— Je peux savoir de quoi tu parles au juste ?
— Tu sais très bien de quoi je parle. À cause de ton erreur professionnelle, on a perdu beaucoup de marchandises et le mobilier a été abimé.
— Rowmie, j'espère que tu plaisantes. J'espère que tu es en train de me faire un putain de canular.
— Arrête d'essayer de retourner la situation.
— Mais de quelle situation tu parles ? Ce jour-là, j'étais au bar de l'étage.
— Qu'est-ce que tu racontes ? Tu m'as demandé d'échanger nos places.
— Quoi !!!Je n'y croyais pas. Soit j'étais en pleine hallucination, soit j'étais face à la plus grande mythomane que je connaisse. Comment pouvait-elle mentir aussi aisément ?
— Bon, vous avez fini de vous comporter comme des gamines ? nous demanda Charly.
— Roza, comporte-toi comme une adulte, et avoue tout.
— Mais il n'y a rien à avouer, rétorquai-je.
— Tu es sûr Roza ? me demanda Charly.
— Je suis tout à fait sûre.
— Bon, dans ce cas, je vais être obligé de mettre fin à notre contrat.
— Non Charly, s'il te plaît. Tu ne peux pas me faire ça.
— Si je peux, et ça prend effet immédiatement.
— Non, s'il te plaît.Les larmes me montèrent aux yeux. Je ne pouvais pas perdre ce travail. Mon avenir en dépendait. Ce n'était pas acceptable, et tout ça a cause d'une emmerdeuse mythomane.
— Tu devrais y aller Roza. Ne rend pas la situation plus difficile, dit Rowmie.
— Charly, s'il te plaît. J'ai besoin de ce travail.Une larme coula. Je ne pus la retenir. C'était un mélange d'émotion. J'étais énervée et triste à la fois.
— Bon, il est temps de mettre un terme à cette mascarade. Rowmie prend tes affaires et dégage.
— Pardon ?!
— Je n'aime pas les menteuses. Je voulais simplement voir jusqu'à où tu irais.
— Comment ça ? De quoi tu parles ? Je...je ne comprends pas.
— J'espère que tu es au courant qu'il y a des caméras un peu partout et des témoins.Son visage devint blanc. C'était clairement le mot.
— Après toutes ces années de collaboration, c'est vraiment dommage. J'avais confiance en toi.
— Attend Charly, on doit pouvoir trouver une solution. Je suis désolée. Je te promets que ça ne se reproduira plus.
— Oh que oui ça ne se reproduira plus. Roza, je te laisse retourner au travail.
— Oui.Je sortis du bureau et me dirigeai vers les vestiaires pour me changer. Il me fallut quelques minutes pour que mon cœur retrouve une fréquence normale. J'essayai de sécher mes larmes du mieux que je pouvais et montai pour me mettre au travail. Je rangeai le comptoir et déballai les livraisons.
À vingt-trois heures, le bar était plein, et la boîte également. Les clients fusaient à gogo. Durant tout mon service, je n'ai pu m'empêcher de regarder dans le coin du comptoir. Le coin où il avait l'habitude de s'asseoir, de prendre son verre de tequila et de partir. Je savais que je ne devais pas, mais au fond de moi, j'espérais qu'il viendrait. Je ne savais pas pourquoi j'attendais tant de cet homme. Il ne le méritait même pas. On avait simplement couché ensemble. Je me torturais l'esprit, alors que je ne le devrais pas. Après tout, j'étais l'œuvre d'art et lui le simple visiteur du musée. Je devrais sans doute passer à autre chose. Mais je n'avais pas envie de m'y prendre de la même manière, c'est-à-dire en couchant avec un homme pour en oublier un autre. Peut-être envisager une relation sérieuse. Ou tout simplement, me concentrer sur les cours qui allaient bientôt commencer. Peu importait, je devais arrêter d'y penser.
[...]
Le lendemain, j'étais dans le salon avec Shawn et Ali, comme toujours, quand Madame McKarnay arriva. Elle salua tout le monde puis demanda à me parler en privé. Tout de suite, je m'imaginais les pires scénarios. Est-ce que j'avais quelque chose de mal ? Allait-elle me virer de l'auberge ? Les questions fusaient dans ma tête. Théoriquement, je n'avais rien fait. Je respectais les règles. Je payais mon loyer en temps et en heure. Elle n'avait donc aucune raison de me virer.
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Les épines du désespoir
Ficção Geral"Tu devras te relever de cette épreuve. Ça sera dur, mais tu y arriveras. Tu devras refaire ta vie. Avance. Ne reste pas bloquer. Quitte le pays et recommence tout ailleurs. Tu trouveras tout dans l'appartement. Avance, mais n'oublie pas que je t'ai...