Flarmak

Chapitre 16

Cette nuit-là, Lou ne rêva pas. C'était seulement un sommeil profond et réparateur qui l'avait envahi. Et cela lui fit du bien. Elle se réveilla de bonne humeur et ce fut en s'habillant que la veille lui revint clairement à l'esprit. Elle se dépêcha d'enfiler son pantalon et tendit la main vers son pendentif posé à côté du lit avant de se raviser. Elle n'osait plus le toucher. Elle sortit donc de sa chambre sans son collier.

Dans la salle à manger, elle retrouva ses sœurs en train de manger en compagnie de Lior. Cela étonna la auburn : c'était la première fois qu'elles mangeaient le petit déjeuner hors de la cuisine. Sans doute était-ce la présence de Lior qui les avait fait changer de table.

— Bonjour, lança-t-elle alors qu'une baie vitrée la séparait encore d'eux.

Elle la contourna pour arriver près de la table pendant que ses trois proches lui répondaient.

Alors qu'elle s'asseyait en face de Lior, Flore se leva.

— Bon, j'ai un appel à passer. Le colis que j'ai commandé n'a toujours pas été livré. Line, tu feras la vaisselle aujourd'hui.

Même si cette dernière ne semblait pas enchantée, elle opina.

— Lou, tu auras ton linge à ranger. Il est dans la bannette, ajouta la jeune femme avant de sortir de la pièce.

La concernée ne prit même pas la peine de répondre et se remplit un verre de jus de mangue. En face d'elle, Lior mastiquait lentement un bout de tartine à la confiture. Personne ne pouvait deviner à quoi il pensait en cet instant. Il n'y avait aucune conversation. Seuls le croustillant des tartines du rouquin et la voix étouffée de Flore brisaient ce silence.

N'ayant pas très faim, Lou prit juste un petit morceau de brioche qu'elle finit en trois bouchées puis vida d'une traite son verre. Elle alla ensuite mettre sa vaisselle dans le lave-vaisselle et revint voir les deux encore à table.

— Quand tu auras fini, rejoins-moi dans ma chambre, tu sais où elle est maintenant, dit-elle à l'intention de Lior.

Ce dernier hocha la tête et elle s'en alla en direction de la salle de bain. Elle avait sûrement le temps de se brosser les dents. Lorsqu'elle sortit de la pièce, Lior mangeait toujours, elle prit donc son linge dans la bannette et se rendit dans sa chambre où elle le rangea. Puis elle ouvrit les volets et les fenêtres, pour faire prendre l'air. Et s'allongea sur son lit. Certes, elle n'était absolument pas fatiguée, mais elle trouvait son matelas tellement confortable qu'elle pouvait rester là des heures sans bouger. Elle ferma les yeux et profita du sifflement du vent dans les arbres.

Un miaulement retint soudainement son attention. Elle ouvrit les yeux et vit Automn sauter du bord de la fenêtre sur le lit en ronronnant. Lou commença à la caresser et le elle répondit en ronronnant plus fort encore et en se collant à la jeune fille. Elles restèrent ainsi plusieurs minutes avant que Lior ne frappe à la porte et n'entre. Lou se redressa alors et fit une place pour son ami sur le lit. Il s'assit volontiers tandis qu'Automn prenait place sur les genoux de sa maitresse.

— Ça va ? commença la auburn.

— Mieux qu'hier en tout cas, soupira-t-il.

Pendant un court laps de temps, Lior sembla perdu dans ses pensées. Mais il ajouta :

— Merci de m'avoir aidé. Et désolé pour ce qui s'est passé.