Chapitre 11

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La nuit fut agitée. Lou refit un rêve. Elle était juste derrière l'elfe dénommée Tiack'il. Cette dernière discutait tranquillement avec un autre elfe présent à ses côté, tout en avançant. Elle n'avait plus sa capuche, et ses cheveux bruns étaient tressés dans son dos. Ils étaient retenus par un fin ruban bleu ciel. Le second avait également les oreilles pointues, la peau grisâtre et les cheveux bruns. Sauf que ceux-ci étaient coupés très court, presque rasés.

Ils marchaient d'un pas rapide, et Lou dû accélérer pour suivre la cadence. Elle se mit à leur hauteur et remarqua que, contrairement à la fois d'avant, Tiack'il ne semblait pas la voir. De plus, elle ne comprenait pas un traitre mot de leur discussion. Elle était décidément bien partie.

Inquiète à l'idée que son rêve lui fiche la même frousse qu'avant, un frisson la parcourut. Mais elle était presque sûre qu'elle devait suivre ces deux êtres surnaturels, sous peine de ne jamais trouver les réponses à ses questions. Ils marchèrent longtemps dans les sous-bois, jusqu'à arriver dans une clairière. Là, ils se posèrent.

Soudainement, une ombre recouvrit la clairière, et les deux elfes se turent. Des grandes bourrasques les touchèrent de plein fouet et Lou dut se fermer les yeux pour ne pas recevoir de poussière.

— Tiack'il, tonna une voix grave. Tu es donc venu au rendez-vous.

Lou regarda le nouvel arrivant. Et fut époustouflé. Il était majestueux, magnifique, et les dominaient largement sur le plan physique, les dépassant de deux bon mètres de haut. Son corps, mélange de plumes argentées et de poils blancs, se mariait extrêmement bien avec ses yeux d'ambre. Il possédait également un bec crochu et des grandes plumes d'argent qui partait de son front. Ses ailes, magnifique ensemble de longues plumes qui brillaient au soleil, se replièrent sur ses flanc.

C'était un griffon. Un griffon ! Comme Lior lui avait dit ! Elle en était sûre.

Le mi-oiseau, mi-félin s'assit et entoura sa longue queue autour de ses pattes. Les deux elfes s'inclinèrent, sous le regard amusé du griffon.

— Véinireble, dit Tiack'il, toujours les yeux fixant le sol.

— Vous pouvez vous relever, sourit griffon. Si je suis ici, c'est pour parler d'un sujet très important.

— Lo bergan...

— Oui, la guerre, c'est ça.

Lou ne comprenait rien. Le griffon parlait une langue qu'elle comprenait, ce qui n'était pas le cas de la jeune elfe brune. Comment arrivaient-ils à tenir une conversation de cette façon ? Comme s'il l'avait entendu, le griffon proposa de continuer la discussion dans la langue inconnue et elle se retrouva complètement larguée. Tout ce qu'elle retint fut qu'ils parlaient de guerre. Mais d'une ancienne, d'un récente, d'une actuelle ou d'une future ? Elle n'en avait aucune idée.

Une sonnerie résonna dans sa tête et elle fut peu à peu tirée de ses songes. Il était l'heure de se lever.

Machinalement, elle appuya sur sa table de chevet dans le but d'éteindre son réveil et tomba à côté, sur une chaîne qui n'était pas là la veille. Elle n'y prêta pas attention, l'esprit trop embrumé. Mais après la troisième tentative vouée à l'échec pour couper l'alarme, et abandonna et se leva. Elle alluma sa lampe de chevet pour trouver son réveil et son regard tomba sur la chaine qu'elle avait touchée auparavant. Et elle ouvrit de grands yeux ; sur sa table de chevet, son pendentif, qu'elle pensait avoir perdu pour toujours, attendait sagement. Laissant son réveil sonner pour la énième fois, elle s'empara du collier, qui lui sembla chaud, et glissa hors du lit, avant de se précipiter dans le salon, où Flore regardait la télévision.

FlarmakOù les histoires vivent. Découvrez maintenant