Chapitre 6 : L'Attente

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Coucou tout le monde, qu'est-ce que je fais là ? Vous vous le demandez sûrement puisque le chapitre de cette semaine est déjà paru. Mais vous savez toutes et tous quel jour nous sommes. Aujourd'hui, nous fêtons les trois ans du mariage de Pierre et Ben, une date marquante pour le Verrecroce. Si ils avaient su où ça les mènerait... Quand on voit le lien magnifique qui ne cesse de se renforcer, on ne peut qu'être ému. Mais le 25 novembre n'est pas seulement le mariage de Ben et Pierre, c'est également... mon anniversaire. Eh oui, je suis née le même jour !!!! Je n'ai su la date de leur mariage que dans le vlog au Pays Basque qui fêtait leur un an. Quand j'ai entendu Lucas et Camille annoncer la date, j'ai halluciné ! Alors voilà, pour célébrer tout ça, je me suis dit : allez, je vais être sympa, je vais leur poster un autre chapitre cette semaine exceptionnellement. Ce sera la seule fois que je ferai un doublé alors profitez-en. Seulement, comme vous l'avez sûrement remarqué, mon histoire est loin d'être très gaie pour l'instant alors bonjour, le cadeau. C'est pourquoi je poste une nouvelle petite fic sans prétention qui sera une three-shot appelée Le Porte-Bonheur et nous ramènera à San Diego. J'espère que vous la trouverez mignonne. Merci à tous ceux qui me laissent des coms, qui votent pour moi et qui prennent le temps de me lire, vous êtes fantastiques. Voici donc le sixième chapitre. Je vous souhaite une bonne lecture ;-)

Le trajet jusqu'à l'hôpital se fit dans un flou total. Ben avait l'impression que son corps n'était plus fait que de coton. Il ne ressentait rien, absolument rien, si ce n'est un vide, un énorme gouffre qui l'avait englouti dans les ténèbres. Il se souvenait à peine être monté dans la voiture de Guillaume, de Fred qui avait posé des centaines de questions à Guillaume qui n'avait aucune réponse puis s'était mis à chercher sur internet toutes les infos concernant la prise d'otages.

Mais malgré son état d'engourdissement extrême, Ben avait capté la moindre information : quatre braqueurs, dix-huit otages, vidéos piratées, rançon de cinq millions d'euros, une cible précise, des armes à feu, une fusillade. Et dans tout ce chaos, Pierre. Le chef du groupe était mort, un autre avait été grièvement blessé et les deux derniers s'étaient rendus. Plusieurs otages avaient été blessés mais pour le moment, aucun n'était mort. Et la présence de Pierre n'avait pas été révélée. Ils étaient presque arrivés lorsque Fred découvrit l'identité du chef.

-Il s'appelait Raphaël, il avait vingt-trois ans et il faisait des études de management. Mais apparemment, il louait aussi ses services en tant que hacker.

-Punaise, c'est qu'un gosse ! s'exclama Guillaume, excédé en voyant la photo que lui montrait Fred.

Fred se tourna vers la banquette arrière pour que Ben puisse voir la photo à son tour. À la seconde où il vit son visage, Ben sut que c'était lui. C'est lui qui avait tiré sur Pierre. Il n'avait pas besoin de connaître le rapport de police ou d'écouter les témoignages pour savoir ça. Il le sentait dans ses entrailles. Quelque chose s'était réveillé au plus profond de son être lorsqu'il avait vu ces traits qui resteraient à jamais gravés dans sa mémoire, lorsqu'il avait vu le regard glacé et inexpressif de cet... Non, ce n'était pas un homme, ce n'était pas un monstre. C'était un démon. Quand on s'en prenait à un être aussi doux et bienveillant que Pierre, on ne pouvait pas se prétendre humain.

Au moins, il était mort. C'était sa seule consolation. Et il avait eu de la chance de mourir. Si il avait survécu, Ben, foncièrement anti violence, qui ne supportait pas de voir un être vivant souffrir et méprisait les règlements de comptes, aurait pourtant traqué cette ordure jour et nuit et l'aurait tué de ses mains. Il s'imaginait resserrer ses doigts autour du cou de ce taré qui s'en était pris à la personne qui comptait le plus pour lui.

Puis ses pensées se mirent à se bousculer. Il eut honte de lui. Pierre ne voudrait pas qu'il réagisse comme ça, encore moins pour lui. Il n'était pas violent, il n'avait jamais souhaité de mal à personne mais comment pourrait-il se raccrocher à ses principes ? Pierre, son Pierre, qui passait chaque jour de sa vie à venir en aide aux autres et à leur donner un peu de bonheur, se retrouvait dans un lit d'hôpital avec une balle dans le corps. Comment ne pas éprouver de la haine après ça ?

Ben fut sorti de ses pensées lorsque Guillaume reçut un appel bluetooth. Il annonça en appuyant sur le bouton Décrocher :

-C'est Lucas.

Fred grimaça. Lucas était de repos aujourd'hui. Lui et Guillaume avaient dû se battre pour convaincre l'ensemble des employés présents à Maison Grise de ne pas venir. L'open space s'était transformé en champ de bataille à l'annonce de la nouvelle. Tout le monde avait posé des questions et voulu se rendre à l'hôpital et il avait fallu à Guillaume toute la fermeté dont il était capable pour ne pas céder aux suppliques de ses collègues.

Avec le soutien de Fred, il avait dû expliquer avec tact qu'on ne permettrait pas à un groupe de quinze personnes d'aller en service de réanimation et qu'ils allaient tous devoir se mobiliser pour survivre à la cohue médiatique qui risquait de suivre. Si la presse n'était pas au courant qu'un des pionniers du Youtube français était un des otages, elle le serait bientôt et, à ce moment-là, la situation leur échapperait totalement. Les journalistes assiégeraient Maison Grise et les harcèleraient dans l'espoir de récolter quelques infos. Ils n'avaient vraiment pas besoin de ça mais les journalistes n'étaient pas connus pour leur compassion. La voix paniquée de Lucas résonna dans l'habitacle.

-P-A m'a dit ce qui s'est passé ! C'est quoi ce bordel ? Comment il va ?

-On est en chemin, Lucas. Pour le moment, on n'en sait pas plus, prévint Guillaume.

-Donnez-moi l'adresse de l'hosto. Je vous rejoins là-bas.

Fred intervint.

-Lucas, on ne sait même pas si ils accepteront de nous laisser passer tous les trois. Tu devrais peut-être...

-N'essaye même pas de m'en empêcher, Fred ! coupa Lucas d'une voix rageuse. C'est mon bro alors je resterai dehors si il faut mais personne ne m'empêchera d'aller le voir, c'est clair ?

Avec Et Sans ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant