Chapitre 8 (1/2)

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Chers lecteurs,
Avant de vous lancer dans ce chapitre 8, je vous conseille d'en profiter ! La suite sera ponctué de moins de douceur et d'une longue séparation ;) Mais tout vient à point à qui sait attendre, n'est-ce pas ?
Belle lecture...

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«Un baiser légal ne vaut jamais un baiser volé.»

Guy de Maupassant

Il se sentait comme Adam : la pomme contre la bouche sans avoir le droit de la mordre. Pourtant, Dieu seul savait à quel point il avait désiré croquer le fruit défendu !
À la différence près que Pia n’avait rien de défendu. S’il l’avait voulu, il aurait même pu l’embrasser avec une aisance déconcertante. En tant qu’homme, il avait bien entendu deviné sa fièvre. Comment aurait-il pu l’ignorer alors qu’il l’avait vu tressaillir entre ses bras ?

Et pour une raison nébuleuse, il avait fait machine arrière. Sa décision aurait pu être confondue avec de la lâcheté. Il n’en était rien. Dani était loin d’être un couard, encore moins en matière de séduction. Il ne se dégonflait jamais.

Seulement, voilà : Pia n’était pas comme les autres filles. De ce fait, il souhaitait adopter un comportement divergent.

Une désagréable intuition l’avertissait : ce n’était pas normal qu’il change si brutalement d’attitude. S’il ne se l’avouait qu’à demi, cela l’inquiétait. Un petit bout de femme haut comme trois pommes le terrifiait. Lui, le grand Dani Corleone !

Furieux, il songea à la capturer entre ses bras pour lui dévorer la bouche, demeurant ainsi fidèle à lui-même. Il ne faisait pas dans la dentelle et se fichait bien que cela s’apparente à une agression. Du moins, il s’en moquait jusqu’au moment où il croisa le visage chérubin de la virtuose, son nez délicat en trompette, ses joues roses, ou encore son sourire malingre qui semblait murmurer « que s’est-il passé ? Qu’est-ce que je fais ? »

Rien, médita Dani, je ne te ferais rien, Pia. C’était drôle cette envie de souiller cette pureté tout en brûlant de la protéger.

Soudain, l’éclair.

Soudain, il sut.

Il ne devait pas fréquenter Pia. Elle ; elle était le fragile cristal qui étincelait sous le soleil artificiel des projecteurs. Lui ; il était un homme brutal, avec peu de foi et encore moins de lois, qui pourrait la briser d’une simple pression. Et il aurait dû prendre en considération ce pressentiment néfaste, en effet.

Hélas, Dani ne le pouvait guère. Il se sentait proche d’elle, quand bien même ses connaissances au sujet de Pia furent maigres.

Agacé par ce soudain sentimentalisme, il raffermit sa poigne sur la main de la pianiste, redressant le menton pour dédier une évidente provocation à Mère Nature. Il n’avait jamais pris garde à l’impact qu’il pouvait avoir dans la vie d’une femme. Cela ne devait pas changer. Parfois, mieux valait être égoïste pour éviter de futiles complications.

– Il faut prendre à gauche, indiqua-t-elle au moment où se présentait un couloir adjacent.

– Comment as-tu fait ?

– C’est-à-dire ?

– Comment as-tu su qu’il fallait tourner à cet instant ?

Il ne pensait pas qu’il fut question de hasard. Et si elle devait probablement commencer à connaître le théâtre Massimo, il y avait plusieurs portes et accès depuis l’allée qu’ils empruntaient. Je compte.
En toute simplicité, elle le déstabilisait. Pia était quelqu’un !

𝐀𝐕𝐄𝐔𝐆𝐋𝐄𝐌𝐄𝐍𝐓 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant