Flarmak

Chapitre 17

Cela faisait un moment que les deux adolescents étaient assis à même les cordes, le regard fixé sur l'horizon. Lou n'osait pas poser de question sur le passé de Lior pour l'instant. Elle préférait que pour une fois, ce soit lui qui débute la conversation. Mais il ne semblait pas en avoir envie pour le moment. La auburn posa son dos contre une corde et ferma les yeux, ressentant l'air frais caresser son visage.

— Atchoum !

Le bruit la prit au dépourvu et elle manqua de tomber. Heureusement, par reflexe, elle agrippa la corde qui lui servait auparavant de dossier et se retrouva suspendue, tenant une corde avec les mains et une autre étant bloquée son ses genoux. Elle soupira de soulagement. Quelle frousse !

— Désolé, renifla Lior avant de l'aider à remonter. Je crois que j'ai attrapé froid.

Ce n'était pas étonnant, vu le peu qu'il portait. Mais elle s'abstint de tout commentaire. Par contre, son visage devait refléter ses pensées car le rouquin ajouta :

— Le week-end prochain, j'irai en centre ville avec Thibault, Liam et Axel. Ils m'ont proposé de les accompagner pour jouer et s'acheter des vêtements.

— Ils te l'ont proposé quand ?

— Pendant l'anniversaire d'Alice.

— Ah, d'accord.

Elle était pressée de voir Lior avec une doudoune. Qu'est-ce que cela donnerait ? De quelle couleur serait-elle ? Vivement la semaine prochaine.

Bon, maintenant, Lou voulait savoir, elle ne voulait plus attendre. Elle se lança donc :

— Je sais que ça n'a rien à voir mais est-ce que tu voudrais bien me raconter comment c'était à Flarmak ? Comment tu vivais ?

Lior ne répondit pas tout de suite. Il regardait toujours l'horizon, le visage calme, les cheveux dans le vent et l'air détendu. Pourtant, Lou remarqua qu'il serrait fort les cordes avec ses mains, comme s'il se remémorait un mauvais souvenir.

— Je n'ai pas toujours eu une vie facile. Comme tout le monde en fait. Mais j'avais une famille, des amis et ma vie me plaisait.

Il fit une pause. Il avait était très vague, signe qu'il ne voulait pas en parler, mais peut-être allait-il continuer ? C'est à ce moment que le téléphone de Lou sonna. Mais elle ne bougea pas. Comme elle ne répondait pas, Lior tourna la tête vers elle en fronçant les sourcils.

— Tu ne réponds pas ?

— Non, j'attends que tu finisses.

— J'ai fini, je n'ai rien à dire de plus.

Déçue, Lou n'insista pas et prit son portable. Elle y arriverait un jour, et au pire, ses visions s'en chargeraient à sa place.

Son téléphone s'était arrêté de sonner. Elle l'alluma. Flore l'avait appelée. Elle écouta le message vocal que sa sœur lui avait laissé en haut parleur pour que Lior l'attende également, au cas où cela le concernait.

— Tu rentres, on va à table dans un quart d'heure. J'espère que ton copain est bien rentré chez lui.

Elle éteignit sont téléphone : il n'y avait pas besoin de répondre.