9. Deuil

119 13 6
                                    

Un hurlement retentit dans l'appartement, réveillant en sursaut l'homme qui avait crié.

Sanglotant, il s'assit, se frottant les yeux pour se les essuyer.

Un mois qu'ils avaient fini la mission. Un mois qu'il ne pouvait plus dormir.

Mais comment aurait-il pu le faire ?

Sa respiration se coupa alors que les évènements lui revenaient en tête. Il trembla, seul dans cet appartement qu'il aurait dû partager.

Faiblement et craignant de tomber à chaque pas, Rooster se dirigea vers une autre chambre.

Lorsqu'il en ouvrit la porte, il tomba à genoux, submergé par l'odeur de celui qu'il avait perdu.

- Mav...

Sa voix tremblante craqua et il rampa presque jusqu'au lit de l'autre, se blottissant dans les draps comme il l'avait déjà tant fait.

Un gémissement de douleur lui échappa alors qu'il revoyait, encore et encore, la chute de son père.

Il était là, derrière lui, tout allait bien, ils allaient rentrer, s'expliquer, et il aurait retrouvé son père.

Pourtant, il y avait eu un missile. Un missile de trop. Un missile pour lequel Rooster n'eut plus de leurres et à cause duquel il crut mourir.

Ça avait été trop tard pour s'éjecter.

Il  avait fermé les yeux, gravant les visages de ses proches dans son esprit, se remémorant ce que ça faisait d'avoir retrouvé son père, d'avoir embrassé le garçon qu'il aimait même s'ils n'en avaient pas reparlé ou d'avoir des amis prêts à tout pour lui, mais le choc n'était pas arrivé.

Et quand il avait rouvert les yeux, il avait vu l'avion de Maverick retomber.

Il l'avait vu chuter après qu'il se soit pris le missile.

Sa voix s'était d'abord bloquée dans sa gorge avant qu'il ne crie un "Non, Mav !" déchiré.

Il n'était pas allé le chercher. Il n'avait pas pu, il savait ça inutile.

L'avion avait pris feu et personne ne s'était éjecté.

Le corps de Rooster se mit à trembler de manière incontrôlée.

Mav était parti et c'était définitif.

Quelques coups se firent entendre sur la porte et c'est avec lenteur que Rooster se força à aller ouvrir, cachant de son mieux son visage dévasté.

- Hangman... salua-t-il.

Il n'avait pas vraiment reparlé au blond après la mission. En même temps, l'autre lui avait donné un baiser d'encouragement avant le départ, et au vu des évènements récents, c'était malvenu d'en discuter.

- Je t'ai entendu crier, fit simplement Hangman, sans jugement.

Il constatait juste mais Rooster eut l'air honteux.

- Ouais, désolé, j'essayerai de contrôler ça. D'arrêter.

- Oh, t'inquiète pas, j'ai aussi du mal à dormir alors ça ne me dérange pas, mais je me suis dit que tu aurais peut-être envie d'en parler ou juste d'avoir une présence humaine avec toi ? C'est pas très bon de rester seul dans ce genre de moments.

Hangman se retint d'ajouter qu'avoir élu domicile dans l'ancien appartement de Maverick n'aidait pas, mais il n'avait pas envie d'encore plus blesser Rooster.

- Je veux bien, avoua un peu piteusement le plus vieux, se décalant pour laisser passer Hangman.

Ce dernier entra avant de se tourner vers Rooster qui fermait la porte.

Top Gun : OctoberOù les histoires vivent. Découvrez maintenant