XXV

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J'essayai de tendre l'oreille en essayant d'être le plus discrète possible. Je savais qu'écouter aux portes était un très vilain défaut, mais je voulais savoir de quoi ils parlaient. Il y avait cette part d'ombre et de mystères en Giovanni qui m'interloquait. Si on faisait un bon résumé, je ne connaissais très peu de choses de lui. À part lorsqu'il était avec moi, je ne savais pas ce qu'il faisait de son temps libre. Il ne me parlait pas de son fameux travail, ni de sa famille, encore moins de ses amis. On pourrait presque croire que c'était une relation à sens unique sur ce point.

— Il y a quelque chose entre nous, ce n'est pas seulement du sexe. Je suis attachée à elle.
— Nino, bon sens, mais qu'est-ce qu'il t'arrive ? Tu es prêt à sacrifier ta famille pour une fille que tu connais depuis à peine 1 mois.
— Ça fait plus d'un mois.
— Là n'est pas la question. Cette fille est la fille de Juan Del Castillo. Son père est mort en cachant ce qui pourrait assurer la sécurité de chaque membre de notre famille et tu me dis que tu hésites. Qu'est-ce que cette femme t'a fait, bon sang ?
— Elle ne m'a rien fait.
— Fais ce que tu dois faire où je m'en chargerai.
— Ne la touche pas. N'essaye même pas de t'approcher d'elle.
— Alors apporte-moi la clé rapidement.Ils continuèrent leur conversation, mais j'étais beaucoup trop choquée par ce que je venais d'entendre. J'avais eu beaucoup trop d'informations en même temps pour tout assimiler.

Qui était Nino ? Qui était Juan Del Castillo ? Qui était cette fille dont il parlait ? Était-ce moi ? Théoriquement, j'étais la seule fille que Giovanni voyait actuellement, il devait donc forcément parler de moi... À moins qu'il ne me trompait. Je préférai ne pas imaginer cela. S'il parlait bel et bien de moi, il était avec moi... par intérêt. Je ne savais plus quoi penser. Beaucoup trop de questions se bousculaient dans ma tête. J'avais besoin de les exprimer et qu'on y réponde.

J'entrai dans le salon. Le parquet craqua sous mes pas et interrompit leur conversation. À mon regard, Giovanni comprit immédiatement : j'avais entendu leur conversation. L'homme, avec qui il parlait, était plus vieux et lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. Ils avaient le même nez, la même bouche. La même expression faciale. Ça devait sûrement être son père, je ne voyais pas d'autre possibilité.

— Bon, je vais vous laisser. Pense à ce que je t'ai dit Nino. À plus tard.

Il sortit ensuite de l'appartement, me laissant ainsi avec l'homme que j'appelais autrefois mi cariño. Nous restâmes tous les deux silencieux pendant un bon moment. Je ne savais pas quoi en dire. En vérité, j'avais peur des réponses aux questions que je voulais lui poser. Il finit par prendre la parole.

— Roza...

Il fit un pas pour venir vers moi, mais je reculai instinctivement. Je ne voulais pas qu'il s'approche de moi. J'avais peur de la conversation qu'on allait avoir. J'avais peur de l'issue de cette conversation. Je pris mon courage à deux mains et le regardai droit dans les yeux. Il avait ce regard. Ce regard que j'avais déjà vu. C'était le même qu'Aiden lorsque j'avais appris pour lui et Peyton.

— Ne t'approche pas. Ne t'approche surtout pas. Je veux savoir de quoi vous parliez.
— Je vais répondre à toutes tes questions. Je te le promets, mais tu devrais t'asseoir avant ?
— Je suis très bien debout. Parle.
— Qu'est-ce que tu veux savoir ?
— Tout. De quoi vous parliez ? Tu m'as menti depuis du début ?
— Je ne t'ai pas menti, j'ai simplement...omis certains détails.
— Des détails ? demandai-je sarcastiquement. Tu m'as même menti sur ton prénom, et tu me parles de simples détails.
— Je ne t'ai pas menti. Giovanni est l'un de mes prénoms. Mais mon premier nom est Nino.
— Pourquoi tu ne me l'as pas dit dès le début ?
— Parce que c'est comme ça que je me présente aux gens.

Je restai sceptique face à son explication, ne savant pas quoi en penser. Je considérais quand même cela comme un mensonge. S'il m'avait menti sur son simple prénom, sur quoi d'autres avait-il pu omettre « certains détails » ? Aux vues de ses réponses, je savais déjà comment ça allait se finir. À la simple pensée qu'il y ait une fin à tout ça, ma respiration s'accéléra.

Les épines du désespoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant