Petits piments

Magie

Dans cette école de magie, contrairement à Poudlard, il n'y avait pas de maison, la seule répartition se faisant par année. De plus, tous les élèves étaient majeurs. C'est ce qui différenciait cette école des autres du continents. Elle était l'une des rares à proposer un cursus après l'école secondaire.

Malgré ces spécificités, cela n'empêchait pourtant pas les élèves de se mélanger entre eux et de s'entendre.

Parmi ses élèves, un certain Lucas était apprécié. Que ce soit pour sa personnalité chaleureuse, qui s'était affirmée au fil du temps, ou sa popularité grâce à sa chaîne de Magic gaming.

Il était l'une des personnes les plus appréciés sur le campus, n'étant que rarement seul.

À contrario, un élève se distinguait de tous.

Un jeune homme, un peu plus âgé que lui. Des traits typés, une peau caramel, une taille haute... Rien ne semblait si particulier chez lui.

Et pourtant, personne ne semblait vouloir trainer avec lui, hormis un homme de son âge un peu corpulent et à la chevelure grisonnée.

Au début, il était curieux, ne comprenant pas pourquoi les autres semblaient s'écarter ou changer de chemins quand il apparaissait.

Lucas avait appris que les gens en avaient peur. Il en était écoeuré, pensant qu'il était un tyran, harcelant les autres sorciers.

Que nenni.

Ils avaient peur de sa magie.

Une magie si sauvage.

Il avait entendu qu'il lui arrivait d'avoir encore des accidents de magie, chose que seuls les enfants avaient. C'était un peu ridicule qu'un homme adulte en ait encore.

Le jeune homme avait remarqué qu'il n'utilisait jamais de baguette, se faisant rouspéter par les professeurs pour ne pas l'utiliser et constamment la perdre.

Il lui était arrivé une fois de ressentir sa magie. Cela lui rappelait un océan en plein déluge. C'était comme se prendre un coup au torse, le souffle lui étant coupé.

Au lieu de se sentir effrayé par le sentiment de puissance et de sauvagerie, il se sentait ivre.

Le jeune homme désirait la ressentir, voulait avoir ces vagues déchaînées se fracasser contre sa magie. Il se sentait stimulé par tout ça.

Sans s'en rendre compte, lors de sa petite enquête, Lucas fut happé par cet homme qu'il ne connaissait pas personnellement.

Chaque petit fait et geste était scrupuleusement mémorisé par Lucas qui s'en abreuvait.

Son nom était Baptiste et il était franco-philippin. Ce dernier pouvait expliquer la raison de ses cheveux plus longs que celle des autres hommes, plus naturelle et ébouriffée, de douces boucles à l'arrière de la tête. Dans la culture philippine, les hommes se laissaient pousser les cheveux en signe de manifestation magie.

C'était un signe de l'harmonie entre l'humain et sa magie, un signe d'affection. Laisser sa chevelure tel quelle montrait que le sorcier embrassait pleinement la nature de son être, de sa magie.

Plus une magie était sauvage, plus le sorcier était en phase avec elle, qu'ils ne formaient qu'un. Et il semblait que Baptiste montrait tous les signes de cette culture.

Lucas espérait pouvoir parler à ce camarade qui restait si simple et pourtant si incongru. Malgré son caractère calme, il arrivait qu'il soit vu entrain de courir ou sautiller, toucher les murs ou rire seul. C'était comme si il voyait ou touchait quelque chose que les autres ne pouvait pas voir.

Les perles bleues se délectaient du petit sourire tendre qui prenaient vie sur ces lèvres pulpeuses.

Le visage posé et un peu froid, se réchauffait à l'abri des regards, donnant un air plus doux aux traits fins et sculptés.

Lucas avait déjà assisté à ce spectacle, et à chaque fois, la même sensation de légèreté et de chaleur prenait en son sein.

Sa magie semblait également plus douce, balayant le plumage corbeau comme une mère le ferait amoureusement à son enfant.

Sans qu'il ne s'en rende compte, Lucas tombait doucement sous le charme de cet homme faussement dur et dangereux.

Il avait hâte de pouvoir enfin l'aborder, un sourire maladroit sur ses lèvres tant l'excitation était immense.

Rien n'aurait pu le prévenir que ce n'était que le début d'une aventure unique et forte.