La semaine passa, semblable à toutes les autres, excepté le fait que le château se décorait jour après jour de guirlandes, sapins, houx, gui et autres. Une atmosphère plus joyeuse que d'habitude régnait, générée par l'approche des vacances de Noël, et de l'ouverture des cadeaux du Secret Santa.
Ce serait le premier Noël que Norbert passerait au château. Il ne pouvait se résoudre à laisser Leta seule pendant une période normalement si conviviale.Le vendredi soir arriva, et tous les élèves entrèrent dans la Grande salle avec leur cadeau emballé. Un espace avait été prévu de chaque côté de la table des professeurs (un pour les premières, deuxièmes, troisièmes et quatrièmes années, et un pour les cinquièmes à septièmes année). Norbert déposa son cadeau comme les autres.
- Bien, dit le Professeur Lorenz en se levant au moment où tous les élèves furent assis. Tout d'abord, je voudrais vous remercier d'avoir tous joué le jeu et permis à chacun et chacune d'entre vous de recevoir quelque chose. Et maintenant, passons à la distribution !
Il leva sa baguette, et tous les cadeaux s'envolèrent pour venir se déposer devant chacun d'eux.
Un petit paquet violet atterrit devant Norbert. Il le prit avec une certaine hésitation, cherchant le regard de Leta avant de l'ouvrir. La Serpentard lui offrit un sourire réconfortant et un peu impatient, un paquet vert posé devant son assiette, de la forme reconnaissable entre toutes des boîtes de chocogrenouilles.
Le jeune homme reporta son attention sur son cadeau et commença à le déballer, dans le bruit enthousiaste des élèves qui avaient déjà ouvert le leur.Il en sortit une petite boîte noire accompagnée d'un mot. Signé, ce qui était contraire aux règles du jeu.
Lorsque Norbert lu le nom qui était inscrit, il se demanda s'il n'était pas le sujet d'une malédiction. La personne qui lui avait offert ce cadeau n'était autre que Faïne Gapel, l'une des quatre Poufsouffle de la bande.
Mon très cher Norbert,
J'espère que ce cadeau te plaira. J'ai eu beaucoup de mal à trouver celui qui était fait pour toi, toi qui est si parfait.
Si cela t'intéresse, je serai (seule) près du lac ce soir, aux environs de 19 heures. Peut-être pourrais-tu me rejoindre ?À bientôt Norbert !
Faïne Gapel
Norbert ne put s'empêcher de rougir, très mal à l'aise. Faïne l'avait vraiment invité à... un rencard ?
Il n'irai pas bien sûr. Mais c'était tout de même... assez déstabilisant.À présent, il avait un peu peur d'ouvrir la boîte, mais il avait la très nette impression que la Poufsouffle qui la lui avait offerte l'observait, guettant sa réaction, et il fut bien obligé de s'y mettre.
Il souleva le couvercle avec appréhension et effectivement, il n'aurait pas pu s'attendre à pire. Sur un coussin de velours reposait une bague en argent, avec de long feuillages peuplés d'oiseaux s'enroulant autour. Faïne avait-elle sérieusement envisagé qu'il la mette ? C'était tout simplement hors de question. De plus, elle n'était pas du tout dans son style.
Il referma la boîte tout en évitant soigneusement de regarder dans la direction de là où étaient assises les quatre filles. Il s'efforça de reprendre un air neutre et se tourna vers la table des Serpentard.
Apparemment, Leta l'observait depuis un moment déjà, et elle avait compris ce qu'était son cadeau. Elle riait en silence, et Norbert ne pu s'empêcher de se dire qu'elle était vraiment belle. Il rit à son tour, et, pendant tout le repas qui suivit, il s'imagina qu'il n'avait jamais reçu de bague, mais que son cadeau était ce rire, ce moment partagé entre eux deux, entourés de tous les élèves de Poudlard et pourtant seuls, loin. Loin de tous.
*
Trois jours plus tard, Norbert se réveilla de bonne heure, seul dans son dortoir. Encore une fois, tous ses camarades étaient rentrés chez eux pour les vacances.
Il se leva et se prépara avec un soin particulier ; aujourd'hui, le 22 décembre, c'était l'anniversaire de Leta. La veille, il lui avait donné rendez-vous près du saule pleureur, à la lisière de la forêt interdite, à 8 heures et demie précises. Ce qui lui laissait encore un peu plus d'une heure pour tout préparer.
Il commença par emballer le collier, ce qu'il n'avait toujours pas fait. D'un coup de baguette, il le fit soigneusement, avec un papier vert et argent, les couleurs de Serpentard.
Puis il descendit dans la Grande salle, qui paraissait dix fois plus grande quand elle était vide. Il prit tes toasts et des tranches de bacon qu'il enveloppa dans une serviette, des œufs brouillés dans deux petits pots et deux gobelets de jus de citrouille, et il emmena le tout (un peu difficilement, il dû faire voler les gobelets devant lui pour qu'ils ne se renversent pas).
Il sortit du château et prit la direction du lieu de rendez-vous. Par chance, le temps était doux et il ne faisait pas trop froid. Il se félicita tout de même d'avoir mis son écharpe jaune et noire.
Le sorcier étala la petite nappe bleu ciel qu'il avait emmenée dans la neige et disposa toute la nourriture dessus. Il regarda sa montre et leva ses yeux verts vers le château. Ses calculs étaient exacts ; dans quelques minutes, lorsque Leta arriverait, le soleil d'hiver percerait entre les tours nord du château, un spectacle qu'il adorait regarder lorsqu'il était en première année. Ce serait la première fois qu'il le partagerait avec quelqu'un.
À mesure que les secondes défilaient, son cœur battait plus fort et le trac montait en lui. Il se força à arrêter de se balancer d'un pied à l'autre et ferma les yeux en inspirant. Un bruit de pas avançant dans la neige lui confirma la présence de son amie.
Le Poufsouffle rouvrit les yeux et sourit à Leta. Celle-ci avait attaché ses cheveux crépus et portait un très beau manteau bleu marine en dessous de son écharpe vert et argent.
- Joyeux anniversaire ! lui dit Norbert en s'approchant d'elle.
Il se rendit compte trop tard qu'il n'avait aucune idée de ce qu'il allait faire une fois devant elle. Hors de question de la prendre dans ses bras, il n'en avait pas le courage. Il fit un geste bizarre, un peu paniqué, un tendant une main vers elle, l'autre main à moitié levée, qu'il rabaissa aussitôt. Norbert espérait qu'elle tape dedans, mais évidemment Leta avait choisi l'option la plus embarrassante, c'est à dire lui prendre la main. Il l'entraîna donc vers la nappe et la lâcha, rouge comme une tomate.
Il crut entendre un rire étouffé à côté de lui mais il n'osait pas la regarder. Ils s'assirent sans un mot, et heureusement, pour éviter à Norbert de devoir tout de suite faire la conversation, les premiers rayons de soleil passèrent au-dessus du château.
Lorsqu'il tourna enfin son regard vers Leta, il la vit la bouche semi ouverte, les yeux écarquillés, dans lesquels on voyait briller l'astre qu'elle admirait. Norbert sourit et se félicita intérieurement de son idée, qui avait l'air de lui plaire.
L'aube était son moment préféré de la journée. C'était le début de tout, les gens commençaient leur vie, d'autres dormaient encore. Le passage de témoin des animaux nocturnes à ceux qui allaient commencer leur journée. Le ciel prenait une teinte claire, douce, le soleil une couleur doré pâle, surtout en hiver. Ce beau spectacle, au milieu des tours de Poudlard enneigées, était tout simplement magique. Aujourd'hui, il ne savait pas si c'était ça le plus magnifique, ou le regard brillant de son amie. En tout cas, il savait que c'était un moment extraordinaire.
- Norbert, c'est... magnifique, finit par dire Leta.
Leurs regards se croisèrent et ils se sourirent.
- Il n'est même pas 9 heures et je sais déjà que c'est le meilleur anniversaire de toute ma vie, dit-elle.
Sa mine s'assombrit un peu.
- Le seul, en fait.
Son visage retrouva la joie.
- Merci beaucoup.
- De rien. Ça me fait plaisir.
Il y eut un silence légèrement gênant, que Leta fini par briser.
- Bon on mange ? J'ai faim, moi !
Tous les deux éclatèrent de rire. Effectivement, c'était une bonne journée.
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Loin de tous (Les Animaux Fantastiques)
FanfictionEn 1 910, Norbert Dragonneau est en troisième année à Poudlard. C'est au cours de cette année qu'il va parler pour la première fois à une certaine Leta Lestrange. Et ce rapprochement va changer la vie des deux sorciers... Jusqu'alors tous deux solit...