Un grand silence s'installa dans le couloir, causé sans doute par l'étonnement de cette disparition si soudaine. Mais, lorsque tous les élèves et professeurs eurent repris leurs esprits, une immense clameur éclata : certains tapaient dans leurs mains, d'autres lançaient des exclamations de joie et de soulagement. Ce n'est qu'à ce moment que Norbert se rendit compte de l'absence inhabituelle de fumée. Un autre indice qui aurait permis de douter de la nature du feu.La plus grande partie des professeurs entra dans la pièce calcinée, tandis que les autres s'occupaient de renvoyer les adolescents dans leurs dortoirs. Norbert s'apprêtait à les suivre quand quelqu'un le prit par le bras et l'emmena dans le bureau. Il leva les yeux. Selpin.
Dans la pièce régnait une forte odeur de cendres. Norbert n'y était encore jamais allé. Elle était plutôt grande et devait être belle il y avait encore quelques heures. Les pans de murs encore visibles avaient des teintes vertes et argentées, laissant deviner l'amour du directeur pour son ancienne maison.
Celui-ci était dans un coin, et se tenait debout, fulminant, entre les débris de ce qui paraissait être un bureau en bois massif et une horloge miraculeusement intacte. Il avait les coins des yeux humides de rage et, sans doute, un peu de tristesse de voir tous ses biens partir ainsi en fumée. Ses longs cheveux gris, parsemés encore çà et là de quelques mèches brunes, étaient emmêlés et recouverts de suie.L'agitation était à son comble. La seule personne à être parfaitement calme était Dumbledore. Le Professeur Klens parlait avec animation à Parquins et Tepper ; l'infirmière, Madame Boos, gesticulait toute seule près du mur et Lorenz, accroupi et regardant le sol, paraissait très intéressé.
Le calme se fit instantanément lorsque Selpin entra dans la pièce avec Norbert. Celui-ci jeta un coup d'œil inquiet à Dumbledore qui le rassura d'un sourire bienveillant.
- Et voilà notre héros du jour, dit-il d'un air guilleret. Venez, Norbert, et expliquez-nous donc cette histoire d'œufs de... Serpencendres, c'est bien cela ?
Norbert acquiesça et leur présenta tout ce qu'il savait à ce sujet. C'était très étrange d'expliquer quelque chose à tous ses professeurs.
- Impressionnant... fit le Professeur Lorenz lorsque Norbert eut terminé son récit. Il est vrai que j'avais déjà entendu parler des ces animaux... mais jamais je n'y aurais pensé. Et, en plus d'avoir reconnu le feu, vous avez su comment l'éteindre...
- Maintenant que j'y pense, se souvint Selpin, plongé dans ses pensées, les œufs de Serpencendres congelés entrent dans la préparation de nombreuses potions. Pourrais-je y jeter un coup d'œil, Phineas ?
- Mais certainement, Agando, répondit Nigellus, qui n'avait pas dit un mot jusqu'ici. Et bien, et bien...
Il posa son regard sur Norbert.
- Je crois que nous devons bien 50 points à Poufsouffle, monsieur Dragonneau. Sans vous, qui sait jusqu'où le feu se serait propagé...
Norbert se sentit rougir légèrement. Surtout que recevoir l'approbation de Phineas Nigellus était assez rare.
- Vous pouvez rentrer dans votre dortoir, désormais.
Le jeune Poufsouffle le remercia et sortit de la pièce. Il sursauta lorsque, dans le couloir, il tomba nez à nez avec Leta.
- Tu écoutes aux portes, maintenant ? lança-il avec un sourire.
La Serpentard lui rendit son sourire.
- Alors comme ça, on a sauvé Poudlard ? répliqua-t-elle.
- N'allons pas jusque là.
Les deux élèves éclatèrent de rire et commencèrent tous deux à marcher vers leurs salles communes.
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Loin de tous (Les Animaux Fantastiques)
FanfictionEn 1 910, Norbert Dragonneau est en troisième année à Poudlard. C'est au cours de cette année qu'il va parler pour la première fois à une certaine Leta Lestrange. Et ce rapprochement va changer la vie des deux sorciers... Jusqu'alors tous deux solit...