Flarmak

Prologue

Le vent soufflait faiblement à travers les branches des arbres présents, mais assez pour faire se balancer les feuilles. Les oiseaux chantaient joyeusement tandis que le crépuscule prenait place.

Entre les arbres, on pouvait voir une prairie, dont le centre était occupé par un vieux bâtiment délabré sans toit faisant la taille de deux grandes maisons mitoyennes. Les murs possédaient au moins deux fissures chacun et un trou assez grand pour faire passer un cheval servait d'accès à l'intérieur. Lorsqu'on se rapprochait, on pouvait voir un autre bâtiment à l'arrière, plus petit, mais dont l'entrée semblait immense, plus grande que celle du premier édifice. Peut-être bien quatre mètres de hauteur et autant de largeur. À côté de chaque entrée, se trouvaient des individus dont la taille ne dépassait pas un mètre soixante. Ils étaient couverts d'une espèce de cape en mousse verte terne et étaient tous armés d'un arc. Leurs oreilles n'étaient pas arrondies mais pointues, et plus longues. C'était des créatures fantastiques, des elfes.

Dès lors qu'on entrait dans le grand bâtiment, après avoir montré une autorisation à l'un des gardes, on apercevait au fond, une bonne cinquantaine de pas plus loin, une plateforme en bois qui s'élevait à un mètre du sol. On pouvait aussi remarquer que les murs, ayant l'air pourtant délabrés vus du dehors, semblait rénovés à l'intérieur, sans aucune fissure. De plus, la disposition du public pouvait faire penser à un mariage. Des personnes à gauche et à droite et une allée au milieu. Mais le public n'était pas entièrement assis. Il fallait dire qu'il n'y avait aucun humain. Tout comme à l'entrée, il y avait des elfes, mais aussi des gnomes, petits êtres à la peau grisâtre pour la plupart. Ils étaient au premier rang. Derrière, se trouvait quelques renards, et ceux-ci n'avaient pas une queue mais trois et étaient bien plus grands que la normale. Encore derrière on pouvait voir des licornes et des pégases. Mais aussi des dragons.
On pouvait facilement croire à un rêve.

Lorsqu'on regardait vers l'estrade, on apercevait cinq formes vivantes. Au centre, un grand dragon rouge devant bien faire trois mètres cinquante de haut et dix bons mètres de long, assis sur ses pattes arrière. Sa présence seule pouvait intimider. À sa gauche, il y avait un renard à trois queues au poil épais et blanc et un phénix majestueux au plumage rouge étincelant. À la droite du dragon, il y avait un elfe, dont la sagesse se lisait dans son regard, et une licorne, à la longue corne aux éclats dorés.

— Faites entrer l'accusé, ordonna alors d'une voix ferme le dragon, intimant le silence.

On se serait cru à un procès. Deux elfes entrèrent dans la salle, obligeant un jeune phénix, grand oiseau rouge feu, à les suivre en le tenant par des chaines reliées à son cou. Alors même qu'il n'était pas en bonne posture, il gardait la tête haute et ne laissait rien paraître. Les spectateurs le regardaient passer avec mépris et colère mais cela ne semblait pas affecter le moins du monde son moral. Lorsqu'il arriva devant l'estrade, il s'arrêta et les elfes qui l'accompagnaient s'en allèrent, laissant tomber les chaînes au sol. Dès qu'ils eurent quitté la salle, le grand dragon prit la parole.

— Lior, hier soir, des pégases ont dit vous avoir vu en train vous amuser à installer des bombes à écho, un peu partout dans leur territoire. Ces mêmes bombes à écho ont disparu de la horde de Turol et ses gnomes il y a de cela six jours. Je vous le demande donc directement : avez-vous volé ces inventions ?

L'accusé avait gardé la tête haute pendant le discours du dragon. Et dès qu'il lui posa la question, il n'hésita pas à répondre, sur un air de défi :

— Évidemment que je les ai volées. Vous croyez vraiment que je peux fabriquer ces engins moi-même ?

La licorne présente sur l'estrade soupira. Visiblement, ce n'était pas la première fois qu'il était convoqué, ni la première fois qu'il tenait tête au dragon. Et ce ne serait sûrement pas la dernière fois non plus.