, incompréhensible.
Quelques "je t'aime" de plus m'auraient rendu invincible»
PNL_Bang

Nabil

“Cher Nabil, si tu trouves cette lettre c'est que je suis déjà très loin de toi. J'ai longtemps douté avant de l'écrire tout comme j'ai assez douté avant de prendre la décision de partir pour toujours. Je sais que tu as une idée du pourquoi de mon départ donc je ne vais pas m'étaler dessus. J'ai juste envie que tu saches qu'à tes côtés j'ai été heureuse avant de connaître cette souffrance atroce une deuxième fois dans ma vie. J'ai été heureuse parce que je t'ai aimé plus que tout, je t'ai respecté comme je ne l'avais jamais fait de ma vie, je me suis occupée de toi comme une femme devrait le faire mais j'ai été déçue quand j'ai su qu'en fait pour toi ça n'avait aucune importance. Pour toi je n'ai été qu'une vulgaire remplaçante que ce soit au Canada ou ici à Paris. J'aimerais te dire que je ne l'ai pas senti venant de toi et que c'est celle que tu voulais que je remplace qui l'a fait mais je te mentirais parce que j'ai vu de mes propres yeux qu'à chaque fois qu'elle était dans les environs tu courrais pour être avec elle. Pendant un moment j'ai cru en tes«pseudo» sentiments pour moi mais au final ça toujours été la même chose depuis toujours: tu ne m'as jamais aimé et tu ne m'aimera jamais. Pour toi je resterai toujours cette gamine fraîche qui n'atteignera point ton cœur. Ça me brise le cœur de le dire mais je n'y peux rien, je ne peux pas te forcer à m'aimer. Je ne voudrai pas que tu l'apprenne avec une autre personne alors vas dans la chambre en face de la tienne, ouvre la porte et tu verras. Tu ne seras peut être pas aussi heureux que lorsque Tara te l'a annoncé mais au moins tu sauras que moi aussi je t'ai offert le même cadeau même s'il n'aura pas la même valeur à tes yeux. Si pars de ta vie c'est pour deux choses: la première, j'en ai marre qu'on me manque de respect et la seconde, je ne veux pas que tu restes avec moi juste à cause de tes responsabilités en tant que père. N'essaye pas de me trouver si tu as une once de respect pour ma famille. Sur ces mots, je te souhaite un bonne continuation, Nabil.
                                              Leïla”

Je relie encore et encore cette lettre pour tenter d'assimiler toutes les lettres que je vois. Je ferme les yeux quelques secondes et les réouvres espérant sortir de ce cauchemar mais je suis bien dans la réalité.

Leïla est partie. Elle est partie à cause de mes erreurs, avec mon enfant dans son ventre. La femme que j'aime s'est barrée et elle m'a abandonné.

Je replie la feuille et la repose où je l'ai trouvé. Je prends ensuite la bague que je lui ai offerte lors de notre mariage puis les clefs de la voiture que je lui ai acheté à l'occasion de son anniversaire. J'emprunte le chemin qui mène jusqu'à notre chambre espérant y trouver encore ses vêtements mais quand je m'apprête à ouvrir la porte, les mots écrits dans la lettre me reviennent et je me retourne pour faire face à la pièce en face de moi. Qu'est-ce qu'il y'a à l'intérieur ?

Sans trop réfléchir, j'ouvre la porte espérant trouver des échographies ou encore un résultat d'un test de grossesse mais non, rien de tout ça. Je tombe de haut en voyant la décoration de la chambre, qui était sensée être celle de notre futur enfant.

J'ai tout gâché putain. J'ai gâché tout à cause d'une pétasse comme Tara. Je viens de perdre mon unique amour, la mère de mon enfant.

Sans plus tarder, je cours vers l'extérieur pour atteindre ma voiture. Une fois à l'intérieur, j'allume le moteur et j'accélère pour me rendre à Gagarine. Je m'en fous des bleus qui vont me poursuivre pour excès de vitesse, et je m'en fous de faire un accident parce que de toute façon si Leïla parvient à me filer entre les doigts comme ça je préfèrerais mourir que de vivre avec cette culpabilité le reste de ma vie.

Ma voiture s'arrête quelques temps plus tard devant le bâtiment C, chez les parents de Leïla. Je monte les escaliers sans regarder les p'tits dans le hall et immédiatement j'arrive devant la porte de leur appartement. Je toque plusieurs avant qu'on vient m'ouvrir.

__Oh mon fils! S'exclame ma belle mère en souriant, tu es enfin là !

__Elle est où ma femme ?

J'ai posé cette question essoufflé, au bord des larmes.

__Elle n'est pas chez vous ? Me demande-t-elle confuse. Elle m'avait dit ce matin qu'elle rentrait pour t'annoncer la nouvelle.

__Quelle nouvelle ? Répétais-je.

Elle sourit avant de répondre.

__Bha qu'elle est enceinte !

Je ferme les yeux à l'entente de ses paroles en retenant mes larmes du mieux que je peux. Sa famille n'est pas au courant...

Je regarde ma belle mère qui est souriante, loin de savoir ce qui se passe dans notre vie de couple actuellement. Je ne voudrais pas lui enlever ce sourire alors je me force à le lui rendre avant de m'en aller en me disant que si elle n'est pas chez elle et qu'elle a dit à sa mère qu'elle rentrait chez nous, ce qu'elle va quitter la ville. Et s'il y'a une personne qui saurait où elle se trouve c'est bien sa pote Maria.

Comme tout à l'heure, je refais le chemin inverse dans une vitesse incalculable pour rejoindre l'immeuble de Maria et son appartement également. Je sonne plusieurs fois mais personne ne répond. Je cherche son numéro pour l'appeler mais rien.

A partir de ce moment, je commence alors à appeler Leïla. Lorsque la première sonnerie retentit, je me dis qu'elle est encore dans le pays et peut être même dans la même ville, mais elle ne répond pas. Je réessaye encore mais elle a éteint son téléphone. J'aurai aimé me souvenir de l'endroit où elle aurait voulu vivre un jour mais elle ne m'en a jamais parlé. Et Dieu sait à quel point elle est bavarde mais jamais elle n'a mentionné le fait de vouloir partir d'ici un jour. Après Gagarine, je décide d'aller mener mes recherches à la gare, à l'aéroport avec l'aide de mon frère et de mes amis. Mais rien. Le nean. Comme si elle avait disparu de la surface.

Une fois que le soleil s'est couché, tous mes espoirs ont été réduits à zéro. Je marche aux côtés de mon frère pour retrouver son appartement luttant par tous les moyens pour ne pas m'effondrer dans ce long couloir. Je vois Tarik me parler mais je n'entends rien de ce qu'il dit, bien occupé par mes propres pensées. Au moment où on allait entrer dans l'appartement de mon frère, j'entends mon téléphone émettre un son, signifiant que je reçois un appel. Je me  dépêche de sortir mon téléphone de ma poche et je fronce les sourcils en voyant un numéro inconnu. D'habitude je ne réponds pas mais là je me dépêche de décrocher et je plaquer le téléphone à mon oreille.

__Allô! M'empressais-je dire.

__....

__Je...je suis son mari. Répondais-je à la voix de l'autre côté.

__.....

__Qu.....quoi?

Mon téléphone glisse sous ma main droite et s'écrase au sol faisant sursauter mon frère qui ouvrait la porte de chez lui. Il tourne la tête vers moi et son regard alterne entre mon visage qui est décomposé et les pièces de mon téléphone éparpillé dans le couloir.Je l'entend me parler encore mais je ne l'écoute pas.

Je n'ai plus aucune raison de rester en vie.....

FIN

Toxique_PNLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant