Flarmak

Chapitre 22

Lou arriva devant chez elle un quart d'heure plus tard. Elle mit son vélo contre le mur de la maison et entra à l'intérieur. Tout d'abord, elle rangea ses affaires. Puis elle se mit à réfléchir. Déjà, elle voulait emmener le sapin dans le salon. Suivant donc les indications de sa grande sœur, elle sortit et trouva l'arbre à l'abri, de l'autre côté de la maison. Il était en plastique et, de ce fait, il fut moins lourd que ce qu'elle croyait. Il était sous pièces détachées lorsqu'elle ouvrit le carton. Alors qu'elle allait sortir les morceaux après avoir lu en diagonal la notice, on sonna à la porte.

D'un pas léger, elle alla ouvrir et découvrit Lior sur le perron. Il était bien habillé, avec sa chemise blanche surmontée d'un blazer gris et complétée par un pantalon beige. Ses chaussures semblaient également neuves, étincelantes, étant bleu pâles et blanches. Ses cheveux ne lui tombaient plus sur le front, il les avait domptés avec du gel pour les mettre en arrière et Lou trouvait que ça ne lui allait pas très bien. Mais elle ne fit aucun commentaire. Il devait avoir fait un énorme effort et avait sans doute tout acheté lorsqu'il avait fait les magasins avec ses amis. Pourtant, cette tenue n'avait pas l'air d'être son style. A côté, Lou, avec sa combinaison noire parsemée de motifs à fleur blanches, n'était pas sortit de sa zone de confort pour se faire la plus belle possible. Car oui, il était beau. La auburn sentait le rouge lui monter au joue à cette pensée.

Lior ne semblait pas l'avoir remarqué, ou alors, il ne dit rien. Il tenait par ailleurs un paquet cadeau dans la main de la taille d'un catalogue mais en plus épais et bien plus souple. De sa main libre, il fit un signe timide à Lou qui lui répondit en le laissant entrer.

— Je suis contente que tu sois là, sourit Lou en refermant la porte derrière lui.

— Ça me fait plaisir, répondit simplement Lior.

Voyant le sapin démonté au sol, il posa son cadeau sur l'un des murets qui bordaient l'entrée. Comme Lou lui fit signe de ne pas se déchausser, il s'avança dans la maison. Puis il se tourna vers son amie.

— Tu n'as pas froid sans pull ?

Lou répondit à la négative. Le sang lui battait aux tempes et son cœur cognait tellement fort contre sa poitrine qu'elle en oubliait la température.

— J'allais monter le sapin, on le fait ensemble ? proposa-t-elle.

— Si tu veux. Qu'est-ce que je peux faire ?

— Derrière la maison, il y a des cartons de déco. Tu pourrais les amener s'il te plait ?

Il hocha la tête et ressortit. Lou se redressa, le pied et le tronc du sapin en main. Elle les emboita jusqu'au son caractéristique dont parlait la notice puis le posa par terre. Il tint bon. Soulagée, Lou prit le haut du sapin et mit une chaise à côté de l'arbre. Elle monta dessus et emboita le haut du sapin non sans mal.

C'est à ce moment que Lior revint, trois cartons entre les mains, lui cachant la vue. La auburn vint alors l'aider et ils déposèrent les décorations au pied du sapin.

— Bon ! lâcha Lou en mettant ses mains sur ses hanches. Tu as déjà décoré un sapin ?

— Non, mais je sais comment on fait, sembla se vexer le rouquin en ouvrant un carton plein de guirlandes.

— Alors c'est parti ! s'exclama la auburn en ouvrant le deuxième, rempli de boules de Noël.

Ils se mirent au travail. Lou prit une guirlande et Lior l'attrapa à l'autre bout. Tandis qu'il la tenait, la auburn faisait le tour du sapin pour l'accrocher. Puis ils échangèrent. Et la guirlande était tellement longue que Lior, plein d'orgueil, voulu impressionner Lou et courut autour du sapin. Sauf qu'il avait oublié les cartons. Il s'en prit un dans les pieds, trébucha et s'emmêla dans la guirlande, qu'il lâcha à cause de la surprise. Heureusement, il se rattrapa sur la chaise que Lou n'avait pas rangée. Mais le sapin lui tomba dessus et se déboita.