Flarmak

Chapitre 7

Lou le regarda de travers. Elle avait l’impression qu’on lui faisait une mauvaise farce, juste pour se moquer d’elle et voir sa réaction.

— Tu te fiches de moi là ? Tu n’as plus de famille ?

— Non.

— Tu as forcément un responsable légal, non ?

— J’en ai un.

— Alors pourquoi tu ne vas pas chez lui ? râla à moitié Lou.

— Il m’a mis à la porte.

— Mais si c’est vrai, il faut le dire ! C’est interdit !

— À qui ? La police ? Je n’ai pas de téléphone et de toute façon, c’est mieux comme ça.

— C’est vrai que c’est mieux de squatter chez les autres sans leur accord, ironisa Lou.

Elle soupira et son agacement disparut lentement. Elle décroisa les bras. En fait, pour un raison inconnue, ce n’était pas qu’il soit là qui l’avait agacée mais plutôt le fait qu’il ne lui avait rien dit, ce qui, en vrai, paraissait logique vu qu’elle aurait pu dire non. Mais elle n’avait pas vraiment envie de le virer de la cabane.

— Ça fait combien de temps ?

— Un peu après le début des vacances, répondit-il d’une voix basse, en baissant les yeux vers ses pieds, devenus soudainement très intéressant.

— Trois semaines ! s’étrangla la auburn, remarquant qu’elle ne s’était jamais doutée de quoi que ce soit.

Lior inspira un bon coup et prit son courage à deux mains, en relevant un regard suppliant vers l’adolescente aux yeux marrons-verts.

— S’il te plait, laisse-moi dormir ici, l’implora-t-il. Au moins jusqu’à ce que je trouve ce que je cherche.

Lou fut prise au dépourvu. Elle venait de découvrir une nouvelle facette de Lior. Il y avait l’arrogant, le sympathique et maintenant, le suppliant. À moins que ce ne soit que de la comédie.

— Rentrons, dit-elle simplement en s’engouffrant dans la cabane.

Lior la suivit et referma la porte derrière lui, à la fois rassuré et inquiet, ce qui était assez compliqué.

Lou, qui n’avait aucune idée des sentiments de Lior, prit la chaise pliante adossée contre un meuble s’installa dessus, tandis que le rouquin prenait celle déjà installée près de la table. Table sur laquelle reposait un bout de pain entamé. Il se crispa mais ne dit rien.

— Tu ne manges que ça le soir ? Le pain de la cantine ? demanda Lou en jeta un coup d’œil au morceau posé sur la table, curieuse.

Lior hocha la tête en serrant les dents.

— Ton responsable légal ne te donne même pas de quoi manger ? s’étonna-t-elle.

Le rouquin sembla se vexer.

— Je me débrouille très bien tout seul, comme toujours, répondit-il amèrement. Il me donne juste un peu d’argent chaque mois.