VIII

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Roza

Je fus réveillée par quelqu'un qui me caressait les cheveux. C'était agréable. L'énorme mal de tête que j'avais m'empêchait d'ouvrir les yeux. Alors, je les gardais fermés. La prochaine fois, je boirai avec modération. M'essayer à tous les types d'alcool en une soirée, avait été une très mauvaise idée que je n'étais pas prête de recommencer. Finalement, je réussis à ouvrir les yeux. Ma tête était posée sur le torse de quelqu'un. Je levai la tête et vis Aiden. Dès que nos regards se croisèrent, il arrêta immédiatement de me caresser les cheveux. C'était comme s'il était gêné. Mon mal de tête m'empêchait de ressentir la gêne de cette situation.

Il posa ma tête sur l'oreiller à côté de moi et se leva.

– Je vais te chercher un médicament pour la gueule de bois.

Je ne répondis pas et il sortit. Comment j'avais pu passer du bar à mon lit avec Aiden. Est-ce qu'on avait... ? Non, je ne pense pas. Aiden était bien trop respectueux pour ça. Enfin, c'était ce que je croyais. En tout cas, c'était ce qu'il laissait paraître. Il revint quelques minutes après avec une boîte de médicament et une bouteille d'eau.

– Je te laisse ça ici. Essaye de te reposer. Et la prochaine fois, bois avec modération.
– Je ne pense pas qu'il y aura de prochaine fois.

Il sourit et sortit de ma chambre, me laissant seule. Je pris le médicament et ne tardai pas à me rendormir.

[...]

Je sortis de ma chambre après avoir dormi pratiquement toute la journée. Je descendis dans le salon mais ne trouvai personne. Je me dirigeai alors vers la cuisine et trouvai Aiden, étrange coïncidence.

– Salut.

Il leva les yeux et les posa sur moi.

– Salut.
– Il n'y a personne ?
– Tous sortis. Il n'y a que toi et moi.
– Ah.

Un blanc gênant s'installa. Mais vraiment gênant. Je le brisai alors.

– Je ne me souviens plus trop de ce qui s'est passé, ni de comment tu as atterri dans mon lit mais merci.
– Il n'y a pas de quoi.
– Je ne savais si c'était moi ou pas, mais ses réponses étaient sèches. Aux vues de celles-ci, j'hésitai à lui poser la fameuse question qui me trottait dans la tête depuis. Je mis les mains dans les poches de mon jogging et je décidai de la lui poser.
– Est-ce qu'on a couché ensemble ?

Il arrêta de faire ce qu'il était en train de faire.

– Pourquoi ? Tu aurais voulu ? me demanda-t-il en souriant.
– Je ne sais pas trop.
– Si ça peut te rassurer, non, on n'a rien fait. On a simplement dormi.

Je soufflai intérieurement. Ça me rassurait. Je ne voulais pas que ma première fois consentie se passe et qu'au final, je ne m'en souvienne plus.

– Qu'est-ce que tu prépares ?
– Des cookies. Tu veux m'aider ?
– Oui, pourquoi pas.

Je lavai mes mains et me mis à côté de lui pour mieux observer ce qu'il faisait.

– Tiens, mélange ça.

Je pris le bol et me mit à faire ce qu'il m'avait demandé.

– Alors, tu as obtenu le job ?
– Oui ! J'ai fait un essai et ça s'est très bien passé.
– Félicitation.
– Merci !

Un nouveau blanc s'installa. Après quelques secondes qui me parurent interminables, il le brisa.

– Alors, qu'est-ce que tu penses de New York ?
– Tu m'as posée exactement la même question il y a 24 heures, dis-je, amusée.
– Ah oui ?
– Oui ! En vingt-quatre heures, ma réponse n'a pas tellement changé.
– J'essayai juste de faire la conversation.

Les épines du désespoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant