Chapitre 9 (1/2)

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Chers amis lecteurs, deux longues parties vous attendent pour ce chapitre 9. Si j'ai décidé de ne pas faire davantage de césures, c'est pour vous laisser une liberté de lecture et ne pas trop pénaliser ceux qui ne voudront pas lire la scène de torture à venir.

Cette première partie est toutefois sans danger : pas encore de violence. En revanche, il n'en va pas de même pour la seconde (pas d'inquiétude je vous le rappellerai mercredi).
En attendant j'ai hâte d'avoir vos impressions, belle lecture !

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« La torture. Il y a quelque chose d’insoutenable et de vertigineux, la destruction de l’homme à l’état pur. »


Vladimir Volkoff


La torture, un art difficile. Ceux qui pensaient la douleur suffisante n’avaient jamais eu à torturer qui que ce soit. On ne détruisait pas un homme en quelques heures par l’unique usage de l’affliction. Il faillait tout remettre en question, tout bousculer, ébranler la victime dans ses fondations pour que la forteresse devienne château de cartes.

Au fil des ans, Dani avait eu bien des occasions pour perfectionner ses talents et affûter ses lames. À présent, on le redoutait. Nombreux étaient ceux qui préféraient encore les soins de Lucio Barone. Quitte à choisir, certains privilégiaient la peste au choléra.

– Toutes mes excuses, Parrain.

Devant lui, son chef se prosternait. S’il n’en avait pas été ainsi, Dani n’aurait pas passé l’éponge.

– Comment se fait-il que vous ayez échoué ?

Lucio osa à peine redresser la tête pour le regarder en face. Il avait déçu son chef, voilà de quoi le rendre honteux.

– Ce chien a lancé un fumigène. Avec le gaz, on voyait plus rien. Le temps que l’on comprenne, il s’était enfui par le jardin.

Chien, en effet. S’il était naturel que Kamikaze ne veuille pas se faire attraper, son attitude était nettement moins méritante. Il avait agi comme un rat fourbe et vicieux, quittant le navire alors qu’il prenait l’eau. Mais pouvait-on s’attendre à un autre comportement de la part d’un dévot de Vicenzo ? Il n’était pas le Parrain de la perfidie pour rien.

– Les corps ?

– On les a farcis de cailloux et jetés dans un lac, le temps que les flics les trouvent, ils seront bien assez décomposés.

Contrairement aux idées reçues, brûler un cadavre n’était pas la meilleure option. Certes, si le travail était fait dans les règles de l’art, il ne restait que les os. Néanmoins, cette technique était beaucoup trop voyante et l’odeur de barbecue aurait alerté les locaux. En général, ils fermaient les yeux et attendaient que ça passe. Toutefois, il demeurait des justiciers qui avaient un peu trop regardé de Marvel.

Dani ne cherchait pas à cacher ses actes. Tout finissait par remonter en surface avec l’inexorable vérité. En revanche, le Système s’efforçait de n’abandonner que les os aux flics. Ils n’atteignaient jamais la substantifique moelle : les preuves. L’essentiel était que rien ne puisse être démontré devant un tribunal.

– Les tenues ?

Des survêtements de sport anonymes et des casques intégraux qui empêchaient leur identification lors d’attaques. Quant aux gants de latex dont ils usaient, ils évitaient de laisser des empreintes ADN.

Avec l’évolution de la science et des recherches en matière de criminalité, les mafieux avaient dû s’adapter. Le temps où les gangsters gominés avaient l’apparence élégante et fougueuse capturée à l’écran par Coppola était révolu, songea Dani avec ironie. Une ère où il était bien plus facile de tuer ou de mourir.

𝐀𝐕𝐄𝐔𝐆𝐋𝐄𝐌𝐄𝐍𝐓 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant