Loin de tous (Les Animaux Fantastiques)

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Le reste de la semaine passa à une vitesse ahurissante. Les cours s'enchaînaient un à un, et Norbert commençait peu à peu à s'habituer au rythme de la cinquième année. Pour la première fois depuis son entrée à Poudlard, il avait pris l'habitude de rester le soir dans la salle commune des Poufsouffle en compagnie d'Eniris, pour réviser, jouer à une partie de bataille explosive ou simplement discuter. Cela faisait vraiment du bien de ne plus se sentir seul dans sa maison ; il avait enfin trouvé une vraie amie avec qui partager ses doutes, ses joies, ses douleurs, et surtout, car il ne pouvait pas le faire avec la principale concernée, ses avancées avec Leta.

Toutefois, il n'y avait pas eu de véritable changement entre eux depuis ce fameux cours séché. Les deux tourtereaux n'en avaient même pas reparlé. Au début, Norbert eut peur qu'elle ne regrette ses paroles, mais ces doutes s'envolaient quand il voyait le regard qu'elle posait sur lui chaque fois qu'il lui parlait.

Jamais il n'aurait pensé qu'une fille, encore moins une fille aussi merveilleuse que Leta, ne le regarderait comme ça un jour. À chaque fois qu'elle le faisait, il balbutiait, s'arrêtait de parler et rougissait, ce qui la faisait rire doucement et il rougissait encore plus. Il avait bien l'impression d'être terriblement niais et ennuyeux, mais il s'en fichait. Il était amoureux.

Tous les soirs, les deux jeunes sorciers devaient se rendre dans le bureau de Prendergast pour effectuer des tâches plus infâmes les unes que les autres, allant de recopier en entier un manuel de sortilèges (Norbert avait été incapable d'écrire toute la journée du lendemain tellement ses ampoules le faisaient souffrir), à récurer minutieusement et sans l'aide de la magie toutes les chaussures - et elle en avait beaucoup - du vautour qui les surveillait de son regard perçant.

Mais comme il passait tout ce temps avec une certaine Serpentard aux cheveux sombres, les retenues étaient bien moins ennuyeuses. Surtout quand elle commença à prendre la fâcheuse habitude de l'effleurer volontairement aux moments où il s'y attendait le moins, ce qui avait pour conséquence de multiplier par 10 la vitesse des battements de son cœur. Il lui était tellement reconnaissant d'avoir mis ces bombabouses dans le bureau de Prendergast...

Lorsque le week-end arriva enfin, le Poufsouffle et la Serpentard se retrouvèrent pour avancer dans l'énorme masse de devoirs que leurs professeurs leur avaient donnés.

- La première semaine... râla Leta pour la cinquième fois au moins, alors qu'ils s'installaient à la dernière table vide qu'il restait.

Hélas, cette table se situait aussi juste à côté de celle qu'occupaient Greybel et Reels. Celles-ci leur lancèrent un regard mauvais avant de replonger dans leur grande conversation, penchées l'une sur l'autre pour que personne ne puisse les entendre.

- Si elles font une remarque, je m'en fiche, je fais sortir de l'eau de leurs oreilles pendant trois jours, souffla la Serpentard, le regard noir.

- Tu ne sais même pas faire ça, lui rappela Norbert.

- Tu serais étonné de voir tout ce que je peux faire quand on m'énerve.

- Ne t'inquiètes pas, je l'ai déjà vu.

- Et c'était comment ?

- Terrifiant.

Les deux amis - ou un peu plus ? - partirent en un fou rire difficilement contrôlable. À côté d'eux, les deux Gryffondor, agacées, haussèrent le ton de leur conversation, si bien que Norbert put distinguer un mot. Un mot qui retint toute son attention.

Grapcorne.

Il s'arrêta brusquement de rire, et Leta lui lança un regard intrigué alors qu'il se penchait discrètement vers la table voisine. Entre le bruit ambiant de la bibliothèque et les chuchotements discrets des deux filles, il ne parvenait à saisir que quelques mots isolés dans les phrases.

- ... comprends... Selpin... favorisera ! soufflait Reels.

- Oui... Pré-au-lard... on ira... montagne, ... . renchérit son amie.

Si Norbert ne comprenait pas ce qu'elles racontaient, à en juger par leur ton surexcité, elles comptaient faire quelque chose de très probablement interdit. Quelque chose en rapport avec des grapcornes, ce qui renforçait le mauvais pressentiment du Poufsouffle ; les grapcornes étaient de grandes créatures fantastiques vivant dans les régions montagneuses d'Europe, possédant de très longues cornes pointues et manifestant une extrême agressivité. Norbert était même surpris qu'elles connaissent l'existence de cet animal.

Le jeune sorcier trempa sa plume dans son encrier et écrivit un mot à Leta sur le morceau de parchemin qui se trouvait devant lui.

Fais comme si tu travaillais, sois discrète, mais écoute ce qu'elles disent.

Il passa le parchemin à Leta qui le lut en fronçant les sourcils. Puis elle lui lança un regard entendu avant de sortir de son sac de quoi travailler, la tête tournée vers les deux Gryffondor.

- ... sortilèges... ramène... corne... Selpin... gagnera... .

À ce moment, les deux filles arborèrent un sourire victorieux, puis se levèrent et quittèrent la bibliothèque. Norbert parvint à apercevoir la couverture du livre que Greybels tenait. C'était un livre qu'il connaissait bien ; il avait le même chez lui et il l'avait déjà lu plusieurs fois. Guide des créatures fantastiques les plus dangereuses de Grande-Bretagne.

Quand il était plus jeune, Norbert détestait ce livre ; l'auteur faisait passer ces créatures "dangereuses" pour des monstres qu'il fallait à tout prix exterminer. Mais avec le temps, il avait appris à ignorer ces remarques pour se concentrer sur les précisions qui concernaient ces animaux merveilleux. Et ça lui avait donné un objectif ; un jour, il écrirait un livre qui retranscrirait tous les animaux fantastiques du monde, du plus redoutable au plus inoffensif, pour montrer leur beauté à tous les sorciers.

Mais en attendant, il y avait un problème à résoudre, un problème concernant deux Gryffondor parfaitement désagréables.

- Tu as compris de quoi elles parlaient ? demanda-t-il en se tournant vers Leta.

- De grapcornes, oui.

- Attends... Toi aussi, tu les connais ?

- Oui, répondit Leta sur le ton de l'évidence. Selpin en a parlé hier, en potions.

Norbert fronça les sourcils. Il ne s'en rappelait pas du tout. Il fallait dire qu'il n'était jamais très attentif en potion, et le fait qu'une certaine Serpentard aux cheveux bouclés se trouvait juste devant lui y était peut-être pour quelque chose.

- Qu'est-ce qu'il a dit ?

- Attends... Il faut que je me rappelle. Oui, c'est ça, il a dit que réduite en poudre, la corne des grapcornes entrait dans la composition de nombreuses potions. Mais après ça, il a dit que les prix de la poudre de corne de grapcorne n'arrêtait pas d'augmenter en raison de la difficulté à les capturer, et qu'il n'en avait pas assez pour nous faire préparer les potions qu'il voulait. Il avait l'air assez en colère, surtout que si je me souviens bien, ce sont des potions qu'il faut absolument qu'on travaille avant les BUSE.

Impressionné par la mémoire de Leta, les pièces du puzzle ne s'emboîtèrent pas immédiatement dans l'esprit de Norbert. Pourtant, quand ils écarquillèrent les yeux exactement au même moment, il sût que la Serpentard était arrivée à la même conclusion que lui.

Les deux Gryffondor avaient l'intention de ramener elles-mêmes des cornes de grapcorne à Selpin, sans doute pour être favorisées par lui et gagner un paquet de points de maison.

Ce qui voulait dire qu'elles étaient en danger.

Coucou vous ! 

Déjà, très bonne année 2025 à tous, je vous souhaite beaucoup de bonheur. Et ensuite : MERCI BEAUCOUP POUR LES 1 000 VUES !!! Honnêtement, je ne pensais pas que ça allait arriver un jour. Alors on ne va pas s'arrêter en si bon chemin, n'est-ce pas ? Je continue d'écrire, et je vais essayer de terminer cette histoire avant la fin de l'année (même si ça fait deux ans que je dis ça). On va dire que c'est ma bonne résolution de 2025. 

Donc, à très bientôt !