Chapitre 4

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Enfin ! Pour une fois qu'il était convoqué ! 

Tandis que le concerné partait, la tête haute, toujours avec son air arrogant sur le visage, — il ne savait pas ce qu'une convocation signifiait ou quoi ? — en direction du bureau de Mme Delacroix, un léger brouhaha prit place au sein du rang. Plusieurs élèves de la classe étaient contents de la convocation du rouquin à cause de son comportement. Et ils avaient leur raison, tout à fait légitime aux yeux de Lou, car les rares fois où Lior avait été là, nombreux avaient été ceux qui avaient voulu sympathiser, ou même juste faire connaissance avec lui. Mais à chaque fois, il les avait envoyé balader ou les avait royalement ignorés, comme si aucun d'eux ne méritaient son attention.

Mais rapidement, Lou se rendit compte d'un problème quant aux possibles conséquences de sa convocation : s'il était renvoyé par exemple, elle était sûre de ne plus jamais revoir ses affaires. Et elle ne lui en avait jamais parlé. Il fallait dire qu'elle attendait qu'il fasse le premier pas sans qu'elle n'ait besoin de dire quoi que ce soit. Même si cela n'avait absolument pas porté ses fruits. Décidée, elle se mit en tête que, dès le retour du rouquin, elle lui demanderait ses affaires une bonne fois pour toute.

Pour ne pas oublier, Lou se le répétait en boucle dans sa tête, n'ayant pas de stylo à disposition, vu qu'elle possédait seulement son sac de sport avec pour le moment. Pendant tout le cours d'EPS, elle se le répéta. Et se prit par deux fois le ballon de volley dans la figure, à cause de son manque de concentration. Ce qui ne l'empêchait pas de continuer à faire preuve d'inattention, ce qui inquiétait un tantinet Lucie qui jouait avec elle, ne sachant absolument pas à quoi pensait son amie.

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— En fait, j'avais tort, dit Mélissa à Lou tandis qu'elles se changeaient dans les vestiaires à la fin du cours.

— Pourquoi ?

— Lior ne sera sûrement jamais ton petit copain en fin de compte.

Lou devint aussitôt rouge de gêne. Non pas à cause des propos de Mélissa, d'ailleurs elle ne comprit jamais pourquoi elle avait dit cela à cet instant, mais surtout car toutes les filles présentes dans le vestiaire l'avaient entendue. Mélissa avait encore commis une gaffe, qui fourrait la auburn dans un sacré pétrin.

— Alors tu es amoureuse de lui ? demanda sans tact Emma, en remettant en place ses mèches rosées.

— N...Non, pas du tout ! bégaya la auburn. Je ne l'aime pas, c'est juste Mélissa qui a dit qu'on serait en couple. Mais c'est faux !

— Pourtant le premier jour, en histoire, je vous ai vu vous échanger des mots sur papier plusieurs fois, déclara, curieuse, Laurine, une fille châtain aux yeux marrons.

— Je l'ai vu aussi, acquiesça Zoé, une amie de Laurine.

Lou sentait les regards de toutes les filles peser sur elle. Elle ne savait pas quoi dire. Et si elle disait l'avoir hébergé, cela aggraverait la situation.

Pourquoi Mélissa ne disait rien ? Elle allait ouvrir la bouche pour dire que ce n'était rien de particulier —ce qui ne passerait pas, elle le savait, mais que pouvait-elle dire d'autre ? — lorsqu'on frappa à la porte des vestiaires.

— Les filles, ça fait un quart d'heure que vous êtes là-dedans, sortez maintenant !

C'était la prof de sport. Soupirant de soulagement, Lou prit ses affaires et sortit.

FlarmakOù les histoires vivent. Découvrez maintenant