SECRET SECRET. hyunchan

19

Mon amant continua de m'embrasser le cou, me provoquant des légers frissons et des petits rires qui se voulaient discrets.

- Allez, pas longtemps... murmura-t-il en passant ses mains autour de ma taille tandis que j'essayais de garder les yeux ouverts pour vérifier que personne ne n'ouvre la porte de sa chambre.

Avec Taegwon au courant, cela prouvait que nous n'étions pas assez vigilants. Il fallait redoubler d'effort mais la tentation était de plus en plus grande.

- Non Chan... je soupirais en posant mes mains sur ses épaules. Ta famille est juste en bas, on va bientôt passer à table...

- On s'en fout... reprit-il avant de m'embrasser langoureusement. J'ai envie de toi...

- Moi aussi mais- il m'interrompit à nouveau par un baiser. Attends un peu, tu deviens trop impatient...

- Pourquoi t'es aussi sexy...

- C'est ma tenue de travail, rien de nouveau, je pouffais.

- Avec n'importe quelle tenue t'es sexy...

J'avais levé les yeux au ciel bien que je l'avouais, ça me faisait plaisir qu'il dise ça. Je mentirais si je disais ne pas crever d'envie de lui sauter dessus.

- Attends, je soufflais en me détachant pour aller fermer la porte à clef.

Il leva un sourcil tandis que ses lèvres formèrent un léger rictus. Il s'apprêtait à retirer son teeshirt lorsque je pris ses mains pour l'en empêcher. Il était tellement beau putain, le voir torse nu et je ne pourrais plus m'empêcher de me foutre à poil aussi.

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Laisse-toi faire, j'avais murmuré contre ses lèvres tandis que je détachais le cordon de son jogging gris.

- Wow je dois être l'homme le plus chanceux du monde, soupira-t-il alors que je mettais à genoux devant lui.

- Attends la suite.

J'aimais bien faire des fellations. Ça m'excitait autant que lui. Quand il finit, j'avais longuement hésité à avaler mais en entendant quelqu'un toquer à la porte, j'avais tout dégluti par réflexe.

Chan remonta presque immédiatement son caleçon ainsi que son jogging, je m'étais remis sur mes pieds, les yeux écarquillés à supplier tous les esprits de l'univers pour que personne n'ait rien entendu. Nous avions été très silencieux pourtant !

- C'est l'heure de bouffer, s'exclama Jeongin derrière la porte. Tu viens ?

Mon amant se racla la gorge avant de lancer un bref « j'arrive ».

- Tu sais où est Jinnie ?

- Euh... Il chercha de l'aide dans mon regard. Qu'est-ce qu'il voulait que je fasse ? J'en sais rien...? J'imitais les toilettes. Aux chiottes peut-être ?

- Ah ouais pas con, dis lui qu'on bouffe, grouille, conclu mon meilleur ami avant de descendre pour se mettre à table.

J'avais relâché ma respiration pour retrouver de l'oxygène, l'angoisse m'empêchait de respirer maintenant.

- Putain on a eu chaud... je soufflais fort avant de nettoyer légèrement le coin de ma lèvre.

- Tiens.

Il me tendit un peigne pour me recoiffer à peu près correctement puis nous avions fini par descendre à notre tour.

Chacun à sa place habituelle, Chan face à moi, Jeongin et leur mère à côté.

- T'en as mis du temps sur le trône, commença mon ami. T'es constipé ou quoi ?

- Je t'en pose des questions, j'avais marmonné en me servant pour manger à mon tour.

- Bah quand même, t'es resté quoi ? Vingt minutes ? Presque trente ? J'ai des suppos si tu veux-

- C'est bon lâche-le avec tes questions sordides, pouffa son père avant de prendre une grande bouchée de salade.

- Je m'inquiète de la santé intestinale de mon ami, j'ai le droit quand même ! s'écria-t-il.

- Jeongin, reprit Taegwon.

- Quoi ?

- Ferme ta gueule.

- Non mais- Oh ! Comment tu parles ! s'énerva leur mère.

- Bah quoi ? râla Taegwon.

- On se parle bien, putain ! Elle tapa son poing sur la table. Excuse-toi ou tu sors de table ! conclu-t-elle.

Taegwon roula des yeux avant de faire des excuses bien trop formelles pour être sincères mais ça avait suffi à Jeongin.

Le repas continua sur mes problèmes de digestion, c'était affreusement gênant mais je préférais ça à devoir avouer que si j'étais si long, c'est parce que son grand frère mettait du temps avant de jouir quand il me baisait la bouche. Oups.

***

Il devait être aux alentours de deux heures du matin, j'avais quitté la chambre de Jeongin quand il s'était enfin endormi pour rejoindre celle de mon cher amoureux.

Nous allions passer aux choses sérieuses, déjà complètement nus, quand quelqu'un toqua (encore) à sa porte. Mais bordel ils nous fliquaient ou quoi.

Paniqués, Chan m'avait fait signe d'aller sous lit alors qu'il mettait son caleçon pour aller ouvrir la porte. Le sol était froid, si ça durait longtemps j'allais finir par ne plus bander.

- Qu'est-ce que tu veux ? demanda Chan un poil agressif.

- T'as pas vu Hyunjin ? résonna la voix de mon meilleur ami.

Merde.

J'avais fermé fort les yeux et la bouche dans l'espoir qu'il ne me voit pas et qu'il ne m'entende pas, seulement mon cœur battait tellement fort que j'avais l'impression qu'il résonnait comme un tambour contre le sol.

- J'en sais rien, peut-être aux toilettes.

- Non je suis allé voir il n'y est pas. Mais laisse-moi vivre bon sang. Il est bizarre en ce moment. J'ai l'impression qu'il me fuit.

- Fais pas ton parano. Peut-être qu'il est sorti prendre l'air. Il a beaucoup de taf.

- Mouais... Tu crois que j'ai fait quelque chose de mal ?

- Mais non.

Entendre mon amant secret et mon meilleur discuter de moi alors que j'étais planqué sous un lit tout nu n'était pas une situation dans laquelle j'avais espéré être un jour mais j'y étais. Putain.

- C'est tout ? reprit Chan.

- Non- Attends, l'arrêta mon ami.

Je l'avais vu mettre son pied contre la porte pour l'empêcher de la refermer.

- Quoi, soupira l'aîné, visiblement agacé de devoir retarder notre partie de jambe en l'air.

- J'ai parlé avec maman.

Les sourcils froncés, j'avais tendu l'oreille pour tenter de mieux entendre.

- Euh... bah, cool...? répondu Chan peu certain.

- On a parlé. Vraiment. Ça n'était jamais arrivé.

- Jeongin si tu as besoin d'être plus proche de maman c'est génial mais là, il est deux heures, je suis fatigué.

- Chan, pourquoi tu ne me l'a jamais dit ?

- De quoi ? souffla encore plus fort mon amant.

- Pourquoi tu ne m'as jamais dit que tu étais mon demi-frère ?

Hein ?

J'avais écarquillé les yeux et je m'étais fait violence pour ne pas faire de mouvements brusques qui risqueraient de me faire repérer. Putain mais dans quoi je m'étais embarqué encore...