J'étais en train de me préparer pour aller au travail. J'enfilai un pantalon noir avec un débardeur. On commençait à sentir de plus en plus que les températures commençaient à baisser. La soirée d'hier avait bien fini. Très bien fini, je dirais même. Comme toutes les soirées que je passais avec lui en fait. Je me sentais toutefois légèrement nauséeuse. Ces huîtres avaient vraiment du mal à être digérées. J'aurais dû l'écouter...
Je finis de me préparer en passant du mascara sur cils. Je descendis dans la cuisine pour prendre une pomme. Il n'y avait personne dans l'auberge. Pour une fois. Ça en était presque étrange. Je sortis en m'assurant de bien fermer derrière moi, et pris le chemin vers le bar.
Au bout d'une quinzaine de minutes, j'arrivai enfin au travail. Je descendis dans les vestiaires pour me changer. Je passai le bonjour à Charly et remontai en haut. Je me mis en place et commençai à travailler. Les commandes s'enchaînaient. Le bar était vraiment plein ce soir. Une cliente vint au bar et me commanda un Cocoroco. J'exécutai sa commande, mais l'odeur me monta très vite à la tête. C'était tellement désagréable. Je sentis mon repas de ce midi me remonter. Je finis de servir le verre et me dirigeai vers la poubelle dans la réserve. Tout remonta instantanément. On pouvait facilement repérer les morceaux de salades. Je sentis qu'une deuxième vague arrivait. Et ce fut le cas. Un de mes collègues passa par là.
— Roza ? Ça va ?
J'étais beaucoup trop dans le mal pour lui répondre. Je me contentais d'attendre la prochaine remontée. Très vite, je me mis à vomir de la bile. Mon mal s'intensifia.
— Roza, tu devrais rentrer. On s'arrangera avec Charly.
Quand tout le mal que je ressentais commença s'évaporer, je pris mon courage à deux mains pour remercier mon collègue ; je descendis pour récupérer mes affaires et m'en aller. Je n'étais pas en mesure de prendre le métro, j'appelai donc un taxi qui me déposa à quelques rues de l'auberge. Il fallait que j'aille à la pharmacie. Je voulais partir du principe que c'étaient les huîtres d'hier qui avait du mal à être digérées, mais il fallait être réaliste. J'avais des relations sexuelles avec un homme.
Quand je couchais avec Nino, nous nous protégions toujours. Il mettait un préservatif et je prenais ma pilule tous les jours. Nous savions tous les deux enjeux. Il était absolument hors de question qu'un quelconque enfant voit la lumière du jour. Je commençais tout juste l'université. Mon objectif était toujours le même : finir mes études, avoir un bon travail, gagner beaucoup d'argent et retourner au Mexique pour sauver ma famille de cet enfer. Un enfant n'était pas la bienvenue. De plus, Nino aussi ne voulait pas être père, du moins, je pensais. Je l'espérais en tout cas. Il semblait beaucoup trop pris par ces histoires de famille. Et puis même, partant de la logique, nous n'étions ensemble depuis moins de six mois. Même si j'éprouvais des sentiments forts à son égard, avoir un enfant avec lui maintenant n'était pas dans mes plans.
J'avais toujours un cycle menstruel très irrégulier. Mes règles pouvaient mettre jusqu'à deux mois avant d'arriver. J'avais toujours eu ce problème, mais en parler à Dame Maria et Monsieur Alejandro n'aurait pas arrangé la chose. Ne serait-ce s'il l'avait pris en considération. Je m'étais donc simplement habituée, devenant ainsi une habitude qui ne m'inquiétait plus. Mais actuellement, ce problème m'inquiétait énormément.
Je ne voyais pas comment je pouvais être enceinte. Peut-être qu'un jour, j'avais oublié de prendre ma pilule, mais ça me paraissait peu probable. Ou bien, le préservatif s'était percé sans que nous nous en rendions compte. J'espérais que je me trompais. Je devais me tromper.
Je payais le taxi et je dirigeai vers la pharmacie de nuit. J'entrai.
— Bonsoir, j'aimerais avoir un test de grossesse, s'il vous plait.
— Une marque en particulier ? me demanda le pharmacien en face de moi.
— Non, peu importe.
— Très bien, ça vous fera 15 dollars.
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Les épines du désespoir
General Fiction"Tu devras te relever de cette épreuve. Ça sera dur, mais tu y arriveras. Tu devras refaire ta vie. Avance. Ne reste pas bloquer. Quitte le pays et recommence tout ailleurs. Tu trouveras tout dans l'appartement. Avance, mais n'oublie pas que je t'ai...