« Depuis plusieurs mois, vous vous autorisez à aller mal. C'est le seul moyen d'aller mieux. »
Virginie Grimaldi
***
Le début de la journée annonçait toujours la fin de la nuit. Tout comme le début du retour du soleil annonçait la fin de la pluie. Chaque départ mettait un point final à quelque chose. C'était inévitable. Le vie était un cycle permanent. Sans fin. La boucle infinie du temps.
Leur nouvelle relation venait clôturer une période de doutes, et inévitablement, Mia sentait la fin se rapprocher. C'était étrange parce qu'elle avait ce sentiment de déjà-vu, cette sensation de connaître l'histoire avant de l'avoir vécue. Alors, inévitablement, elle entendait un compte à rebours dans son crâne. C'était ainsi depuis qu'elle avait rencontré Adam, sans qu'elle ne puisse l'expliquer.
Le soir des feux d'artifice, il l'avait conduit dans son appartement, le 516 au milieu de Manhattan, et ils avaient passé la nuit ensemble, une nouvelle nuit pour conclure un nouveau jour dans la chambre où ils s'étaient rencontrés pour la première fois.
Et le soleil s'était levé, traversant les stores semi-ouverts pour baigner d'une douce lueur leur deux corps enlacés. Le compte à rebours dans la tête de Mia venait alors de barrer d'un trait une nouvelle journée. Inconsciemment. Inévitablement.
Elle laissait ses yeux courir le long du corps d'Adam. Ses longues jambes, son dos, sa nuque... Ses doigts laissèrent un tracé à peine perceptible sur sa peau douce. Son visage était encerclé par ses légères boucles blondes, et ses traits étaient doux. D'une douceur pareille à celle d'un ange. Voilà, c'était ça, il avait le visage d'un ange.
Ses lèvres fines s'étirèrent dans un sourire avant que ses yeux verts ne s'ouvrirent sur la brune penchée sur lui. Elle était incroyablement belle, comme ça. La voir au réveil n'avait pas de prix. Pourtant, il savait qu'elle détestait ça. Il n'aurait pas su dire pourquoi tant il aimait avoir la chance de pouvoir l'observer alors que la nuit venait d'opérer une magie indescriptible sur les traits de son visage.
Elle les avait plus doux peut-être. Ou plus marqués. Il ne savait pas comment l'expliquer. Mais pour rien au monde il n'aurait échangé sa place avec quiconque.
Il ferma de nouveau les paupières, conscient qu'il arrivait à tracer les courbes de son sourire sans même avoir besoin d'ouvrir les yeux, et laissa les doigts de Mia effleurer sa peau. Il laissa échapper un soupir quand ce qu'il avait en tête depuis la veille revint dans son esprit d'un coup.
- Je pars de chez Lee.
Voilà. Voilà comment un beau matin, un doux matin, un moment qui aurait pu aller plus loin, se transforma du tout au tout. Adam n'était pas doué avec les mots. Ni avec les autres. Il était même plutôt mauvais dans le domaine de la communication.
Mais peut-être aurait-il pu se douter que ce n'était pas les premiers mots que Mia rêvait d'entendre dès le matin. Peut-être qu'il savait, en fait. C'était pour ça qu'il le faisait. Parfois, mettre les formes ne sert à rien quand on a déjà son idée en tête. Peu importe la manière dont il l'aurait annoncé, le fond restait le même. Et il n'avait pas l'habitude de dire les choses en passant par quatre chemins.
Mia se releva, brusquement, tout d'un coup bien réveillée.
- Pardon ?
- Le docteur Martin m'a fait une proposition. Je n'ai pas pu refuser, je suis désolé.
- Martin ? C'est André Martin qui t'a fait partir ? Le salaud.
- Mais, Mia. Ça ne change rien. Enfin presque.
VOUS LISEZ
24 heures
RomanceMia Lee a vingt-quatre ans, une entreprise à son nom, et sa vie sous contrôle depuis bien trop longtemps. Quand le hasard place sur son chemin Adam Owen, rêveur paumé en quête de réponses, les imprévus s'enchaînent. Si pour une fois, elle laissait l...