Top Gun : October

8. Loup-garou

- Rooster ! Une musique !

Le pilote fit un grand sourire en s'approchant du piano, s'y installant.

- Qu'est-ce que je vous joue ? demanda-t-il en s'adressant à son public.

- Great balls of fire !

Face à l'appel général, l'homme se mit à jouer, faisant ce qu'on lui demandait.

C'est ainsi qu'il se retrouva, comme souvent, à jouer sa chanson signature face au reste du groupe.

- Rooster !

La voix de Coyote tira le pianiste de sa chanson.

- Ouais ?

- C'est Hangman.

Les sourcils de Rooster se froncèrent alors qu'il se levait rapidement.

- Merde, qu'est-ce qu'il se passe ?

Le brun lui fit signe de le suivre et Rooster s'y précipita, inquiet.

- Il va bien ? Qu'est-ce qu'il y a ? Coyote, répond !

- La lune, crétin.

Le regard de Rooster monta sur la lune alors que sa bouche s'entrouvrait avec surprise.

- Merde, il est en rut ?

- Oui. J'ai dû le menotter dans votre chambre pour pas qu'il vienne jusqu'ici. D'ailleurs j'ai pas envie de savoir pourquoi il y avait des menottes.

Hangman était un loup-garou et, comme tous les loups-garous, il avait ses ruts à chaque pleine lune.

Et comme tous les compagnons de loup-garou, Rooster aurait dû être à ses côtés pour ça.

Sauf que Rooster avait oublié que c'était la pleine lune ce soir. Il s'était juste dit que l'autre était plus endormi qu'en temps normal et avait donc décidé d'aller au bar sans lui.

Quand il entra dans la pièce, il fonça sur Hangman qui s'arrachait la peau du poignet, comme si ça allait enlever les menottes.

- Putain Hang, arrête ça !

Le blond releva la tête, les yeux brillants, et il tenta de sauter sur Rooster, retenu par les menottes.

Un grognement sourd échappa de sa gorge et Rooster réalisa encore une fois que l'autre n'était pas humain.

Bon, il fallait dire que ses yeux brillants et que ses dents, comme ses ongles, avaient l'air étrangement pointues. Bonus pilosité supérieure à la normale.

Rooster attrapa la main non accrochée du blond.

- Hey, Hangman, regarde-moi. Calme-toi.

Le pilote arrêta de se gratter jusqu'au sang et Rooster soupira de soulagement en prenant son visage en coupe.

- Voilà, c'est bien, love. Je t'aime.

Le blond parut apaisé même si son pantalon paraissait toujours trop serré pour lui.

Rooster se mordit la lèvre inférieure, un peu embêté.

- J'avais sincèrement pas envie ce soir...

Bien sûr, il allait le faire si son copain en avait besoin, il savait dans quoi il s'engageait en se mettant avec un loup-garou.

Presque à contre cœur, il détacha l'autre. Parfois, il aurait bien aimé que les ruts de Hangman consistent à se câliner.

Il ne disait pas qu'il n'aimait pas coucher avec Hangman ou qu'il n'aimait pas quand c'était bestial, loin de là, mais cette sorte d'obligation tous les mois le fatiguait un peu.

- Vas-y, Hang.

Malgré tout, son ton restait calme et tendre.

- Raccroche-moi.

Rooster leva un sourcil, pas sûr d'avoir compris.

- Hein ?

- Tu veux pas. Accroche.

Hangman ferma les yeux.

L'autre pilote se sentit directement touché par ça. Il avait rarement vu Hangman se priver ou autre pour lui. Encore moins réussir à lire en lui si bien.

Bradley se précipita contre le blond, se blottissant contre son torse.

- Merci, je t'aime.

Hangman souffla. C'était encore plus dur de se retenir avec l'autre contre lui.

- Rooster, prévint-il.

Bradley se recula, prêt à l'accrocher, avant que Hangman ne le ramène brutalement dans ses bras.

Rooster ferma les yeux. Il avait probablement raté son tour et allait devoir satisfaire le loup-garou.

Pourtant, l'autre ne fit pas plus que le garder dans ses bras.

- Hang ?

Le blond ne répondit pas, inspirant profondément dans le cou de Rooster.

Il finit par s'endormir, bien vite suivi du plus vieux qui n'avait cependant pas compris ce qu'il se passait.

Quand il s'était réveillé, Rooster avait patiemment attendu que l'autre émerge de son sommeil pour poser des questions à l'autre.

- Pourquoi t'as rien fait, hier ?

- Tu voulais pas, répondit le blond d'une voix pâteuse.

- Normalement tu peux pas te retenir.

- Je pouvais pas le faire en sachant que tu voulais pas. Ça faisait encore plus mal que de ne rien faire. Puis ça m'a suffit de te sentir contre moi.

Hangman ne le lâcha pas et Rooster souffla de bonheur en se blottissant plus confortablement contre lui.

Il finit par se rendormir, à l'aise.

Hangman tenait et faisait attention à lui et ça lui réchauffait le cœur.

Parce que Bradley l'aimait. Humain ou non, et que c'était réciproque.