LIV

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Désespoir. C'était la seule chose à laquelle je pensais. Mes larmes roulaient continuellement sur mes joues sans s'arrêter. Cet appartement me rendait tellement...triste, nostalgique, en colère. Qu'est-ce que j'avais fait pour mériter cela ? J'avais perdu mon fils puis mon mari. L'homme de ma vie. Nino me faisait sentir d'une manière spéciale. Il me rendait spéciale. Cet homme avait complètement bouleversé ma vie. Il m'avait fait ressentir des choses que je n'avais jamais ressenties auparavant.

Notre relation avait été spéciale dès le début. Et pour cause, il avait été le tout premier. Le tout premier auquel j'avais donné mon accord. Le tout premier à me faire découvrir le bien-être du plaisir. Le premier à me faire découvrir l'amour. Le premier à me faire découvrir les joies du mariage. Le premier à me faire découvrir les joies de la maternité. Le premier. Et, le dernier. Le premier que j'avais aimé. Et, le dernier. Sans lui, j'étais si vide. Sans lui, je n'étais tout simplement rien. Un flashback me revint.

— C'est magnifique.
— Oui... mais pas autant que toi.
— Quel charmeur !

Il sourit. C'était ce sourire qui me rendait tellement heureuse.

— Tu crois au destin ?
— Je ne sais pas trop. Je ne me suis jamais réellement posé la question si je croyais au destin.
— Tu sais, quelque part, je me dis que c'était écrit.
— Quoi donc ?
— Nous. Je pense que c'était écrit qu'on se rencontre. Que tu viennes me parler dans le bar, que je t'emmène chez moi, qu'on passe cette nuit incroyable ensemble. Qu'on se quitte après pour se retrouver. Qu'on se mette ensemble. Que tu apprennes toute la vérité. Qu'on se quitte à nouveau. Qu'on se remette ensemble. Que tu tombes enceinte. Qu'on soit là actuellement. Je pense que tout était écrit. En fait, on était simplement fait l'un pour l'autre. We're meant to be together.
— Je pense que tu as raison, dis-je en posant la main sur mon ventre.
— Tu vas peut-être me prendre pour un fou, mais je suis fou amoureux de toi. Ce que je ressens avec toi, je ne l'ai jamais ressenti avec quelqu'un d'autre. Ça ne fait pas longtemps qu'on est ensemble, mais j'ai l'impression que tu es la personne qui me connait le mieux au monde, et j'ai l'impression d'être ta personne également. Ce qu'on vit, c'est juste incroyable. Je ne veux pas que ça s'arrête. Je veux que même à quatre-vingt-dix ans, on s'aime de la même manière. Je...je veux que tu sois ma femme. Je veux que tu portes mon nom. Je veux t'aimer, te protéger, te chérir, t'épauler dans les moments difficiles. Je veux grandir à tes côtés. Je veux vieillir à tes côtés. Je veux mourir à tes côtés. Je te veux. Épouse-moi. S'il te plaît.

J'étais juste abasourdie par son discours. C'était la première fois qu'il se livrait autant à moi. Qu'il exprimait ses sentiments sans gêne. C'était la première fois qu'on me disait que la vie d'une personne tournait autour de moi, qu'on me faisait me sentir autant aimer. C'était... c'était incroyable. Si incroyable, que j'en eus les larmes aux yeux. J'aimais cet homme. Peut-être parce qu'il était le premier que j'avais connu, mais je l'aimais quand même. Je ne me projetais pas avec lui parce que je vivais dans le présent, mais le sentiment de passer ma vie à ses côtés, était juste merveilleux. Je le voulais. Je voulais avoir une famille avec lui. Je voulais voir grandir mes enfants avec lui. Je voulais vieillir avec lui. Je voulais mourir avec lui. Je voulais l'épouser tout simplement

— Oui. Oui, je veux vous épouser Monsieur Nino Giovanni Russo. Oui, je veux devenir votre femme. Je veux faire toutes ces choses que tu as dites. Je veux les faire avec toi.
— C'est vrai ?!
— Oui ! Marions-nous.

Les larmes se mirent à couler. Sûrement les hormones. J'étais tellement heureuse. Je me redressais et nous nous prîmes dans les bras avant de s'embrasser tendrement. Je voulais avoir le droit à ces lèvres pour le restant de ma vie. C'est alors que je reçus une sensation comme un coup, mais provenant de l'intérieur de moi-même. Était-ce ce à quoi je pensais ? Mon bébé, notre bébé, me donnait des coups pour la première fois. Mon bébé bougeait. Je pris la main de Nino et la plaçait à l'endroit où j'avais reçu le coup. Quelques secondes plus tard, un autre arriva. Lorsqu'il le sentit, il releva la tête et me regarda avec émerveillement. Ces yeux brillaient et les miens aussi d'ailleurs.

Les épines du désespoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant