Basculement

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Baptiste sût à ce moment là que aujourd'hui sera un de ces jours.

Le verre lancé par Lucas s'était brisé à l'impact, retombant en pluie d'éclat au sol. Avant de s'en occuper, il se dirigea calmement vers Lucas, prenant ses mains dans les siennes et le fixa sereinement.

"- D'accord, je comprends Lucas. Tu veux aller te reposer un peu sur le canapé ?"

Il n'attendit pas longtemps avant qu'un petit hochement de tête se fit.

"- Super ! Tu veux aller te mettre à l'aise en attendant que j'aille chercher ton plaid ? Je vais te préparer un lait chaud."

Sa main passa tendrement dans les cheveux châtains avant que leur propriétaire ne s'éloigne.

Le plus âgé en profita pour nettoyer le désordre et préparer un plateau télé.
Pendant qu'il voguait à ses tâches, il ne put s'empêcher de repenser à la situation.

Lucas lui avait parlé de cela quand leur amitié s'était renforcée. Qu'il pouvait agir "étrangement". Il avait compris qu'il avait des soucis avec sa mère, que cela en résultait à ce genre de situation.

Au premier abord, il avait été confus, mais il avait vite été réceptif. Il voulait aider son ami, son partenaire.
Si il avait besoin d'un rocher, d'une ancre, pour rester à flot, alors il le sera.

Ça ne le dérangeait pas de s'occuper de Lucas avec un comportement enfantin. Mais il savait qu'il devra un jour ou l'autre s'occuper de son traumatisme. Ça le peinait de le voir aussi perdu, aussi renfermé et muet.

Lorsqu'il réalisa que tout fut prêt, il prit le plateau repas et alla rejoindre Lucas, le voyant couché sur le canapé. Posant le plateau sur la table basse, il recouvrit Lucas de son plaid, remarquant qu'il lui avait pris une peluche ratatouille. Il eut à peine le temps de s'asseoir que le châtain vint poser sa tête sur sa cuisse, se collant à lui. Il vit bien qu'il rongeait son ongle, un tic nerveux bien voyant.

Mettant la télé, il commença à caresser les cheveux de Lucas, remarquant qu'il commençait à s'endormir. Il fallait dire que sa crise de larmes l'avait bien fatigué.

Baptiste savait qu'il ne pourrait jamais être la figure maternelle que Lucas cherchait inconsciemment. Que quoi qu'il arrive, il se rappellerait toujours d'un creux tout au long de sa vie. Il se souviendrait qu'il n'a jamais été l'enfant tant désiré et attendu par ses parents.

Tout ce que Baptiste pouvait faire, c'était le soutenir et l'aimer autant qu'il le pouvait.

Petits pimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant