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« Quels sont tes plans pour ce soir ? »

« Hyunjin ? »

« Tu manques à mes parents. Ils veulent que tu viennes dîner pour discuter avec toi. »

« Comment était le travail aujourd'hui ? »

« Jeongin m'a demandé comment tu allais. »

« Je n'ai pas su quoi répondre, parce que tu ne me réponds plus depuis presque une semaine. »

« Je suis inquiet. »

« Si je reviens frapper à ta porte tu m'ouvriras ? »

J'avais soupiré en lisant les innombrables messages de Chan.

J'avais besoin d'être seul, de réfléchir.

J'avais envie d'être tout seul.

Après tout, ma vie est devenue une catastrophe car nous n'avons pas su nous retenir.

J'aimais Chan, j'étais profondément amoureux de lui, mais j'avais le cœur trop brisé pour arriver à tenir n'importe quelle relation, amicale ou amoureuse.

J'avais envie d'être seul.

De me laisser me morfondre dans ma tristesse, accepter que mon anxiété sera ma meilleure amie et mon angoisse ma voisine.

Cela faisait une semaine que j'étais au chômage, Chan n'en savait rien. Ma mère non plus d'ailleurs. Il fallait dire qu'elle n'envoyait pas beaucoup de message. Je n'y répondais pas souvent aussi.

« Hyunjin ouvre-moi. »

À peine avais-je reçu le message qu'il commença à tambouriner ma porte.

Pitié Chan je t'aime mais laisse-moi.

Comme je n'étais pas friand de coup de poing sur les portes, j'étais allé mettre mon casque sur les oreilles puis j'étais retourné m'allonger au lit.

Au moins, là, j'étais bien. Protégé par quatre murs et une couette, seul, personne ne me détestera.

- Hyunjin je t'en prie ouvre-moi ! était parvenue la voix de Chan entre deux chansons.

Ça me fit mal au cœur de l'entendre ainsi mais je voulais qu'il comprenne. Après réflexion, c'est vrai que c'était bizarre et difficile de comprendre juste en arrêtant de répondre à qui que ce soit, alors je lui avais envoyé un message bref et clair.

« Je ne me sens pas bien. Laisse-moi tranquille. À plus. »

J'avais retiré mon casque pour écouter, il s'arrêta de frapper ou parler quelques instants avant de reprendre. Putain.

- Qu'est-ce qui a ? Tu es malade ? Ouvre-moi ! Si tu as besoin d'un docteur, ouvre-moi et je m'occupe de tout !

Tant pis.

Chan n'était pas resté très longtemps. Une dizaine de minutes plus tard il était reparti et je n'avais plus reçu de messages de sa part jusqu'à vingt deux heures environ.

Ce long moment seul ne m'avait clairement pas fait autant de bien que j'espérais, j'avais l'impression de déprimer encore plus qu'avant.

« Hyunjin, mon chaton, je t'en supplie dis-moi au moins ce que tu as. »

Son message me fit de la peine.

« Viré. »

« Comment ça ? Pourquoi ? »

« À ton avis ? »

« À cause de moi ? »

« De nous, oui. »

« Je suis désolé Jinnie. Mais il faut qu'on parle, face à face. Je n'aime pas te savoir seul en ce moment. Ça m'inquiète. Tu as besoin de soutien et je suis là. »

J'avais contempler son message quelques instants en me disant que j'étais tombé amoureux d'un homme formidable. Il était vraiment parfait en tout point, bon sauf peut-être quand il boudait. Mais ça m'était égal. Seulement, cette relation ne nous mènera jamais nul part, à part nous détruire à petits feux, et je refusais que Chan se laisse mourir car toute sa famille lui aura tourné le dos à cause de moi. Je préférais le perdre plutôt que ça.

***

Bordel que c'est compliqué de trouver du travail ! Autant je détestais travailler, autant je détestait encore plus ne pas travailler. J'avais besoin de sous pour vivre et là, j'allais bientôt être à court de revenus. Putain c'était vraiment la loose.

Cela faisait presque deux mois que j'avais refusé de voir Chan. J'avais le coeur en miette, chaque jour je me retenais de lui envoyer un long message d'amour et d'excuses mais si je faisais ça, à quoi toute cette souffrance aura servi ? Strictement à rien. On reviendra au même point de départ. Alors j'avais pris mon mal en patience et j'espérais un jour aller mieux.

Au début, Chan venait tous les jours, puis une fois par semaine, une fois toutes les deux semaines, avant de ne plus venir du tout.

Cependant il m'envoyait des messages tous les jours, il me racontait sa journée, la plupart du temps il était à la salle de sport, il s'était même trouvé un petit travail là-bas, il nettoyait toutes les machines matin et soir et il pouvait les utiliser gratuitement la journée. C'était pas mal, au vu des messages qu'il m'envoyait il aimait bien ce boulot.

Il avait l'air d'aller bien, de vivre mieux que moi cette distance et tant mieux. J'en venais même à espérer qu'il se remette avec cette Sofia pour être certain qu'il m'oublie et pouvoir le revoir, même de loin. Au moins il aurait la paix le chanceux.

Je n'avais aucune nouvelle de Jeongin non plus, enfin ça c'était prévisible. J'aurai aimé un petit « j'espère que t'es vivant. » mais rien. Je n'avais pas osé faire le premier pas non plus, ça me détruirait de recevoir un énième message d'insultes.

En faisant le constat de ma vie, je me suis rendu compte à quel point j'étais seul et tout ça parce que j'étais tombé amoureux de la mauvaise personne. Comment ne pas l'aimer aussi ?! Il était tellement doux, attentionné, beau, gentil, discret, romantique... Je l'aimais tellement que je m'étais perdu.

La solitude était plus difficile que ce que je n'avais imaginé, je pensais pourtant y être habitué. Je n'avais jamais eu beaucoup d'amis, ma famille n'en parlons pas. Tout ce que j'avais, c'était Jeongin et sa famille qui m'accueillait comme si j'étais l'un d'eux. Ils m'avaient toujours intégré, même pendant leur crise et maintenant j'étais obligé de m'effacer. C'était difficile.

Bon, maintenant, il fallait trouver du travail. C'était vraiment chiant d'être sans emploi.

SECRET SECRET. hyunchanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant