19 / Crise

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Point de vu Dunevaëlle

Je tremble, j'ai énormément de mal à respirer, je suis en train de faire une crise d'angoisse. Ça faisait longtemps que je n'en avais pas fait. Je suis prise au piège de cette crise. J'essaie de me calmer le plus possible, mais l'air me manque de plus en plus. J'essaie de penser à autre chose pour m'occuper l'esprit, mais ça ne marche pas.

La peur d'être enfermée seule ici, elle n'était plus là depuis longtemps. Je me rappelle de leurs mains sur mon corps chaque jour. Un soir, Eduardo, un autre, Carlos et souvent des hommes masqués que je ne connaissais pas. Un enfer jour après jour. Un enfer, pendant des mois et des mois, jusqu'à ce que je sorte enfin. C'était finis, je pensais que c'était fini. Pourtant me voilà maintenant de nouveau enfermée, seule, faible.

J'essaie de me dire qu'ici il ne m'arrivera rien, personne n'abuse de moi, de mon corps. Il m'a juste enfermée, mais ça n'ira pas plus loin. J'ai peur, trop de souvenirs me reviennent en mémoire, leur mains sur mon corps, les nombreux coups portés. C'est dur, trop dur, je ne tiendrais pas, je ne me relèverais pas.

Je griffe ma peau, je me balance d'avant en arrière mais rien ne marche. Vraiment rien. Des points noir apparaissent sur mes yeux, ma crise est trop forte et je ne pourrais rien y faire cette fois-ci je crois bien. Ma tête tourne tellement violemment. Je ne tarde pas sombrer dans le noir.

Point de vu Luis

J'entre dans la salle d'entrainement, je suis encore énervé contre elle. Juan est à l'étage et ne m'a pas adressé la parole une seule fois depuis hier. Je la vois allongée par terre et m'approche pour la réveiller.

Je l'appelle une première fois, rien.

Une deuxième fois, toujours rien.

J'avance et la secoue légèrement, mais encore une fois toujours aucun mouvement. Je ne bouge plus et observe son corps, elle respire mais quand je pose ma main pour vérifier son poul il est très lent, trop lent j'ai l'impression, j'y connais rien à tout ça mais je sens que c'est pas normal. Je commence à trembler et à perdre mes moyens. Qu'est ce qu'il se passe si elle meurt ? On l'aura sorti de la-bas pour rien ? C'est de ma faute ? Rien que ma faute. Je suis tellement idiot et inutile. Je suis perdu, je ne sais pas quoi faire mais par contre Juan doit savoir.

Ma tête commence à tourner mais je me précipite et la porte jusqu'à l'étage, j'appelle Juan en hurlant, il arrive peu après complètement paniqué. Il comprend rapidement que quelque chose ne va pas. Il m'arrache la brune des bras, non sans me lancer un regard noir puis il la pose délicatement sur le canapé. Je le vois faire plein de gestes, plein de manipulations que je ne comprends pas. Je tire mes cheveux. Je remarque vite fait qu'elle est blessée aux jambes et aux bras. Elle s'est griffée, encore comme la fois où Eduardo était entré par effraction. Putain elle me fait vriller. Elle ne serait pas descendue. Rien de tout ça ne serait arrivé. Je perds patience et balance la table basse à travers la pièce.

- Mec ! Arrête putain ! Me hurle Juan.

Je suis à deux doigts de l'envoyer chier, mais Emma revient rapidement à elle. Je souffle et vais m'affaler sur le canapé en face d'elle. Je vois Juan s'activer autour de moi pour aider Emma à monter dans sa chambre et lui donner à manger. Je ne réagit plus. Je n'entends pas les bruits qui m'entourent. Je commence même à voir flou. Un bourdonnement très désagréable survient dans mes oreilles. Je ne vois plus rien de ce qui m'entoure. Je monte dans ma chambre et m'allonge sur mon lit en pensant à ce qu'il s'est passé. Elle aurait pu mourir ? Elle s'est blessée ? Je sais qu'elle s'est fait du mal, je l'ai déjà vu. Il faut qu'elle arrête. J'entends la porte de ma chambre s'ouvrir.

Dunevaëlle [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant