Chapitre 12

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Ce fut une adulte qui vint leur ouvrir. Elle était grande, blonde et possédait des yeux marron. Il était facile de deviner que c’était la mère d’Alice.

— Bonjour, vous êtes ici pour l’anniversaire d’Alice ? demanda-t-elle.

Lior acquiesça et ils entrèrent dans le jardin. Ils marchèrent sur une allée de gravier qui menait à un escalier montant vers la porte d’entrée située en hauteur. Mais au lieu de monter, ils tournèrent à gauche, vers une large porte donnant sur un hangar. La petite cour à l’avant était bien entretenue, l’herbe était coupée courte et des parterres avec de petites fleurs blanches et roses se trouvaient près de la clôture. Un cabanon de jardinage trônait au milieu de la pelouse, remplissant l’espace.

Ils franchirent les portes et se retrouvèrent dans le hangar, où déjà beaucoup de monde s’affairait à préparer la surprise. Lou connaissait tout le monde ; après tout, ils faisaient tous partis de sa classe. La mère d’Alice les laissa et retourna dehors, tandis qu’Emma se rapprocha.

Elle était belle, avec ses cheveux blonds attachés en deux longues tresses et quelques mèches rosées, sa salopette en jean lui allant comme un gant et son collier au ras du cou noir. Elle les accueillit avec un grand sourire et des yeux pétillants.

— Merci d’être venue ! sourit-elle. Lior, Thibault et les autres t’attendent, je vous rejoins après.

Le rouquin hocha la tête et s’en alla en direction du petit groupe de garçons qui discutaient entre eux.

Lou ne comprit pas mais n’eut pas le temps de demander car Emma l’entraîna à l’opposé, pour qu’elle aide à la décoration. Elle l’emmena vers Arthur qui attachait des banderoles, aidé par Colin et Florian, ses amis. Ou plutôt, Arthur et Colin attachaient les banderoles de travers et s’amusaient à regarder leur ami aux cheveux noirs s’énerver en les remettant correctement, en parfaite symétrie.

— Les gars, les interpella Emma, Lou va vous aider, moi je suis occupée. Bonne chance.

Et elle s’éclipsa. Lou adressa à ses camarades un sourire gêné mais Arthur fit fi de sa timidité et l’entraîna à son tour vers les deux longues tables de pique-nique installée au milieu du hangar pour l’évènement.

— Il faut qu’on mette les assiettes et les chaises, expliqua Arthur. On commence par les chaises ?

Ils firent une file indienne pour se passer les chaises pliantes adossées contre le mur et débutèrent l’installation. Ils les mettaient vite, sans se préoccuper de les avoir bien alignées, ce qui sembla embêter Florian, qui les remettait correctement en brisant leur organisation. Ensuite, il se proposa pour laver la table et sortit même un dégraissant pour s’acharner sur les tâches indélébiles. Alors qu’il frottait à en abîmer l’éponge sur une tâche couleur rouille, Arthur et Colin étaient pliés de rire devant la grimace de concentration de leur ami : il avait les sourcils froncés, la langue sortie et agrippait fermement l’éponge avec ses deux mains. Le fou rire était contagieux et, Lou se mit à sourire puis éclata de rire lorsque, trop concentré sur sa tâche, Florian se prit un pied d’une chaise et tomba par terre, emmenant avec lui la chaise dans un bruit qui résonna dans toute la pièce.

On pouvait dire que ce n’était pas bien de rire du malheur des autres, mais qui pouvait affirmer sans mentir qu’il n’éclatait jamais de rire avant d’aider la personne à se relever ?

FlarmakOù les histoires vivent. Découvrez maintenant