Journal d'une démoniste

Page 52

Samedi, 11H17 :

Bon, je redonne de mes nouvelles, il serait temps.

Déjà, je vais bien ! Je digère peu à peu les révélations de Angie.

Enfin à peu près.

J'ai fait quelques crises de nerf et pétages de câble. J'ai du mal à me dire que tout est vrai, que ce que je vis est vrai, que le monde dans lequel je vis est un mensonge.

Heureusement, Vendelin ( qui a été aussi choqué que moi de savoir que les sorcières et les "spirites" existent ) a été plus présent ces deux derniers jours et a pu me calmer.

L'infirmière Amélie, qui est aussi une sorcière apparement, m'a aussi consolé une fois, quand elle est rentrée dans ma chambre et m'a vu en larmes. Elle m'a dit que toutes ces révélations n'ont jamais été un secret pour elle, mais qu'elle a vu plusieurs patients comme moi l'apprendre sur le coup. Et d'après elle, je suis forte et réagi plutôt bien.

C'est un joli compliment, je l'avoue. J'espère qu'elle ne dit pas ça juste pour être gentille.

Vendelin : Elle a raison ! Tu aurais pu devenir complètement folle.

Ah, la bonne vieille habitude de Vendelin de lire au-dessus de mon épaule est revenue.

Je lève les yeux au ciel et me retourne pour le regarder, mais il y a personne. Je regarde le mur. Stupide ombre.

Moi : Tu peux redevenir normal s'il te plaît ? C'est vraiment stressant.

Je le vois se décoller du mur et revenir sous sa forme physique. C'est très bizarre quand il fait ça. Un peu comme si il sortait d'un tableau, en se décollant.

Enfin bref.

Sinon niveau physique, je vais bien ! Mais vraiment !

Le docteur qui s'occupe de moi tout les après-midi est impressionné par mes progrès aussi rapides. À chaque fois, Amélie m'adresse un clin d'œil, complice. Ça me fait sourire.

Je peux marcher normalement de nouveau ! L'hôpital m'a donné une canne au cas-où, mais honnêtement, je n'en ai pas vraiment besoin.

Du coup d'après eux, je pourrais retourner chez moi mardi, aka dans trois jours.

Vendelin : Tu dois être contente, tu vas louper le lycée !

Je rigole. Il a raison, la rentrée est après-demain. Heureusement, Candy m'a dit qu'elle m'enverrait tous les cours pour pas que je sois paumée.

Vendelin souffle à côté de moi.

Vendelin : Qu'est-ce que ça peut bien te faire ? Tu vas avoir deux jours de repos en plus, tu as de la chance !

Moi : C'est vrai ! Ça compense d'avoir perdu la moitié de mes vacances ET EN PLUS le nouven an !

Vendelin m'offre une expression pleine d'ironie.

Vendelin : Oh, bouhou ! Tu as perdu une occasion de faire une soirée ! T'inquiètes pas va, t'en auras d'autres dans l'année !

Moi : C'est pas le problème ! À cause de moi, Candy, Alan et mes parents n'ont pas fêté le nouvel an ?

Il arque un sourcil, sans comprendre.

Moi : Baaah, ils ont pas pu faire la fête et s'amuser à cause de moi !

Vendelin : Ils étaient inquiets, c'est normal.

La culpabilité revient en moi. Je me frotte les bras.

Moi : Justement...

Je baisse la tête. Ce n'est pas juste qu'ils aient refusé de se détendre et de s'amuser par ma faute.