Chapitre 30

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Pdv Lior

Le vent ébouriffait les plumes de Lior. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas volé et il appréciait retrouver cette sensation. Pourtant, il n’avait pas le temps de s’extasier. Le soleil avait disparu à l’horizon, même si sa lumière était toujours présente, et Lior s’inquiétait. Qui savait ce que vivait Lou en ce moment même.

Bientôt, ils arriveraient chez Galoni, et le phénix espérait que ce dernier pourrait l’aider.

— Lior, j’ai quelque chose pour toi.

Le concerné se tourna vers le dragon orangé, intéressé.

Flore, qui semblait un petit plus à l’aise qu’au décollage, lui tendait une petite bille luisante. Il la prit entre ses serres. Elle lui semblait froide et fragile.

— Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-il, intrigué.

— Ça a appartenu à mon père, expliqua le reptile. Les griffons devaient se faire discrets et ils gardaient leur forme originelle sur Terre. Ils ont donc créé des perles identiques à celle-ci. Et lorsqu’ils les avalaient, ils prenaient forme humaine pendant plusieurs jours.

— Donc, si j’ai bien compris, tu voudrais que j’avale ce truc pour retrouver ma forme humaine.

Lior était septique. À quoi cela lui servirait ?

— C’est cela, affirma le gros reptile. Il me semble que Lou ne t’a jamais vu sous ta vraie forme. Tu n’as même plus exactement la même voix. Te reconnaîtra-t-elle ?

Lior passa sous silence les visions de Lou. Sa famille n’était donc pas au courant que le collier ne faisait pas que montrer en rêve le passé. Pourtant, une autre raison le poussa à accepter la perle. Ici, il était bien trop connu. En humain, il attirerait peut-être moins les regards. Et même si les humains n’habitaient pas ici, il pouvait très bien se faire passer pour un elfe de grande taille. Et même si c’était rare, c’était déjà bien plus plausible que la présence d’un être humain.

— Très bien, je l’utiliserai, répondit-il d’une voix ferme. Mais pas maintenant.

Lior commença alors à perdre de l’altitude. En dessous d’eux, le village grisâtre de son ami gnome se dessinait. Tout était en pierre : les maisons, les chemins, les fontaines. Seules les portes étaient en bois.

Lior aurait voulu se poser discrètement, mais avec un dragon de quatre mètres de haut et de plus du double de longueur, c’était compliqué. À peine eurent-ils atterri qu’une dizaine de gnome les encerclaient. Et bien sûr, vu leur tête, tous connaissaient bien Lior.

Ce dernier soupira. Il commençait à regretter ses actions passées. Que pouvait-il bien dire pour les sortir de là ?

— Bonjour, je m’appelle Georges, et je suis le fils d’un griffon.

Tandis que le dragon orangé s’inclinait, faisant au passage descendre Flore, les gnomes firent un bond en arrière, comme s’ils étaient attaqués. Il fallait dire que même s’ils avaient un tempérament courageux, les gnomes n’étaient pas téméraires pour autant. Et ils savaient que s’il y avait un combat, ils ne feraient pas le poids face au dragon cinquante fois plus gros qu’eux.

Lior, lui, leva les yeux au ciel. Et voilà, maintenant, c’était encore pire. S’il était un gnome, il les aurait pris pour des dégénérés : un phénix normalement banni et haï de tous, une humaine sortant de nulle part et un dragon se prenant pour le fils d’un griffon, l’être des légendes.

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