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Norbert se réveilla peu à peu, au son d'un oiseau qui chantait à la fenêtre du dortoir. Celui-ci était vide ; tous les autres garçons étaient rentrés chez eux en ce premier jour de vacances de Pâques.
Au bout de quelques minutes, le jeune Poufsouffle se leva et se prépara à rejoindre la grande salle. Lorsqu'il y arriva, il croisa le regard de Leta et il se souvint de ce qu'il s'était passé la veille ; elle avait caressé le corbeau quelques minutes, sans un mot, puis le lui avait rendu et avait quitté le placard en marmonant un vague "salut". Elle lui fit un petit sourire qu'il mit tellement de temps à rendre qu'elle avait déjà détourné le regard.

Le petit déjeuner se fit bien plus calme que d'habitude. À la table des Poufsouffle, il n'y avait qu'un petit groupe de filles de deuxième année, un garçon à l'air morose que Norbert ne connaissait que de vue et deux septièmes années qui parlaient avec animation des ASPICS qui approchaient. Les tables de Gryffondor et de Serdaigle n'étaient guère plus remplies, quant à celle des Serpentard, Leta était seule en compagnie d'une toute petite sorcière de première année. La seule table qui ne changeait pas par rapport à la période de cours était celle des professeurs, avec peut-être la seule différence que ses occupants avaient l'air plus joyeux que d'habitude.

La première semaine prit fin plutôt vite, Norbert passait la plus grande partie de son temps dans le placard à s'occuper de ses protégés, ou au bord du lac à essayer d'en trouver des nouveaux qui auraient besoin d'aide. Il répondit à la lettre de son frère sans beaucoup de détails, n'aimant pas beaucoup parler de lui-même. Il lui posa plutôt des questions en sachant que Thésée se ferait une joie d'y répondre, ne ratant aucune occasion de discuter de ses dures études pour devenir Aurore.

Le premier samedi, il passa la journée à la bibliothèque pour faire ses devoirs, nombreux en vue des examens de fin d'année qui approchaient. Il ne mettait jamais énormément d'efforts dans son travail, mais assez tout de même pour obtenir des notes corrects. Il n'écoutait pas énormément en classe, les professeurs le califiaient souvent de "rêveur". Mais à quoi bon savoir métamorphoser une salière en théière ? Ou apprendre à préparer une potion d'Urticaire ? Tout cela ne lui semblait pas du tout utile et ne l'interaissait pas. La seule matière où il brillait vraiment, c'était les soins aux créatures magiques.

Le matin de Pâques, Norbert reçu quelques chocolats de la part de ses parents en même temps que la réponse de Thésée. Comme il s'y attendait, son aîné avait utilisé un long parchemin pour lui raconter en détail ses "exploits" dans tous ses tests.

Après le petit-déjeuner, le jeune Poufsouffle se dirigea vers le lac, comme il avait l'habitude de faire. Au bout de quelques minutes, il sentit que quelqu'un l'observait. Il se retourna et vit Leta, à proximité des portes du château. Lorsqu'elle vit qu'il la regardait, elle s'approcha.

  - Salut, dit-elle. Qu'est-ce que tu fais ?

  - Euh... je...

La Serpentard le fixait et ça le mettait toujours mal à l'aise quand quelqu'un le regardait, surtout quand ce quelqu'un attendait une réponse. Il fit un effort pour se concentrer.

  - Tu connais les Mokes ? Ce sont ces lézards vert argentés qui peuvent atteindre vingt-cinq centimètres de longueur ! Oh, non, je crois qu'ils ont peur de toi... il ont la capacité de rétrécir, tu vois...

Norbert s'interrompit. Il s'était un peu emballé. Mais Leta avait l'air tout aussi intéressée que ce fameux jour, avec le corbeau, donc il continua.

  - Leur peau est recouverte d'écailles, très pratiques pour fabriquer des bourses, car elles se rétractent à l'approche des inconnus. Il sont donc très recherchés... et tués, par la même occasion.

Il y eu un silence. Le jeune sorcier eu peur d'avoir trop parlé. Il jeta un coup d'œil aux Mokes, qui avaient de nouveau grandis, puis à Leta.

  - Comment tu sais tout ça ?demanda-t-elle finalement.

  - Je...

Norbert réfléchit un moment. On ne lui avait jamais posé la question.

  - Je les observe. Et je lis. Quand je trouve quelque chose dessus.

Nouveau silence. Décidément, discuter n'était un fort pour aucun des deux.

  - Je vais te laisser, fini par dire Norbert.

Et, sans la regarder ni attendre une réponse, il retourna au château.

Loin de tous (Les Animaux Fantastiques)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant