SECRET SECRET. hyunchan

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Chan fronça les sourcils tout en nous dévisageant, Jeongin et moi. J'entendais au loin Taegwon ricaner de nous, ce n'était pas bon signe. J'aimais bien Taegwon mais il avait la fâcheuse tendance à rire très fort lorsqu'il était nerveux et ça créait un climat encore plus malaisant dans la pièce.

- Me trouver une occupation ? répéta Chan, de peur d'avoir bien entendu.

C'était la première fois depuis des jours que je l'entendais, malheureusement ce n'était pas sur le ton le plus doux mais je l'entendais, ça me fit un bien fou. J'en voulais plus. Sa voix était comme une douce musique à mes oreilles. J'étais obsédé par lui, ça en devenait carrément flippant là.

- Ouais, reprit Jeongin en hochant frénétiquement la tête. Dis pas que tu ne veux pas, Hyunjin s'est donné un mal fou pour pouvoir t'accueillir un mois dans son chiotte.

- Mon chiotte ? je grimaçais de crainte d'avoir compris.

- Ton cabinet quoi.

Aaah. J'avais donc bien compris, misère.

Désormais, toute l'attention de Chan se porta sur moi. Il ne fronçait plus les sourcils, il n'avait pas l'air énervé, ni content, il était simplement blasé ou soûlé. Ou peut-être qu'il ne comprenait juste pas. Il m'avait regardé dans le blanc des yeux avant de soupirer en baissant la tête.

- Il a dû séduire sa patronne, ça serait trop la honte si au final tu ne veux pas ! s'exclama son frère comme si ça allait changer quoi que ce soit.

- Mais je n'avais jamais parlé d'une quelconque envie de travailler, se défendit Chan.

Il n'avait pas tort. Jeongin s'était monté la tête tout seul avec cette idée de job et moi comme un con, trop heureux à l'idée de passer du temps seul avec Chan, je n'avais même pas pensé au fait que le principal intéressé n'était même pas au courant de notre petite supercherie. C'était gênant, mais j'entendais la voix de Chan, j'étais content.

- Ne remets pas la faute sur moi, s'agaça Jeongin. Je veux t'aider à sortir de ta bulle, c'est ce que tout bon frère ferait !

Chan se mordilla la lèvre, abîmant une crevasse. Il fallait vraiment que je lui offre une crème réparatrice et hydratante pour les lèvres.

Est-ce que Chan embrassait bien ? Ça, Sofia le savait et ça me mettait en rogne. Est-ce que Chan et Sofia ont eu des rapports sexuels ? Il avait connu pleins d'autres filles ? Sans aucun doute et ça me mettait encore plus en colère alors j'essayais de ne jamais y penser. Il a sûrement eu tellement d'expériences durant son long séjour en Australie tandis que moi, j'ai passé mon existence à penser à lui. Même lorsque je rencontrais un garçon, je pensais à Chan. Quand j'embrassais mes copains, je fermais les yeux et le voyais. C'était effrayant alors j'ai arrêté d'accepter de sortir avec des gens, si c'était pour voir Chan partout, inutile, je préférais passer ma vie chez Jeongin et apercevoir son grand frère de temps à autre. Je passais pour un gros nul mais c'était ça la réalité, je n'arrivais pas à me le retirer du crâne.

- T'en pense quoi ? me demande soudainement Jeongin.

- Hein ?

Je me redressais maladroitement avant de jongler mon regard entre les deux frères droits comme des piquets face à moi, les bras croisés sur leurs torses.

- Bordel, tu ne m'écoutes pas ou quoi ? grogna mon ami. Chan viendra, mais il ne fera pas tes horaires. Il peut ?

- Comment ça ?

- Il vient à huit heures et repart vers dix-sept heures. Même heure le matin mais il essayera de partir plus tôt le soir.

- Je vais essayer de m'adapter, moi-aussi. Je souriais en regardant mon meilleur ami dans les yeux. Partir plus tôt, j'entends. Comme ça, je pourrais t'y amener et te ramener en voiture, ça sera plus sympa, non ?

Ce n'était absolument pas à moi de décider ça mais tant pis. Au pire je risquais quoi ? Perdre mon boulot d'un an ? Oui bon, c'était un peu dangereux quand même.

- Comme tu veux, c'est toi qui gère de toute façon ! s'écria Jeongin sans perdre son sourire vainqueur.

En posant mes yeux sur Chan, je le vis me sourire. C'était à moi, rien que pour moi il souriait. Il était si beau, si féerique, était-il humain même ? Souris pour moi, encore, je t'en supplie, continue, ris pour moi, dis moi que tu es heureux de me connaître, embrasse moi.

Je m'emballais toujours trop devant lui.