Flarmak

Chapitre 31

Pdv Lou

Lou sentit quelque chose lui touchait l’épaule. Elle grogna. Qui osait la déranger durant ce magnifique rêve ? L’action se répéta, et un poil énervée, mais toujours dans les vapes, l’esprit embrouillé et la vision floue, elle se redressa d’un coup. Et se cogna la tête. Elle entendit un plainte qui fit écho à la sienne et se frotta la tête sous la douleur.

— Lou !

Elle sentit des bras l’enlacer et elle se laissa faire même si ses muscles se raidirent au contact. Peu à peu, son esprit devint clair et elle sentit sa bouche devenir moins pâteuse. Et elle reconnu alors Lior. La surprise passée, elle l’enlaça à son tour. Elle ferma les yeux pour savourer au mieux l’instant présent. Elle avait voulu voir Lior, et il était là. Si c’était un rêve, elle ne voulait pas se réveiller, sous aucun prétexte.

Elle l’entendit s’excuser dans un souffle. Aussitôt, elle attrapa ses bras et le poussa en face d’elle. Il ne semblait pas surpris. Comme s’il ne s’était pas rendu compte du geste de la auburn.

Elle plongea son regard dans celui couleur olive du rouquin.

— Tu n’as pas à être désolé, c’est moi qui n’ai pas voulu t’écouter.

— Je n’ai pas réussi à te sortir de là, murmura-t-il.

Lou tressaillit. Elle s’était préparée du mieux qu’elle pouvait pour cette épreuve, mais l’allusion de son ami menaçait de briser ce calme derrière lequel elle cachait sa peur.

— Je sauverai Flarmak, répondit-elle simplement d’une voix ferme, plus à elle-même qu’à Lior.

— Je ne veux pas te perdre.

Il semblait retenir ses larmes. Lou regarda dehors : il faisait encore nuit noire dehors. Elle ne voulait pas continuer cette conversation. C’est alors que la porte de la cellule s’ouvrit sur un elfe balafré. Indifférent face à la présence de Lior, il s’avança et déposa le plat de lasagne que Lou avait demandé au sol. Avec, il lui donna une assiette en céramique et des couverts. Puis il referma derrière lui. Lou avisa le plat fumant et, pour changer de sujet, demanda :

— On partage ?

Tout d’abord, Lior refusa, mais, face à l’entêtement de la auburn, il abandonna et accepta, au moment où l’elfe revint. Il avait apporté un couvert de plus, pour Lior. Il ne semblait pas le reconnaitre et ce dernier en avait l’air soulagé. Le garde leur souhaita un bon appétit et disparut derrière la porte.

Malgré l’heure tardive, la vue du repas donna faim à Lou, surtout qu’elle n’avait pas beaucoup mangé depuis qu’elle était ici. Elle coupa la part en deux, qu’elle mit dans les assiettes et en tendit une à Lior, qui la regardait faire, assis sur la couchette. Tandis qu’elle s’installait à ses côtés, elle remarqua la plume rouge feu coincée entre la mousse et le mur. En l’attrapant, elle remarqua que cette dernière était froissée. Dépitée, elle se retourna vers le rouquin et la lui montra.

— Elle est à toi, n’est-ce pas ?

Lior posa l’assiette sur ses genoux et prit la plume dans ses mains. Il l’examina rapidement et déclara :

— Oui, c’est à moi.

Il leva les yeux pour observer de nouveau le décor. Puis reporta son attention sur Lou.