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Cela faisait désormais deux semaines que Chan et moi nous étions embrassés dans sa chambre, à trois reprises, la journée et la nuit. Depuis, plus rien.

Enfin plus rien... Officiellement.

Officiellement, il ne s'était rien passé.

Jeongin était mon meilleur ami, je restais dormir pratiquement tous les soirs, je parlais avec Taegwon et ses parents, Chan était toujours aussi discret et silencieux.

Seulement la nuit, lorsque la maison était endormie, j'avais pris l'habitude de venir me faufiler discrètement dans la chambre de l'aîné pour prendre ma dose de plaisir dont je raffolais.

Un petit jeu sensuel s'était installé entre nous à la vue de tous sans que personne ne le remarque et je devais l'avouer, bien que je risquais de m'évanouir à de nombreuses reprises par la surprise, j'en étais dingue.

Cela pouvait être des caresses du pied sous la table pendant le repas, Chan gardait la tête baissée sur son assiette tandis que moi je n'arrivais même plus à aligner trois mots sans bégayer. Ou alors, des baisers langoureux dans la cuisine quand toute la famille nous attendait dans le salon pour regarder un film, ou même des douches ensemble après que le reste de la famille soit partie au travail.

Une fois, Jeongin était repassé car il avait oublié son sac avec quelques copies, cet imbécile était venu toquer à la porte en demandant ce que je faisais là. Au début, je n'avais pas compris comment avait-il su que c'était moi mais après avoir dit « Bah y a toujours ta voiture », j'avais trouvé une petite excuse. Il m'avait ensuite demandé où était Chan, j'aurais pu lui dire la vérité. Collé à moi, nu, à embrasser ma nuque en attendant que je reporte toute mon attention sur lui. Mais Jeongin ne comprendrait pas alors je lui avais dit qu'il était sorti marcher un peu en écoutant de la musique. Dieu merci, ça lui avait suffit comme excuse, il n'était pas allé chercher plus loin.

Chan et moi étions devenus amants sans même nous rendre compte de la tournure que prenait notre relation.

Tout était venu si vite, je n'avais pas du le temps de comprendre ce qu'il m'arrivait que Chan me plaquait au mur de sa chambre à m'embrasser à en perdre haleine.

Pour ce qui était du sexe, c'était... Wow...

Faire l'amour à deux heures du matin était un peu difficile, je ne pouvais rien dire et il ne pouvait pas aller aussi fort qu'il le désirait, mais en journée...

J'avais trop peur qu'on nous surprenne chez lui durant ma pause déjeuné alors cela se passait généralement dans mon studio. Une fois il m'avait demandé pourquoi ne pas y aller la nuit, tout simplement parce que Chan n'avait jamais découché de sa vie, hormis lorsqu'il vivait sur un autre continent mais cela était compliqué autrement.

Faire l'amour avec Chan dépassait tous mes rêves, toutes mes espérances, tous mes fantasmes. C'était vivre sur Terre avec un esprit au Paradis.

Grâce à lui, j'avais découvert de nouveaux horizons que je ne pensais jamais connaître.

Il était bon, doux et bestial, à l'écoute, terriblement doué, horriblement sexy, sa voix suave qui soupirait mon prénom ou qui le hurlait lors de l'orgasme me rendait fou, sentir son corps près du mien, ses yeux scruter chacune de mes parcelles comme si j'étais une œuvre d'art, je pourrais passer le reste de mon existence nu dans un lit aux côtés de Chan.

Ce soir-là n'avait pas fait exception. Je m'étais faufilé dans la chambre de mon amant où il m'y attendait déjà en tenue d'Adam, ça m'avait fait rire mais je ne m'étais fait prier pour le rejoindre.

À peine avais-je pénétré le lit pour venir me blottir contre son corps chaud, ses lèvres s'étaient plaquées aux miennes tandis que ses mains étaient venues s'agripper à mes hanches, il s'était placé entre mes cuisses, je trouvais que nos corps s'emboitaient parfaitement, comme s'il était fait pour être là, au plus près de moi.

Petit à petit, ses doigts s'étaient faufilés dans sa bouche pour les humidifier avant de titiller mon trou. Il avait mis fin au baiser pour se concentrer sur sa tâche mais son front s'était doucement posé contre le mien, ses yeux étaient encrés dans les miens, son magnifique sourire ornait son faciès que j'aimais tant.

Bordel qu'il était beau.

Il ne tarda pas à remplacer ses doigts par son sexe, il prit quelques secondes pour y placer un préservatif, la chaleur grimpa instantanément le long de mon corps tandis que j'avais violemment mordu ma lèvre inférieure pour retenir un cri de désir.

Chan était là, avec moi, plus près que jamais. Mon cœur battait à la chamade, je n'arrivais plus à voir correctement, le plaisir me submergea en quelques minutes. C'était tellement bon. Sentir ses va et vient de plus en plus rapides et saccadés, ses sourcils froncés, ses muscles contractés, ses doigts entrelacés aux miens, ses soupires de bien être, jusqu'à qu'il vienne masturber mon sexe pour nous faire venir ensemble.

Haletant, je l'avais laissé retirer le préservatif puis il était venu me câliner amoureusement.

- Comment tu te sens ? M'avait-il en me souriant.

- Trop bien, j'avais répondu avant de frotter mon nez au sien. Et toi ?

- Pareil.

Un silence s'était installé entre nous, le temps de redescendre petit à petit. J'aimais nos moments après avoir fait l'amour. Chan était extrêmement câlin, contrairement à tout ce dont j'avais pu imaginer. Il ne me laissait pas quitter son lit avant au moins une petite heure d'amour exclusivement réservé à lui.

- Tu tiens le rythme ? J'avais reprit d'une voix douce.

- Comment ça ?

- Une semaine où tu as enchaîné deux fois par jour, ça fait beaucoup, non ?

Il avait haussé les épaules.

- J'adore, m'avoua-t-il sans honte. Et toi ? Tu tiens le coup ?

- Oh que oui. J'ai dû mal à m'en passer, j'avais répondu avec un petit rire.

Il m'avait câliné encore durant une heure avant qu'il ne me laisse retourner dans la chambre de Jeongin. C'était le moment le plus douloureux, je n'aimais pas cela mais c'était plus qu'obligatoire. Si Jeongin me posait la moindre question, je devais dire que je suis constipé. Pas très glamour mais ça faisait l'affaire. S'il me disait qu'il était allé aux toilettes, je devais dire que j'étais allé prendre l'air parce que resté trop longtemps aux toilettes m'avaient donné mal à la tête. Toujours pas classe mais c'était une question de vie ou de mort.

Chan m'offrît un dernier baiser avant de refermer la porte de sa chambre derrière lui. J'avais tenté de remettre mes cheveux correctement puis j'étais à nouveau retourné aux côtés de mon meilleur ami qui dormait comme un bébé.

Cette nuit, comme toutes les nuits depuis deux semaines, je n'arrivais pas à m'endormir. J'avais encore la sensation de mon amant au dessus de moi, de son toucher, de ses lèvres, de son odeur, de ses soupires de plaisir, de son visage concentré. Chacun de mes sens en étaient amoureux.

J'aurais aimé que cela dure pour toujours. Ne jamais quitter ses bras.

SECRET SECRET. hyunchanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant