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Nous arrivâmes sur le lieu convenu. C'était une maison abandonnée. Elle tombait littéralement en ruine. Un portail l'entourait. Des voitures étaient garées devant. Ils étaient donc déjà là. D'autres maisons nous entouraient. On aurait un début de chantier abandonné. Il n'y avait pas de vie au moins un kilomètre à la ronde.

Cela faisait un peu plus de vingt-quatre heures que Nino avait disparues. Je savais qui était derrière tout ça. En le comprenant, j'avais directement appelé Aaron. Dino nous avait contactés quelques heures après pour nous donner des instructions. Des instructions qui ne valaient rien qui aillent, mais on n'avait pas le choix. S'il fallait que j'échange ma vie contre celle de Nino, je le ferais. Sans hésiter.

— Tu devrais m'attendre dans la voiture Roza.
— Il est en est hors de question, Aaron. Tout ça, c'est ma faute. Et, puis s'il ne me voit pas, tu te feras tuer. Pardonne-moi, mais je ne veux pas avoir ta mort sur la conscience. Je n'ai pas les épaules pour...

Il souffla. Mais ce n'était pas un souffle d'exaspération. Non. Sa respiration s'était accélérée. Il était stressé. Il craignait sans doute de mourir. Ce qui était normal.

— Bon, allons-y, lança-t-il.

Nous sortîmes de la voiture et nous nous élançâmes vers l'intérieur de la maison. C'était sombre. Aaron passa devant moi. Nous marchâmes toujours tout droit et nous arrivâmes à une pièce qui ressemblait à un salon autrefois somptueux. La pièce était grande. Ils étaient là. Dino était assis sur un vieux canapé. Il jouait avec les minutions de son arme. Derrière lui se trouvait une armée prêt à nous abattre au moindre faux mouvement. Lorsqu'il entendit nos pas se rapprocher, il leva la tête avec un sourire narquois.

— Moi qui pensais que vous ne viendriez jamais.

Nous nous arrêtâmes à l'autre bout de la pièce, prêt à faire demi-tour en cas de problème.

— Alors ? Tu as ce que je t'ai demandé ?
— Où est Nino ?

Il plissait les yeux de manière hostile.

— Qu'est-ce que les futurs mariés peuvent être pénibles.

Le fait qu'il était au courant de nos projets me lança un frisson. Il lança un regard à ses hommes derrière lui. Deux s'écartèrent et laissèrent apparaître Nino. Ses mains étaient attachées dans son dos.

— Où est-elle ?
— Je vous l'ai déjà dit. Je n'en sais absolument rien. Mes parents ne m'ont absolument rien laissé. Je ne sais pas où se trouve ce dossier. Si je le pouvais, je vous aiderais.

Il souffla d'agacement.

— Tu ne m'es donc d'aucune utilité. Vous ne m'êtes d'aucune utilité. Vous me faites perdre mon temps.
— Laissez-nous partir. S'il vous plaît, implora Aaron. Nous disparaîtrons totalement. Au nom des Russo, nous vous supplions de nous épargner.
— Libérez-le.

Ses hommes qui retenaient Nino défèrent ses liens. Il s'écroula au sol. Il était tellement amoché. Son visage était tuméfié. Il avait un œil au beurre noir. Il saignait de l'arcade sourcilière. Sa lèvre était ouverte.

— Je vous laisse une chance de disparaitre. Saisissez-la. Je ne serai plus jamais aussi tolérant. Si je vous revoyais, ne serait-ce dans la rue, je vous abattrais.

Nino essaya de se relever aussi bien qu'il peut. La seule chose que je voulais était l'aider, mais Aaron me retint. Je ne discutai pas. Il n'était plus qu'à quelques centimètres de moi. Seulement quelques centimètres. Je tendis ma main et il la saisit. Il me sourit. Ce sourire.

— Rentrons à la maison.
— Oui.

Je le pris dans mes bras en enroulant mon visage dans son cou. Il m'avait tant manquée. Tout de lui. Son odeur. Son sourire. Vingt-quatre heures. Ça ne faisait que seulement vingt-quatre heures qu'on avait été séparé. Ce fut le temps qu'il me fallut pour comprendre que sans lui, je n'étais rien. Je ne pouvais vivre sans lui. Il était tout simplement ma raison de vivre.

Les épines du désespoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant