~Chapitre 18~

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Chapitre 18

« Les coquelicots symbolisent la consolation, l'apaisement et l'ardeur un peu cachée ou inconstance. »

Je glisse ma main sous son t-shirt pour sentir sa peau contre la mienne, ses muscles se contractent sous mes doigts. Nous voilà enlacer dans le lit. Je ne me rappelle à peine comment je suis arrivé ici. Antonio ne m'a pas amené dans notre immeuble, celui qui regorge de souvenirs douloureux. Non, il m'a emmené dans son appartement à l'écart de la ville, celui où nous avons passé notre première nuit ensemble. Je lui en suis reconnaissante, je n'aurais pas eu la force d'affronter cet immeuble. Je ne m'y vois plus y vivre. Cet endroit me rappellera à tout jamais Mr Maxime. Une fois que la douleur dans mon cœur sera calmée, peut-être que je pourrai y retourner et me rappeler de tous nos bons moments.

Natasha n'est pas là bas. Je ne l'aurais jamais laissé retourner la bas sans que la blessure soit refermée. Je l'ai appelé quand nous étions dans la voiture, nous avons partagé notre douleur. Je lui ai proposé de venir nous rejoindre mais elle m'a dit qu'elle allait aller chez Eliot. Je sais qu'elle a besoin de lui comme moi j'ai besoin d'Antonio. Comme Mme Maxime a besoin de Mr Maxime sauf qu'il n'est plus là.

Ma gorge se serre douloureusement. Je n'arrive pas à penser à lui sans que je ne sente un poid lourd sur moi, sans que ma poitrine se serre et que les larmes coulent. Je voudrais que cette douleur assaillante s'arrête. Je voudrais ne plus la ressentir. Je voudrais accélérer le temps, je voudrais sauter l'étape du déni, sauter l'étape du deuil et directement guérir.

Il ne méritait pas de mourir, il faisait tout pour tout le monde. Il avait un grand cœur. Il remontait le moral des personnes qui l'entouraient. Je n'y arrive pas. Je peux sentir mon cœur brûler. Les larmes se mettent à couler sur mes joues atterrissant sur le t-shirt d'Antonio. Je tremble contre Antonio, je n'arrive pas à contrôler les sanglots pourtant aucun son ne sort de ma bouche.

Je resserre ma prise autour de lui pour le sentir plus près de moi. Sa chaleur m'entoure me rappelant qu'il est là. Je dépose ma tête sur son torse, pile sur son cœur pouvant entendre son cœur battre. Il n'est pas parti, il est là. Personne ne parle, seul le bruit de nos respirations comble ce silence. Personne n'ose briser ce silence. Personne n'ose émettre un son.

Délicatement, ses doigts jouent avec les mèches de mes cheveux. Son autre main caresse tendrement là peu dénudée de ma taille. Personne ne parle mais sans mot je comprends qu'il est là pour moi. Je comprends qu'il ne m'abandonnera pas. Je sais qu'il ne me quittera pas. Je sais qu'il ne me lâchera pas. Je me blottis plus près de lui, j'ai besoin de lui mais la barrière de nos vêtements nous sépare. Antonio ne dit rien me sentant bouger contre lui. C'est comme si j'avais besoin qu'on partage le même corps.

Je niche ma tête au creux de son cou me laissant bercer par son odeur mais quand je le sens bouger sous moi je resserre ma prise sur son t-shirt. Ses bras se mettent à m'entourer, il me serre contre lui et plonge sa tête dans mon cou à son tour.

- Je ne vais nulle part mi amore, serre moi aussi fort que tu veux mais ne t'inquiète pas je ne bougerais pas d'ici. Me susurre-t-il.

Mon corps se détend sous ses mots, je relâche la pression sur son t-shirt. Ses mains dessinent des mouvements de haut en bas sur mon dos. Doucement mes yeux se ferment mais les souvenirs reviennent les uns plus douloureux que les autres. Je peux revoir son sourire, je peux revoir ses traits de visage tirés de joie. Un sanglot déchire ma gorge, brisant le silence. Antonio presse plus fort contre lui, j'encercle mes bras autour de son cou et j'encercle mes jambes autour de sa taille.

- Ça va aller mi amore, me souffle-t-il en essayant de me rassurer.

Je n'avais jamais pensé au fait qu'il allait mourir un jour. Je n'y avais jamais pensé, je ne pensais pas qu'il était immortel pourtant je ne le voyais pas mourir. Peut-être que j'imaginais que j'allais mourir avant lui ou alors que je n'y assisterai pas. Je continue de sangloter dans cette étreinte affectueuse. Je ne sais pas comment je ferais si je n'avais pas Antonio. Il m'empêche de tomber dans le vide. Il est le baume sur ma douleur. Il est tout pour moi.

Fight for love Où les histoires vivent. Découvrez maintenant